MONTRÉAL - Phillip Danault a payé avec plaisir la taxe de bienvenue qu’il a versée à ses coéquipiers le 14 octobre dernier pour saluer sa première victoire dans l’uniforme des Kings : un gain de 6-2 aux dépens des Golden Knights de Las Vegas. Un gain auquel le Québécois a contribué en enfilant son premier but avec sa nouvelle équipe ; le but de la victoire de surcroît.

 

Danault a payé avec plaisir les quelques milliers de dollars promis à ses coéquipiers en échange d’une victoire lors de son premier duel face au Canadien le 30 octobre dernier à Los Angeles. Un gain de 5-2 au cours duquel le Québécois a récolté une passe.

 

Et c’est encore avec le sourire que Danault a distribué des billets verts en grosses coupures à ses coéquipiers en échange de la victoire de 3-2 que ses Kings ont arrachée au Canadien en prolongation mardi soir au Centre Bell.

 

« Si je combine tout ce que j’ai versé aux gars lors des trois matchs, je suis rendu dans les cinq chiffres et oui c’est en dollars US. C’est cher, mais ça vaut le coût puisqu’on a eu des victoires chaque fois », que Danault a indiqué lors du point de presse qu’il a accordé après son premier match au Centre Bell contre son ancienne équipe.

 

Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec cette tradition, il est fréquent qu’un joueur inscrive un montant d’argent sur le tableau installé à l’entrée du vestiaire. Un tableau que tous les joueurs consultent puisque c’est là qu’ils peuvent voir quelle position ils occuperont lors du match et aussi les trios et duos d’arrières qu’ils devraient affronter lors du match.

 

Ce montant est offert en échange d’une victoire par un ou des joueurs qui croisent leur ancien club ; par des joueurs qui tiennent à mousser l’effort de leurs coéquipiers quand vient le temps de mettre fin à une séquence noire.

 

Si l’équipe gagne : le joueur paye.

 

Si l’équipe perd : le joueur garde la cagnotte. Mais il n’a pas obtenu la victoire qu’il souhaitait.

 

Mardi, pour la troisième fois cette saison, Phillip Danault donc a payé. Et il a payé avec le sourire.

 

Retrouvailles émotives avec les fans et « 21 »

 

C’est aussi avec le sourire qu’il a payé la taxe que lui ont imposée ses anciens partisans en le huant copieusement dès qu’il a touché à la rondelle lors de sa première présence de la rencontre.

 

Il a aussi été hué à sa deuxième présence. À sa troisième également et à quelques autres reprises en cours de rencontre.

 

ContentId(3.1397145):Canadiens : Le CH rend hommage à Phillip Danault (LNH)
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Mais Danault a aussi eu droit à une ovation chaleureuse lors du premier temps d’arrêt de la partie. Une pause de 90 secondes au cours de laquelle le Canadien a présenté à l’écran géant un montage vidéo rappelant les bons moments de Danault dans l’uniforme du Canadien. Un hommage qui servait à lui souhaiter un bon retour au Centre Bell et du coup à le remercier pour ses faits d’armes avec le Tricolore.

 

« C’était sensationnel et émouvant », a reconnu le Québécois qui a sauté par dessus la bande pour aller donner quelques coups de patin et saluer ses « anciens » partisans qui l’ovationnaient après la diffusion du montage vidéo.

 

Et les huées?

 

« Je m’y attendais un peu. Je prends ça comme un signe de respect. Cela démontre aussi la grande passion des amateurs de hockey de Montréal », que Danault a ajouté.

 

Ce premier retour à Montréal : a-t-il été plus émotif qu’il l’anticipait?

 

« Un peu oui. Je suis content que nous soyons arrivés à Montréal dans le cadre d’une séquence de deux matchs en deux soirs. Cela a permis de réduire le temps d’attente. J’étais bien content de revenir à Montréal. Surtout que cela m’a donné la chance de voir mon chien – il s’appelle 21 comme dans « twenty-one » parce que c’est le chiffre chanceux de Danault – que je n’avais pas vu depuis plus de deux mois. Il va bientôt pouvoir venir nous rejoindre en Californie », que le Québécois a raconté avec le plus grand des sérieux.

 

Il ne manquait qu’une pointe de pizza et un sous-vêtement aux couleurs du Canadien et c’est le Phillip Danault qui a joué un rôle de premier plan dans l’ascension du Tricolore jusqu’en finale de la coupe Stanley l’été dernier qui se serait présenté devant les journalistes après le match de mardi.

 

Mais il était dans le camp ennemi mardi. Et pour une sixième fois cette saison (2-5-1-0), c’est l’ennemi qui a gagné.

 

« Considérant que nous étions dans une situation de deux en deux soirs, on a joué un match solide. Les gars ont fait du gros travail en fin de troisième alors que j’ai écopé une pénalité qui aurait pu permettre au Canadien de prendre les devants. Les deux clubs ont joué du gros hockey et on a trouvé une manière d’aller chercher le match en prolongation. Les bons clubs trouvent des façons de gagner et c’est ce qu’on a fait ce soir », a commenté Danault qui s’est fait voler un but en cours de partie par Jake Allen.

 

« J’étais à bout de bras et je n’ai pas été en mesure de bien soulever la rondelle. Mais Jake a effectué un gros arrêt sur le jeu. Il a été très solide et nous a privés de quelques buts ce soir », que le Québécois a dit en marge de la performance de son ancien coéquipier.

 

Allen : deux ou trois tirs qu’il aimerait revoir

 

Vrai que Jake Allen a réalisé quelques gros arrêts mardi. Mais il a aussi mal paru sur les deux premiers buts des Kings. Des buts accordés sur des tirs de Brendan Lemieux et d’Alex Iafallo. De très bons tirs il est vrai. Des tirs qui se sont logés dans la lucarne. Mais des tirs que Jake Allen pouvait stopper. Des tirs qu’il devait stopper. Surtout celui d’Iafallo qui a permis aux Kings de prendre les devants 2-1 six secondes seulement après le début de la troisième période.

 

ContentId(3.1397163):Canadiens : Kings 3 - Canadiens 2 (Prol.) (LNH)
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En prolongation? Adrian Kempe a servi une belle feinte à Jake Evans pour le contourner et filer jusqu’à Jake Allen. Mais là encore, on pourrait prétendre que Allen aurait aimé revoir le tir.

 

Mais bon! Il a réalisé 31 arrêts dont quelques-uns très solides sans oublier le magistral réalisé aux dépens de Phillip Danault.

 

Dans l’ensemble, le Canadien a disputé un bon match de hockey. Il a fait preuve de caractère pour une très rare fois cette saison alors qu’il a su trouver une façon de revenir de l’arrière en troisième période.

 

Et on peut dire sans risque de se tromper qu’il méritait pleinement le point obtenu dans le cadre de sa première défaite de la saison encaissée au-delà les 60 minutes réglementaires.

 

On pourrait ajouter qu’il aurait même mérité les deux points de la victoire. Deux points qui seraient sans doute tombés dans le camp du Tricolore si Jake Allen avait été un brin moins généreux devant sa cage.

 

Cela dit, il y a beaucoup plus de bon que de mauvais à tirer de cette 11e défaite en 14 matchs jusqu’ici cette saison. Une deuxième aux mains des Kings.

 

Entre les lignes

 

  • Nick Suzuki a disputé un fort match bien qu’il ait été écarté de la feuille de pointage. Il a obtenu quelques très bonnes occasions de marquer sur les neuf tirs qu’il a décochés dont quatre ont touché la cible...

 

  • C’est toutefois pour la solide mise en échec qu’il a encaissé en prolongation que Suzuki a le plus retenu l’attention mardi soir. Alors qu’il filait en direction de la zone des Kings, Suzuki a été harponné en pleine poitrine par un solide coup d’épaule du vétéran Dustin Brown. L’impact a été terrible. Le choc a résonné aux quatre coins du Centre Bell. Malgré l’impact et la chute qui a suivi, Suzuki a retraité au banc sans problème alors que Brown a semblé tituber en retraitant au banc des Kings...

 

  • Entraîneur-chef des Kings, Todd McLellan a reconnu que la mise en échec servie par Dustin Brown tranchait avec le jeu ouvert qui prévaut à trois contre trois en prolongation. « Je crois qu’il avait accumulé un peu de frustration au cours de présences précédentes. Quand tu décides de jouer l’homme comme Dustin l’a fait, tu ne peux pas manquer ton coup sinon tu mets ton club dans le pétrin. Disons qu’il ne l’a pas manqué du tout », a commenté le coach des Kings. La mise en échec a semblé « gelé » les joueurs du Canadien et donné de l’entrain à ceux des Kings qui ont marqué dans les instants qui ont suivi...

 

  • Cal Petersen et Jake Evans sont des amis de longue date : ils ont évolué ensemble avec Notre Dame dans les rangs collégiaux américains. Ils sont encore très proches aujourd’hui. Ils se sont d’ailleurs envoyé des messages textes immédiatement après la partie : « J’étais vraiment désolé de lui avoir concédé le but égalisateur en troisième. C’était un excellent tir, mais j’aurais vraiment voulu le stopper. Cela dit, je lui ai fait remarquer que nous avions gagné le match ce qui devrait avoir plus de valeur qu’un simple but », a commenté le gardien des Kings qui a stoppé 33 des 35 tirs du Tricolore...

 

  • Mike Hoffman (7), Ben Chiarot (6 dont trois sur la séquence qui a mené à son but, le premier du match) et Tyler Toffoli (5) ont obtenu le plus de tirs chez le Canadien...

 

  • Brendan Lemieux a du Pepe – surnom de son père Claude qui a défendu les couleurs du Canadien dans les années 80 et qui a gagné la coupe Stanley à Montréal, au New Jersey et au Colorado – dans le nez. Il l’a démontré en marquant un beau but qui a pris beaucoup de monde par surprise, à commencer par Jake Allen, mais il l’a aussi prouvé en poussant Michael Pezzetta à écoper une pénalité à ses dépens. Les deux joueurs se sont invectivés pendant les deux minutes d’une pénalité conjointement écoulée en début de troisième. À leur retour sur la patinoire, Lemieux a poussé le robuste attaquant du Canadien à sortir de ses gonds et à le frapper alors que les deux joueurs étaient campés devant le banc du Tricolore. Un geste qui a valu à Pezzetta, et à Pezzetta seulement, de retourner au cachot...

 

  • C’était la deuxième fois seulement cette saison, la première depuis le premier match du calendrier – défaite de 2-1 aux mains des Maple Leafs à Toronto – qu’un match du CH se décidait par un but...

 

  • C’était la 12e fois cette saison que le CH se retrouvait avec un recul d’un but à combler. Il n’affiche qu’un gain et 11 revers (1-11-1) en pareilles circonstances...

 

  • Le Canadien a accordé un total de 16 buts jusqu’ici cette saison – en neuf matchs – en début de périodes : cinq fois en première, six fois en période médiane, quatre fois en troisième et une fois, mardi contre les Kings, en prolongation. Le Tricolore n’a pas encore connu la victoire (0-8-1-0) lors de ces neuf parties...

 

  • Cédric Paquette a retraité au vestiaire en cours de match et n’a pu compléter la partie. Le Canadien dévoilera un bilan médical dans son cas plus tard mercredi...

 

  • Le Canadien complétera jeudi son séjour de cinq matchs consécutifs au Centre Bell alors que les Flames de Calgary feront escale à Montréal...
  • À l’image des Kings qui ont signé mardi une sixième victoire de suite – dont deux en prolongation en une en tirs de barrage – les Flames traversent une séquence plus qu’heureuse : battus 4-1 par les Sharks, mardi, à Calgary, les Flames n’affichent que deux revers en temps réglementaire cette saison. Entre le revers aux mains des Sharks et celui aux mains des Oilers lors du premier match de la saison, les Flames ont signé sept victoires, dont quatre par jeu blanc, en plus d’encaisser trois revers en prolongation...