SAN JOSE, Calif. - Le Canadien n’a donc pas été en mesure de réaliser le grand coup tant espéré par plusieurs.

L’occasion était mal choisie. Les circonstances n’étaient pas favorables. Ou pas assez pour mener à ce genre de grand coup qui viendra peut-être au cours des prochains mois.

Tenez : il est clair que le Canadien aurait bien aimé ajouter le nom de Jonathan Drouin à sa formation. Il a même tenté de le faire. Comme une majorité d’équipes de la LNH, le Canadien a communiqué avec le Lightning de Tampa Bay pour tâter le terrain au cours des dernières semaines. Le contraire aurait été surprenant. De fait, le Canadien n’aurait pas fait du bon boulot s’il n’avait pas au moins souligné son intérêt alors qu’un joueur au potentiel aussi intéressant se retrouvait soudainement disponible.

Il y a même eu des discussions entre Marc Bergevin et Steve Yzerman. Mais selon des informations qui sont très fiables, ces discussions et échanges n’ont jamais mené à quelque négociation sérieuse que ce soit, contrairement à ce que certaines rumeurs laissaient entendre après que le jeune attaquant eut quitté le club-école du Lightning à Syracuse avant d’être suspendu.

Maintenant que le couperet est tombé sur les transactions dans la LNH, Jonathan Drouin est toujours un membre du Lightning. Il est toujours suspendu et s’entraîne à St-Jérôme. Plus loin encore de la LNH qu’il ne l’était lorsqu’on lui a demandé d’aller prolonger son développement dans la Ligue américaine.

Jonathan Drouin ne pourra endosser le chandail d’une autre équipe de la LNH avant le début de la prochaine saison. Il sera intéressant de voir si la troisième sélection du repêchage de 2013 acceptera de faire amende honorable et reviendra au sein du giron du Lightning. Que ce soit avec le club-école ou la grande équipe. Steve Yzerman a indiqué lundi que cette option était toujours disponible.

Bergevin croit encore à son noyau

Pour obtenir un joueur de la trempe de Jonathan Drouin, le Canadien devait donner beaucoup. Il devait donner plus qu’il avait l’intention de le faire. Du moins pour l’instant, car il n’est pas dit que le Tricolore ne reviendra pas à la charge au cours de la morte-saison.

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Marc Bergevin aurait dû donner tout autant, voire plus, pour obtenir un joueur d’impact. Un joueur qui aurait soulevé des « oh! » et des « ah!  »au lieu de soulever des « pas encore des gars de quatrième trio » comme on l’a entendu après les acquisitions de Stefan Matteau (acquis des Devils en retour de Devante Smith-Pelly) ou du vétéran Mike Brown que le Canadien a acquis par le biais du ballottage.

Pour mettre la main sur Drouin ou conclure une grosse transaction, Marc Bergevin aurait dû toucher à son noyau. Si plusieurs observateurs – j’ajoute publiquement mon nom à cette liste – et plusieurs partisans de son équipe croient qu’il est temps de dénoyauter les deux premiers trios du Canadien, Marc Bergevin n’est pas prêt à le faire.

« Je suis aussi déçu que tous nos partisans de la tournure de la saison. Ça me fait mal et j’ai perdu pas mal de sommeil en raison des insuccès qui ont miné notre début de saison. Mais je crois encore à mon noyau comme je croyais en lui à l’automne », que le directeur général du Canadien a assuré lors de son point de presse qui a suivi la fin de période des transactions.

Cette conviction n’a pas aidé les clubs qui ont frappé à la porte du Canadien pour s’enquérir de la possibilité de sortir de Montréal un membre du noyau ou un jeune de talent. Des gars comme Alex Galchenyuk, Nathan Beaulieu, Lars Eller pour ne nommer que ceux-là.

Bergevin dresse son bilan de la date limite

« Il y a eu beaucoup de discussions », a simplement commenté Marc Bergevin lorsqu’on lui a demandé de quantifier l’intérêt à l’endroit de ses joueurs. Un intérêt qui ne s’est pas développé en négociations proprement dites. De source très fiable, j’ai pu comprendre hier que le Canadien a eu plusieurs visiteurs dans le cadre d’une visite libre, mais qu’aucun de ces visiteurs n’a complété sa visite en glissant une offre d’achat.

S’il est impossible pour le Canadien de fermer définitivement la porte à une transaction majeure ou à une embauche d’un joueur autonome de premier plan pour renflouer ses deux premiers trios, Marc Bergevin a répété sa philosophie calquée sur celle des Blackhawks de Chicago.

« J’ai appris au sein de cette organisation et c’est encore par le repêchage qu’on peut le mieux bâtir une organisation. »

Galchenyuk au centre

Parce que son noyau, peu importe ce qu’on en pense, est demeuré intact lundi, Marc Bergevin assure que l’organisation profitera des 20 derniers matchs pour précéder à plusieurs expériences et évaluations, tout en maintenant une éthique de travail nécessaire pour gagner des matchs et, qui sait, peut-être se faufiler en séries.

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L’une de ces expériences pourrait concerner Alex Galchenyuk. Car en dépit du fait qu’il soit de retour à l’aile depuis une douzaine de parties, Marc Bergevin a assuré que l’on pourrait revoir éventuellement Alex Galchenyuk au centre.

« Michel (Therrien) a pris une décision d’entraîneur-chef en cours de saison parce qu’il était nécessaire de nous sortir de la fâcheuse position dans laquelle on se trouvait. Il devait trouver des solutions et le fait de ramener Alex à l’aile en était une. Alex nous donne des bons matchs à l’aile. Il nous a donné des bons matchs au centre aussi, même si nous n’étions pas entièrement satisfaits de son jeu. On avait dit que cette saison serait une saison d’expérience pour lui au centre et il aura peut-être l’occasion d’y retourner d’ici la fin de l’année, car notre décision finale n’est pas prise. On ne sait pas s’il évoluera au centre ou à l’aile pour le reste de sa carrière », a commenté Marc Bergevin.

En passant, le DG du Canadien ne voit pas d’un mauvais œil le fait que son club regorge de centres maintenant qu’il a acquis Phillip Danault et que Michael McCarron a été rappelé du club-école.

« C’est une bonne chose d’avoir plusieurs joueurs de centre, car un centre peut toujours évoluer à l’aile, mais un ailier peut difficilement remplir le rôle de centre. »

Après Danault : Matteau et Brown

Quoi penser du départ de Devante Smith-Pelly et de l’arrivée de Stefan Matteau et de Mike Brown?

Pas grand-chose en ce sens que la perte de DSP n’ébranlera certainement pas les colonnes du Centre Bell et que les entrées en scène de Matteau et Brown ne font pas du Canadien un prétendant, même illogique, à la coupe Stanley.

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Que DSP parte ne devrait surprendre personne. Surtout pas le principal intéressé qui a fondu en larmes lorsqu’il a commenté son départ vers le New Jersey après qu’il eut appris la nouvelle.

Bon! Moi aussi je fondrais en larmes si on m’apprenait que je vais poursuivre ma carrière dans les marais du New Jersey plutôt que dans la frénésie de Montréal. Une frénésie dont DSP était friand. Mais si le bonhomme tenait vraiment à demeurer à Montréal et à y endosser le chandail du Canadien, il n’avait qu’à prendre les moyens pour le faire.

En jouant mollement, en refusant de s’impliquer physiquement sur une base régulière, DSP s’est sorti de la formation à plusieurs reprises. Il s’est même sorti de Montréal.

Pas surprenant alors que Marc Bergevin ait saisi Mike Brown au ballottage. Non! Mike Brown n’est pas meilleur que DSP. Et à 30 ans, il est trop vieux pour figurer dans les plans du Tricolore à long terme. Mais Brown, contrairement à DSP, est un joueur qui offre ce qu’il doit offrir pour rester dans la LNH à chacun des matchs qu’il dispute. Avec un club aussi jeune et aussi vulnérable, et avec seulement 20 matchs à faire à une saison qui a mal tourné, Brown saura apporter un peu d’expérience, de caractère et un brin de protection physique sur la glace.

Ce sera ça de gagné.

Top-5 : Le bon et le moins bon de Stefan Matteau

Stefan Matteau? On ne partira pas en peur tout de suite. Car si DSP n’a pas donné au Canadien ce que le Canadien attendait de lui, le Tricolore obtient un jeune québécois qui a déçu depuis son arrivée dans la LNH.

« Stefan était disponible parce que ça n’a pas marché pour lui au New Jersey. Il a un bon gabarit, il a un bon coup de patin, mais il n’a pas encore atteint ses pleines capacités. On espère que les circonstances seront plus favorables pour lui à Montréal et qu’il se développera », a commenté Marc Bergevin.

Choix de première ronde des Devils en 2012 (29e sélection) Stefan Matteau est un an plus jeune que Devante Smith-Pelly.

S’il profite de la chance que le Canadien semble vouloir lui offrir, Matteau remplira sur une base régulière le rôle que Devante Smith-Pelly n’a pas été en mesure d’assumer. C’est le défi qui se dresse devant lui.

Après Phillip Danault qui demeure l’acquisition la plus importante de Marc Bergevin à la date limite des transactions – sans oublier son deuxième choix acquis des Hawks en retour de Dale Weise et Thomas Fleischmann –, Stefan Matteau et Mike Brown apportent encore du renfort au sein des joueurs de soutien.

On ne répétera jamais assez que c’est maintenant au sein des deux premiers trios que Marc Bergevin doit dorénavant concentrer son travail. Mais oui, le Canadien est meilleur aujourd’hui qu’il ne l’aurait été après les pertes – sans rien obtenir en retour – de Weise et Fleischmann qui seront joueurs autonomes l’été prochain. Ne serait-ce que pour ça, on doit oui conclure que Marc Bergevin, même s’il n’a pas réalisé de grand coup d’éclat, mérite d’être félicité pour son travail accompli au cours des derniers jours.

30 Min. Chrono - Bergevin a encore du pain sur la planche