Nous voilà donc à mi-chemin du camp d’entraînement. En fait, pour le deux tiers des 61 joueurs qui étaient présents au départ, le 14 septembre, il faut surtout parler d’un camp d’évaluation. C’est cette quarantaine de joueurs qu’il est intéressant d’épier chaque année. Mais avouons que personne n’a usé son crayon à prendre des notes sur les espoirs du Tricolore.

Si nous connaissons parfaitement les vétérans, plusieurs questions surgissent quand il est question de la relève. Cette saison, il n’y a cependant rien de captivant du côté des jeunots du Canadien et Claude Julien a très bien résumé la situation jeudi dernier en mentionnant que les décisions ne seront pas difficiles à prendre. Aucun jeune n’est parvenu à brouiller les cartes. Victor Mete pourrait causer la grande surprise de ce camp, mais pour l’instant, le jeune défenseur de 19 ans n’a disputé qu’une seule rencontre. Difficile de réellement juger comment il peut se débrouiller avec un seul échantillon.

Michael McCarron, Jacob De La Rose et Nikita Scherbak n’ont mérité aucune petite étoile dans leur cahier. Outre quelques mises en échec de McCarron, ces trois jeunes n’ont démontré aucun flash digne de mention. Plus décourageant encore, aucun d’eux n’est parvenu à montrer qu’il était prêt à tout pour tasser un vétéran et se faire une place au soleil. Choix de première ronde en 2015, le défenseur Noah Juulsen, qui amorce sa carrière professionnelle, s’est fracturé un pied lors du match face aux Bruins à Québec et va rater six semaines d’activités. Impossible de savoir de quel bois il se chauffe pour le moment.

Alors ça ressemble à quoi la relève du Tricolore? S’il est encore tôt pour mesurer le talent des choix de 2016 et 2017, on peut toutefois affirmer sans se tromper que le gardien Charlie Lindgren sera le plus bel espoir de l’organisation à Laval. Les autres joueurs du Rocket semblent destinés à connaître des carrières dans la Ligue américaine ou à jouer des rôles de deuxième ordre dans la LNH. Et ce qui est intéressant cette année, c’est qu’on pourra enfin mesurer et suivre le développement des joueurs du club-école sur une base régulière. Car ces dernières saisons, pour avoir une idée précise sur un jeune des IceCaps de St. John’s, il fallait s’informer auprès de dépisteurs des autres équipes de la LNH ou poser des questions aux joueurs des équipes adverses fraîchement rappelés de la LAH. Dorénavant, il sera beaucoup plus difficile de nous raconter des balivernes quand on s’informera sur le Rocket.

Dans une semaine, à une ou deux exceptions près, Julien aura terminé de compléter sa formation en vue du premier match de la saison qui aura lieu le 5 octobre à Buffalo. Charles Hudon sera la seule recrue du groupe et il n’a pas volé sa place. Il n’a loupé aucune opportunité. Il a démontré qu’il pouvait aider le Canadien dans un rôle offensif. On lui a procuré la même chance qu’on avait offerte à Artturi Lehkonen la saison dernière et il a répondu de la même façon.

Direction Laval pour Scherbak

Reste donc quatre parties hors-concours pour finir de préparer l’équipe. Les évaluations tirent à leur fin. Nous savons maintenant que les jeunes ne cognent pas à la porte. Reste quand même des choses à voir, par exemple ce que peuvent donner les défenseurs Jakub Jerabek, Éric Gélinas et Joe Morrow ou dans quel rôle utiliser Mark Streit.

En plus d’intégrer son système de jeu, Claude Julien doit donner à ses joueurs le temps nécessaire pour développer une certaine chimie au sein des trios. Pacioretty, Drouin et Hemsky, ça semble bien, mais ils n’ont disputé qu’une seule rencontre. Après deux parties, Hudon, Plekanec et Lehkonen ont démontré qu’ils pourraient bien se compléter.

Le gros point d’interrogation c’est Galchenyuk, Danault et Gallagher. Ils ont pris part à deux matchs et le rendement de l’ailier gauche en laisse plusieurs perplexes. Galchenyuk devra réaliser cette semaine que le camp tire déjà à sa fin sinon il risque de commencer sa saison comme il avait terminé son printemps face aux Rangers.