Ils ont tous évolué dans la LHJMQ et ils ont parfois rêvé de déployer leur talent dans l’uniforme du Canadien de Montréal. Si la compétition féroce de la LNH freine parfois ce parcours idéal, il pourrait se concrétiser cette année pour certains espoirs.

Détenteur de six choix lors des trois premières rondes, le Canadien possède l’option de recruter dans sa cour qui n’est jamais trop florissante à ce sujet aux yeux des amateurs.

Trevor Timmins et sa bande ont cependant réservé quelques surprises aux partisans lors de la dernière décennie donc il s’avère impossible de deviner précisément les intentions du Tricolore.

Tout de même, certains athlètes comme les attaquants Frédérik Gauthier, William Carrier, Laurent Dauphin, Adam Erne, Émile Poirier ainsi que les défenseurs Samuel Morin et Jonathan Diaby peuvent croire à cette possibilité.

« Ça voudrait dire beaucoup à mes yeux, c’est ma ville natale. C’est toujours spécial de jouer dans un marché francophone quand tu es francophone», a admis Carrier sans détour. « J’ai rencontré Montréal comme presque toutes les équipes et ils m’ont reçu avec des gros noms comme M.Bergevin, c’était impressionnant! »

Laurent Dauphin, qui possède une seule année d’expérience dans la LHJMQ, était heureux d’admettre qu’il a senti une connexion intéressante avec les dirigeants du Tricolore.

« Je pense qu’ils m’apprécient beaucoup, ça s’est très bien déroulé avec eux », a évoqué celui qui aimerait se développer dans le moule de Patrice Bergeron.

Mais la décision finale reviendra au Canadien. Au moins, ils peuvent se dire qu’ils ont joué toutes leurs meilleures cartes à un mois du repêchage.    (Photo : William Carrier)

En plus d’avoir été limité à 34 matchs cette saison en raison d’une blessure, Carrier se retrouve avec une autre prise au bâton parce qu’il évolue dans le marché éloigné des Screaming Eagles. Tout de même, il est classé au 18e rang des patineurs en Amérique du Nord par la centrale de recrutement de la LNH.

« Oui, c’est un peu plus difficile de nous voir, mais je suis venu au Québec pour plusieurs matchs et les recruteurs étaient présents. Au moins, c’était ma troisième année dans la LHJMQ donc je ne pense que ce sera trop nuisible », a-t-il analysé.

L’attaquant de six pieds et un pouce et 198 livres compare surtout son style à celui des Bruins de Boston et des Flyers de Philadelphie, mais il aimerait ajouter un élément physique au répertoire du Canadien.

« Les Canadiens jouent davantage en finesse que les Bruins ou les Flyers, mais ils se bâtissent une équipe pour aller loin et j’aimerais les aider avec ma contribution physique. Je peux évoluer sur les quatre trios et je pense qu’ils cherchent aussi de plus gros joueurs », a avancé celui qui a enfilé 16 buts et 26 aides en 34 parties.

À six pieds et 165 livres, Dauphin ne s’avère pas aussi mature physique que Carrier, mais il a commencé à garnir son coffre d’outils l’an dernier sous la supervision de Paulin Bordeleau et Donald Audette dans le Midget AAA. Les résultats ont été probants en grimpant du 41e au 28e échelon des dépisteurs de la LNH.

« Si on m’avait dit que je serais classé 28e et que j’aurais la possibilité d’être choisi en première ronde, je n’aurais sûrement pas cru cela. Je pense que j’ai gagné beaucoup en confiance et Paulin m’a énormément aidé », a confirmé le gaucher originaire de Repentigny.

Pendant que Carrier était plus difficile à épier à près de 1500 kilomètres de Montréal, un autre attaquant québécois se retrouvait aux limites de Montréal, au sein de l’Armada de Blainville-Boisbriand.

À sa deuxième saison complète dans la LHJMQ, Marc-Olivier Roy a cumulé 67 points (29 buts et 38 aides) en 65 matchs et il pourrait entendre son nom en troisième ronde ou tardivement en deuxième ronde.

« J’ai rencontré le Canadien et c’est sûr que c’est une possibilité intéressante. Je joue déjà près de chez moi et je pourrais continuer de le faire dans la LNH », a souhaité Roy, un hockeyeur natif de Boisbriand qui s’inspire de Ryan Nugent-Hopkins et Jonathan Huberdeau.

Le cas particulier d’Anthony Mantha

Imposant comme peu de joueurs de 18 ans, Anthony Mantha a dominé la LHJMQ en étant l’unique marqueur de 50 buts en 2012-13.

L’athlète de six pieds trois pouces et 190 livres possède plusieurs excellentes raisons d’attirer les regards ce qui explique sa 10e position en Amérique du Nord sur les listes établies par la LNH.    (Photo : Anthony Mantha)

Ceci dit, le joueur des Foreurs de Val-d’Or n’est pas parvenu à faire disparaître les critiques qui reviennent à son sujet à propos de son ardeur au travail et de son manque d’implication physique.

« C’est sûr que ça me fatigue, mais on n’en parlerait pas si ce n’était pas le cas. Je veux juste prouver à tout le monde que, l’année prochaine, je répondrai présent à chaque partie.

« D’après moi, la deuxième moitié de la saison a déjà été mieux que la première et j’ai démontré en séries que je pouvais être un joueur compétitif », a répondu le colosse aux cheveux blonds.

Tout de même, l’habile marqueur ne devrait pas patienter dans les gradins du Prudential Center jusqu’en fin de première ronde. Ainsi, le Canadien se retrouvait dans l’obligation d’améliorer son rang de sélection.

« Je crois qu’ils sont intéressés par un Québécois qui peut compter des buts. Par contre, ce sera à eux de décider s’ils veulent venir me chercher. J’espère être repêché entre la 10e et la 20e position et si c’était plus tard, je prouverais mon potentiel au camp d’entraînement », a mentionné Mantha avec assurance.

Deux défenseurs costauds et confiants

Cette saison, le Canadien a bénéficié de défenseurs au physique imposant comme Alexei Emelin et Jarred Tinordi. Si l’organisation désirait ajouter quelques cordes à cet arc, elle pourrait en trouver deux en territoire québécois.

Tout comme Tinordi, Jonathan Diaby et Samuel Morin affichent une confiance rafraîchissante à leur âge sans tomber dans l’abus.

Au terme de sa deuxième saison dans la LHJMQ, Morin était convaincu qu’il pouvait être pressenti pour une sélection en première ronde.

« J’aurais cru à cette possibilité, j’ai vraiment confiance en mes moyens, mais je ne veux pas sembler arrogant », a confié le grand gaucher de six pieds six pouces et 202 livres qui a amélioré ses atouts offensifs grâce à ses entraîneurs et le directeur général Philippe Boucher.                                                  (Photo : Jonathan Diaby)   

La charpente musculaire de Diaby, qui fait osciller le pèse-personne à 223 livres, ne laisse aucun doute sur son style de jeu.

« Je conserve un style plus défensif, je n’ai pas peur de me battre et je garde les choses simples aussi en sortant la rondelle de ma zone », s’est-il décrit en se comparant à Jarred Tinordi tout en aimant s’impliquer davantage avec ses épaules.

S’il n’est pas intimidé sur la patinoire, Diaby avoue que la sensation était particulière quand il a rencontré l’état-major du CH.

« Je dois avouer que j’étais un peu plus stressé par cette entrevue, mais ça s’est bien passé. Je sais qu’ils ont une attirance envers moi, mais on verra et ce serait plaisant », a fait remarquer celui qui a définitivement éclos cette saison avec les Tigres de Victoriaville.

Le repêchage demeure la mission la plus imprévisible dans le monde du sport professionnel et tous ces joueurs auront la réponse anticipée le 30 juin, en même temps que les amateurs.

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