Comme la plupart des blessures aux joueurs des Canadiens (surtout le s vedettes), celle de Max Pacioretty est le sujet le plus chaud dans l’actualité du Québec cette semaine.

Nous avons tous vu la même chose, dimanche à Sunrise, lorsque Max a perdu pied et frappé la bande de plein fouet. Sa tête semble avoir pris le gros de l’impact et on l’a vu tenter de se lever pour finalement se coucher au sol et retraiter au vestiaire sans jamais revenir dans le match.

Blessure au haut du corps

A-t-il subi une commotion cérébrale? Il est assez raisonnable d’assumer que oui, mais attendons d’avoir la confirmation de l’équipe. Plusieurs s’indignent du fait que le CH soit avare de nouvelles quant à la nature de la blessure, mis à part le fait qu’il ne jouera pas avant les séries. Personnellement, je ne vois aucun problème avec le peu d’informations fournies par le club puisque l’équipe reste en règle avec la politique de blessure de la LNH et annonce simplement une blessure au haut du corps, surtout à l’aube des séries.

Peut-être a-t-il simplement une blessure à l’épaule, mais je ne serais vraiment pas surpris que ce soit une commotion. Par contre, les équipes attendent habituellement avant d’annoncer une commotion puisqu’il y a un protocole à suivre dans ces cas-là. Je connais très bien ce protocole puisque j’ai subi une commotion à ma dernière saison à Montréal et j’ai été forcé à suivre le processus à la lettre. Ne croyez surtout pas que l’équipe va mettre la santé de Max en danger puisqu’elle a trop d’intérêt envers lui à long terme. En février 2012, j’ai subi une commotion, mais je m’étais retenu de le dire à quiconque pour un autre quatre matchs puisque je ne voulais pas sortir de la formation et la plupart des joueurs font comme moi. D’après la définition même d’une commotion, je suis persuadé que la plupart des joueurs en subissent au moins une par saison, mais la grande majorité du temps, les symptômes disparaissent le lendemain. Ceci était mon cas tout au long de ma carrière, mais la dernière a simplement duré plus longtemps. C’est beaucoup trop facile que de blâmer les équipes, mais moi-même je ne le disais à personne. Dès que j’en ai parlé au thérapeute et au médecin de l’équipe, ils m’ont tout de suite empêché de jouer.

Le protocole qui suit est assez bien établi. Une fois la commotion diagnostiquée, le joueur doit d'abord ne plus ressentir de symptômes pendant sept jours. Puis, il doit ensuite passer un baseline test. Ce test consiste à répondre à des questions sur un ordinateur et les comparer aux résultats établis par le même joueur lors du camp d’entraînement. Les questions sont variées et testent la mémoire, la vitesse d’exécution et le processus d’informations recueillies par le joueur sur une question qui peut revenir plus tard dans le test. Dans mon cas, la première fois que j’avais refait ce test, je l’ai échoué. Mes résultats étaient inférieurs à ceux que j’avais obtenus lors du camp d’entrainement. Quand un joueur échoue le test, il doit attendre une autre semaine et refaire ce même test. Ce n'est qu'après l'avoir réussi qu'il peut revenir au jeu.

Dans mon cas, je l’avais réussi la veille du dernier match de la saison. Les médecins m’avaient donc recommandé de ne pas le jouer puisqu’il ne voulait rien dire et que la saison se terminait de toute façon. On me suggérait d’attendre et de revenir la saison suivante, mais malheureusement, cette saison n’est jamais venue pour moi. Ça vous démontre que l’équipe a la santé du joueur à cœur et je suis des plus convaincus qu’elle fera de même pour Max, qui est un joueur qui est plus important à l’équipe que je ne l’étais à ce moment.

Donc, je crois vraiment que l’organisation fait la bonne chose en empêchant Max de jouer d’ici la fin du calendrier régulier qui ne veut plus rien dire. Même si sa blessure n’est pas une commotion, le CH a besoin d’un Max Pacioretty en pleine forme pour pouvoir avoir une chance de gagner en séries. Pour ce qui est des cachettes, pourvu que l’équipe reste en règle avec les politiques établies par la LNH, je n’y vois aussi aucun problème.