SOMMAIRE

MONTRÉAL - Le Canadien a terminé la saison comme il l’avait commencée : en s’inclinant en prolongation.

 

Je sais : la défaite de mercredi ne change strictement rien à la destinée du Canadien. De fait, le match lui-même ne voulait absolument rien dire.

 

Ça sautait d’ailleurs aux yeux tant les joueurs des deux camps ont offert du hockey brouillon, du hockey qui manquait d’intensité, du mauvais hockey. Sans oublier les gardiens qui ont amorcé le match sur les talons alors que le vétéran Mike Smith et le tout jeune Cayden Primeau semblaient se livrer un duel pour déterminer lequel des deux allait accorder le plus grand nombre de mauvais buts.

 

Mais quand même : en perdant une huitième fois en prolongation cette saison, en perdant 11 fois dans le cadre des 15 matchs – trois victoires en prolongation et une en tirs de barrage – qui se sont décidés au-delà les 60 minutes réglementaires, en perdant ses cinq derniers matchs, en perdant 15 fois – dont 13 en temps réglementaire, à ses 23 dernières rencontres du calendrier régulier, en perdant 15 fois en 28 parties à domicile – une chance que le Centre Bell était désert – le Canadien a empilé les déceptions sur le dos de ses partisans.

 

Des partisans qui peinent à célébrer la présence de leurs favoris en séries tellement la saison qui a pris fin mercredi a été difficile, voire pénible par moments, tellement le défi qui se dresse devant le Canadien qui croisera les Maple Leafs en première ronde dès mercredi prochain semble insurmontable.

 

Mais attention! Le Canadien pourra balayer du revers de la main toutes les critiques qu’il essuie depuis des semaines et peut-être même se faire pardonner toutes les déceptions qu’il a multipliées selon les succès qu’il obtiendra face aux Leafs.

 

Une accession à la deuxième ronde ferait oublier toutes les défaites en prolongation ; tous les buts ratés ; tous les mauvais buts accordés.

 

Une présence dans le carré d’as ferait oublier tous les effondrements collectifs ; toutes les contre-performances individuelles.

 

Une présence en grande finale?

 

Dominique Ducharme pourrait biffer le qualificatif intérimaire associé à son titre d’entraîneur-chef.

 

Une conquête de la coupe Stanley?

 

Carey Price serait porté en triomphe jusqu’au Temple de la renommée, Marc Bergevin signerait un contrat à vie avec le Canadien, l’Assemblée nationale voterait à l’unanimité une motion soulignant le grand patriotisme du bleu-blanc-rouge et la ville de Montréal mettrait une belle couche d’asphalte fraîche sur l’avenue des Canadiens...

 

Mais bon! Avant de rêver à tout ça, il faudra d’abord gagner au moins une fois contre les Leafs. Ce qui n’est pas acquis.

 

Car pour gagner ne serait-ce qu’une fois aux dépens des Leafs il faudra que les joueurs qui ont surpris agréablement depuis le début de la saison, les Tyler Toffoli, les Joel Edmundson, les Jake Allen s’il doit encore venir en relève à Carey Price, les Nick Suzuki – il revendique sept buts et 14 points à ses 11 derniers matchs – continuent de surprendre. Sans oublier Cole Caufield qui fait tout ce qu’il doit faire pour forcer la main de l’état-major à ajouter son nom à la formation qui amorcera les séries.

 

Il faudra aussi, et surtout, que d’autres cessent de décevoir.

 

Price doit se racheter

 

Quand on revient sur la saison qui vient de prendre fin, il est impossible de ne pas souligner le fait que les trois plus hauts salariés du Canadien devant le filet, à la ligne bleue et à l’attaque n’ont pas offert un rendement suffisant par rapport à l’investissement.

 

Je parle bien sûr de Carey Price, de Shea Weber et de Jonathan Drouin. Maintenant qu’ils jouent pour l’honneur et la gloire – les joueurs sont payés entre les premier et dernier jours de la saison régulière – les plus hauts salariés du club peuvent rehausser leur image, leur réputation, leur capital de sympathie.

 

Parce que l’incertitude persiste quant à l’état de santé réel de tous les blessés du Canadien, je vais tenir pour acquis qu’ils seront tous – à l’exception de Jonathan Drouin – en forme, en uniforme, et à leur poste mercredi prochain à Toronto.

 

Carey Price – 9,75 millions $ en salaire, 10,5 millions $ en ponction annuelle sous le plafond – n’a pas été à la hauteur cette année. Il a connu quelques bons matchs ici et là. Il a même collé quelques performances solides par moment. Mais globalement, il a été un gardien ordinaire. Un gardien qui a plus souvent soulevé de l’inquiétude, qu’imposer une forme d’intimidation sur ses adversaires.

 

Je veux bien que Price soit sur le deuxième versant de sa carrière, mais il doit être meilleur qu’il ne l’a été jusqu’ici cette année. Pour que le Canadien ait des chances de contenir Auston Matthews, Mitch Marner, John Tavares, William Nylander et une attaque ragaillardie par l’acquisition de Nick Foligno, il faudra que Carey Price joue à la hauteur de la réputation et du talent du vrai Carey Price.

 

Et si le vrai Carey Price est maintenant celui qu’on a vu au cours de la saison et non celui qui trônait parmi les meilleurs gardiens de la Ligue?

 

Je suis convaincu que le vrai Carey Price est encore capable de battre les Leafs à lui seul. Ou presque. Mais il devra le prouver...

 

Repos salutaire pour Weber?

 

Shea Weber n’est plus le roc de Gibraltar qu’il était lorsque le Canadien l’a acquis. Il a ralenti. Ça saute aux yeux. Il doit s’ajuster à cette baisse de vitesse qui l’a placé très souvent, trop souvent même, en situation précaire, voire périlleuse, dans son territoire cette année.

 

À moins qu’il ne soigne une blessure bien plus sérieuse que ce que le Canadien laisse entendre, Weber – salaire de 6 millions $, ponction de 7 857 143 $ sous le plafond – devrait être beaucoup plus efficace lorsqu’il reviendra au jeu en raison du repos salutaire dont cette longue période d’inactivité lui aura permis de profiter.

 

Bien qu’il ait ralenti, le capitaine assure encore une présence qui rassure ses coéquipiers à la ligne bleue. S’il est en mesure d’offrir plus de 20 minutes de jeu solide et efficace en compagnie de Ben Chiarot, Weber fera oublier les mauvaises séquences qu’il a connues au cours de la dernière saison. Mieux encore, il permettra à Joel Edmundson et Jeff Petry de souffler un peu en défense, ce qui devrait les aider à mousser leur contribution offensive. Comme ils le faisaient en début de saison.

 

Drouin et les autres...

 

Jonathan Drouin? Il n’y a pas que le hockey dans la vie, comme l’a déjà dit avec justesse Stéphane Richer. Un Québécois de grand talent ; un Québécois qui a dû composer avec le même genre de pression que celle qui a knockouté Jonathan Drouin ; un Québécois qui a essuyé des tas de critiques malgré des saisons de 50 buts par saison ; exploit qu’il est le dernier à avoir réussi!

 

Drouin occupe 5,5 millions $ sur la masse salariale du Canadien et a empoché un salaire de 4,5 millions $ cette année.

 

Price et Weber ne sont pas les seuls qui devront en offrir plus. Eric Staal devra les imiter. Si Staal est écarté au profit de Jesperi Kotkaniemi, ce sera alors à KK d’en donner plus.

 

Encore mercredi, il était complètement déstabilisé sur la glace. Perdu même. Le pauvre gars semble tellement conscient que tout va mal pour lui et autour de lui qu’il tente d’aller frapper ses adversaires en échec avant, de jongler avec la rondelle, de la passer et de la tirer en même temps qu’il songe à ce qu’il doit faire pour bien performer aux cercles des mises en jeu tout en respectant ses assignations défensives.

 

Mêlé vous dites? KK est tellement mêlé qu’on perd vite le Nord en tentant de le regarder aller sur la patinoire...

 

Entre les lignes

 

-      Après 10 matchs dans l’uniforme du Canadien, Cole Caufield impressionne par la quantité et la qualité des tirs qu’il décoche. Il a d’ailleurs marqué son quatrième but de la saison mercredi. Il fallait voir Mike Smith lever la tête de dépit après avoir cédé sur un tir qu’il devait bloquer et Jesse Puljujarvi se prendre la tête à deux mains après qu’il eut réalisé l’ampleur de la bévue d’avoir laissé Caufield tirer au lieu de s’interposer pour comprendre que les Oilers ont aidé la cause du petit ailier américain. Mais Caufield est un véritable poison et il fera payer à bien des gardiens et des adversaires les largesses comme celle dont Smith et Puljujarvi se sont rendus coupables sur le jeu qui a mené à son but, le premier du Canadien dans le match...

 

-      On savait qu’il pouvait marquer, mais Cole Caufield a aussi impressionné en servant une passe savante qui a permis à Nick Suzuki de marquer son deuxième du match et son 15e de la saison. Un but qui a permis de niveler les chances 3-3 en troisième, de pousser le match en prolongation et d’ajouter un point à la récolte de 59 points du Tricolore cette année. Le genre de jeu et de complicité qui permet d’entrevoir l’avenir avec optimisme si ces deux jeunes unissent leurs efforts et leur talent au sein d’un même trio au cours des prochaines années...

 

-      Gardé au banc après une période de jeu au cours de laquelle il avait accordé quatre buts sur les 15 tirs dirigés par les Leafs, samedi dernier, à Toronto, Cayden Primeau a connu une autre sortie boiteuse mercredi. Le jeune homme a accordé deux mauvais buts en début de rencontre et a été battu quatre fois sur 22 tirs. J’ai bien aimé qu’il soit gardé devant la cage malgré ses largesses du premier tiers, car c’est dans le cadre de match de ce genre – surtout qu’il n’avait pas d’impact sur la suite des choses – qu’un jeune gardien doit trouver la confiance et les ressources nécessaires pour mettre les mauvais buts de côté et prendre les moyens pour se reprendre avec de gros arrêts. C’est l’expérience qui entre...

 

-      Meilleur trio du Canadien lundi, l’unité composée de Jake Evans, Artturi Lehkonen et Paul Byron était de retour mercredi. Une bonne nouvelle pour ceux et celles – je fais partie du groupe – qui croient que ces trois joueurs de soutien pourraient être très efficaces face aux Leafs à compter de la semaine prochaine...

 

-      Connor McDavid était en uniforme mercredi, mais il a joué un rôle assez effacé ayant obtenu un peu plus de 15 minutes de temps d’utilisation. Il a malgré tout su en profiter pour récolter ses 70e et 71e passes de la saison, ses 103e et 104e points de l’année... en 55 matchs!

 

-      C’est congé chez le Canadien jeudi et vendredi. Dominique Ducharme a donné rendez-vous à ses joueurs samedi matin pour la reprise des entraînements en vue de la série contre Toronto...

 

Un bel effort du trio Armia-Suzuki-Caufield
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