BROSSARD – Même si les chiffres suggèrent qu’il vient de connaître la pire saison depuis le début de son association avec le Canadien, David Desharnais croit fermement qu’il fait encore partie de la solution à Montréal.

« Je pense que je suis encore capable d’aider cette équipe, a claironné le joueur de centre lors du bilan de fin d’année du club lundi. On l’a vu au début de l’année quand tout le monde était dans sa chaise, quand tout le monde était en santé. »

À l’image de son équipe, Desharnais a connu un début de saison fulgurant. Pivotant un troisième trio complété par Dale Weise et Tomas Fleischmann, le Québécois a amassé sept points avant que l’équipe ne subisse sa première défaite. Au moment de tourner la deuxième page du calendrier, il affichait une récolte de 17 points en 25 parties.

ContentId(3.1180209):Canadiens: Manque d'attaque... et de leadership?
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Ce bel élan s’est toutefois estompé en décembre, une période de l’année que Desharnais a traversé sans marquer un seul but. Puis en février, une fracture à un pied l’a envoyé dans une infirmerie déjà bondée.

Au final, Desharnais s’est retrouvé avec des chiffres similaires à ceux qu’il avait cumulés lors de la saison 2012-2013. Le problème, c’est que cette campagne avait été coupée de moitié par un lock-out.

« C’est sûr que statistiquement, j’aimerais en donner plus. Plus de buts, plus de passes. Pour moi, les statistiques parlent beaucoup », réalise le petit numéro 51.

La stabilité semble être le mot d’ordre du directeur général Marc Bergevin à l’approche d’une saison morte où il s’est promis de ne pas « tout virer à l’envers ». Mais on peut présumer que le statut de Desharnais, qui aura 30 ans en septembre et qui écoulera la dernière année d’un contrat qui lui rapporte 3,5 M$ par année, sera mis à l’étude.

« C’est une business, on le sait tous. Mais pour ma part, je veux juste jouer au hockey, je veux m’amuser. Je le répète, mais c’est ma sixième année à Montréal. Je suis chanceux d’être ici et je veux jouer ici. Il me reste un an et j’aimerais revenir. On a tous les éléments pour rebondir. Si tout le monde reste en santé, je pense que je peux faire un bon boulot pour aider cette équipe à se rendre le plus loin possible. »

Un rôle en mutation

Parmi les facteurs qu’il est en mesure de contrôler, l’avenir de Desharnais à Montréal passe notamment par l’acceptation d’un nouveau rôle.

Jadis la dynamo du premier trio, l’ancien complice de Max Pacioretty a progressivement été rétrogradé dans la hiérarchie de la ligne de centre. La place qui a déjà été sienne aux côtés du meilleur franc-tireur de l’équipe appartient maintenant à Alex Galchenyuk, qui vient lui-même d’atteindre le plateau des 30 buts pour la première fois de sa prometteuse carrière.

« Je n’ai pas perdu ma place de centre numéro un au début de cette année, note lucidement Desharnais. Je pense que ça fait quand même longtemps que je l’ai perdue et je suis correct avec le rôle qu’on m’a donné. J’ai commencé l’année ailleurs et j’étais à l’aise avec ça. J’ai été capable d’aider l’équipe du mieux que je pouvais. »

Libéré du poids des attentes qui accompagnent le prestige d’une place au sein d’un premier trio, Desharnais a trouvé d’autres moyens d’apporter sa pierre à l’édifice. L’un d’eux a été de prendre sous son aile certains des jeunes joueurs de l’organisation. Son compatriote Phillip Danault, qui est arrivé à Montréal dans la transaction qui a envoyé Weise et Fleischmann à Chicago, a profité de ce mentorat.

« Je commence à être un vétéran et j’y prends goût, dit Desharnais. Je sais qu’il y a des jeunes qui arrivent. Quand j’ai commencé ici, un gars comme Daniel Brière m’a beaucoup aidé. J’essaye d’être un peu le même gars pour Phillip. En tant que Québécois qui est passé par là, aussi, je veux pouvoir l’aider à travers tout ça. »

Pour les derniers matchs de la saison, Desharnais et Danault ont formé un trio avec un autre ancien de la LHJMQ, le Suisse Sven Andrighetto. Le doyen du groupe y voit une combinaison prometteuse qu’il aimerait bien voir renouvelée à l’automne.

« Andrighetto, a beaucoup de talent et Phil est un gars qui travaille extrêmement fort. On a vu des belles choses à la fin de l’année et oui, je pense que c’est une ligne qui pourrait faire des ravages. »