Si Michael McCarron, le premier choix du Canadien au dernier repêchage, est impossible à ne pas repérer du premier coup d’œil au camp des recrues de l’organisation, certains participants comme Justin Courtnall et Tim Bozon attirent l’attention pour d’autres raisons.

Avec sa redoutable charpente de six pieds cinq pouces et 237 livres, McCarron émerge comme un géant au sein du groupe qui s’entraîne au Complexe Bell de Brossard jusqu’à dimanche devant les dirigeants du Tricolore et des Bulldogs de Hamilton.

Tout de même, Courtnall n’a pas trop à envier à ce sujet à McCarron avec son physique de six pieds trois pouces et 205 livres. Cette stature ne lui permet guère de posséder un coup de patin rapide comme son oncle Russ qui a su marquer l’imaginaire des partisans du Canadien durant son séjour de quatre saisons à Montréal.

« J’ai vu des images de mon oncle avec le Canadien et je sais qu’il était un bon joueur très excitant à regarder grâce à sa vitesse. J’espère que je pourrai un jour m’approcher de sa réputation », a confié celui qui est né en Colombie-Britannique.

Justin CourtnallSi le surnom de « chevreuil » attitré à son oncle lui rappelait quelque chose, Justin admet sans tarder que son style ressemble davantage à celui de son père Geoff avec l'élément physique. 

La plus grande différence entre Courtnall et McCarron réside plutôt dans l’âge du premier. À 24 ans, le temps commence à filer pour ce choix de septième ronde du Lightning de Tampa Bay en 2007 qui n’est pas prêt à abandonner ce rêve vécu par son père et son oncle.

« Je l’espère encore, ça demeure mon but ultime. Je me suis développé plus tardivement et je dois devenir un joueur plus complet », a confié celui qui ne peut nier les ressemblances avec Geoff et Russ.

Après avoir été repêché, Courtnall a opté pour le chemin universitaire (avec Boston University sur la photo) et il ne regrette pas cette voie qui semble parfois plus longue.

« Mon père et mon entourage trouvaient que c’était une belle avenue pour me permettre de m’améliorer à mon rythme qui est plus progressif », a-t-il indiqué.

En 2012-13, Courtnall a partagé son temps dans la ECHL et la Ligue américaine avec les Bruins de Providence. Ce parcours a incité les Bulldogs de Hamilton à lui offrir un contrat pour ces deux circuits.

« J’ai reçu un appel durant l’été pour signer avec Hamilton et ils m’ont demandé de venir à ce camp. J’étais honoré de recevoir cette invitation et je ne tiens rien pour acquis », a mentionné le grand gaucher.Justin Courtnall

Courtnall partage déjà un point un commun avec son père et son oncle car il est déjà un grand voyageur du sport professionnel. Depuis 2005, il a évolué en Colombie-Britannique, à Boston, en Caroline du Sud et au Rhode Island. À cela, il faut ajouter les nombreux déménagements de son enfance avec son père.

« On l’a suivi dans toutes les villes et c’était vraiment bien parce que je pouvais l’accompagner dans les arénas. C’était vraiment amusant comme expérience de découvrir ce monde de l’intérieur et de côtoyer plusieurs grands joueurs », s’est-il rappelé. 

Ayant joué chacun plus de 1000 matchs dans la LNH, Geoff et Russ ont été des sources inépuisables de conseils pour Justin depuis son enfance et ils l’ont influencé positivement.

Il ne serait donc pas surpris de voir son père accéder à un rôle d’entraîneur à un haut niveau surtout qu’il a dirigé pendant quelques années une équipe junior, les Grizzlies de Victoria.

« Il se tient occupé avec sa petite entreprise à Vancouver et il se garde en bonne forme physique. Je le verrais choisir ce métier un jour, mais il est tellement compétitif encore que ça lui fait du bien de passer des années plus loin du hockey ! », a avoué son fils en riant.

Dédié à causer la surprise 

Leur répertoire de talent ne se compare guère, mais Tim Bozon possède aussi un nom familier. Au début des années 1990, son père Philippe a été le premier Français à percer la LNH avec les Blues de St.Louis.

En 144 parties dans la Ligue nationale, il a récolté 16 buts et 25 aides. Le moment est maintenant venu pour son fils d’atteindre le plus haut niveau de la planète et il a pris les grands moyens cet été en s’installant près du complexe d’entraînement pour profiter de ces installations au maximum.

Les résultats se font déjà sentir pour l’attaquant de six pieds un pouce et 195 livres qui a utilisé des propos rafraîchissants et optimistes.

Tim Bozon« À 19 ans, je n’ai pas encore l’âge pour jouer à Hamilton donc ce sera le junior ou le Canadien si bien que mon objectif est de faire l’équipe à Montréal. Je sais que je dois rester réaliste et que je risque de retourner dans le junior, mais pourquoi ne pas causer une surprise et rester ici », a-t-il lancé sans détour.

Bozon (sur la photo) est emballé par les résultats provenant de son effort estival.

« C’était surtout bénéfique pour gagner en confiance ce qui est très important pour un jeune comme moi qui vient de l’Europe. Je me suis aussi amélioré et je le sens sur la glace en étant plus costaud et plus rapide », a enchaîné l’espoir des Blazers de Kamloops.

En plus de deux saisons de 71 et 91 points à Kamloops, Bozon se fie sur un autre argument pour convaincre les dirigeants du CH.

« J’ai obtenu de l’expérience de jeu contre des professionnels au Championnat mondial et je pense que j’ai prouvé que je pouvais tenir mon bout. Je sais que je suis encore jeune, mais je souhaite être une surprise à ce camp », a insisté l’auteur d’une passe en cinq parties avec la formation française.

Le choix de troisième ronde du Canadien en 2012 (64e au total) a tout mis en œuvre cet été pour appuyer ses paroles.

« Je m’entraînais tous les matins et je m’occupais l’après-midi avec des choses comme passer mon permis de conduire. Ce fut long et c’est un sacrifice à faire de s’éloigner de la famille pendant trois mois, mais j’étais prêt à le faire parce que je connais mon but », a conclu celui qui s’est surtout entraîné avec Nathan Beaulieu, Charles Hudon et Morgan Ellis durant cette période.