Les Canadiens s'inclinent 2 à 1 en lever de rideau

Sommaire Devils c. Canadien

MONTRÉAL – Le Canadien a subi une défaite de 2-1 contre les Devils du New Jersey à son premier match préparatoire de la saison 2022-2023, lundi. Voici nos observations.

Le Caufield qu'on connaît

Les matchs préparatoires, c'est fait pour se remettre en jambes, remettre le cardio à niveau, peaufiner les automatismes avec les nouveaux coéquipiers. Ça peut aussi servir à roder quelques valeurs sûres.

En terme de valeur sûre, il ne se fait pas mieux que le tir de Cole Caufield. Et ce qu'on peut vous dire, c'est que la garnotte du petit numéro 22 est déjà aussi véloce qu'elle le sera en décembre ou en janvier. Unique buteur des siens, Caufield a fait mouche avec son arme de prédilection, un lancer sur réception du haut du cercle gauche lors d'un avantage numérique en première période. MacKenzie Blackwood ne l'a pas vu passer, son adjoint Nico Daws n'aurait assurément pas fait mieux et on serait même porté à croire qu'à ses beaux jours, Martin Brodeur, qui regardait le match quelque part dans les hauteurs du Centre Bell, serait lui aussi arrivé à son poteau avec une fraction de seconde de retard.

Caufield a cadré cinq tirs, dont quatre au premier tiers, et a joué un bon match dans l'ensemble. Il s'est fait voler le but égalisateur par un déplacement un peu chanceux de Daws en fin de troisième période.

Beck impressionne

Son joueur de centre était le jeune Owen Beck. Bien en vue depuis le tournoi des recrues à Buffalo, le récent choix de deuxième ronde avait une belle chance de souffler sur les braises de ce qui pouvait encore potentiellement être vu comme un feu de paille... et il l'a saisie.

Reconnu pour son efficacité aux cercles de mises en jeu, Beck avait remporté six de ses sept duels après vingt minutes de jeu et neuf de ses douze après deux périodes. Il a ralenti un peu en troisième et terminé le match avec un taux de réussite plus que respectable de 59% (10 en 17). Il a notamment gagné plus souvent qu'il n'a perdu (4 en 6) contre Nico Hischier et Jesper Boqvist, deux joueurs étiquetés LNH.

Son apport ne s'est toutefois pas limité à cette spécialité nichée. En deuxième période, Beck a obtenu deux tirs de qualité à bout portant. En troisième, il a frappé le poteau après avoir été rejoint sur le flanc droit par Caufield. Sur un trio complété par deux tireurs d'élite, il a terminé son match avec cinq tentatives de tirs. Martin St-Louis l'a aussi utilisé sur sa première vague d'avantage numérique, sur laquelle il a obtenu un peu plus de quatre de ses 17 minutes de temps de jeu.

Slafkovsky : pas de spectacle, pas de panique

On ne vous a pas encore parlé de Juraj Slafkovsky, qui disputait lui aussi son premier match devant la foule du Centre Bell. Le jeune Slovaque a amorcé la rencontre à l'aile droite de Kirby Dach et Rem Pitlick. À ses côtés sous le tableau indicateur, son compatriote Tomas Tatar. Les deux ont échangé quelques mots avant que les hostilités ne soient lancées, puis Slafkovsky a été chaudement applaudi dès que la rondelle s'est retrouvée sur la lame de son bâton.

Comment s'en est-il tiré par la suite? Plutôt bien, sans toutefois faire dans le spectaculaire. Il a fendu l'air sur une belle mise en scène de Kaiden Guhle en première période, a raté une belle chance de créer l'égalité en fin de troisième. Dans les démonstrations plus subtiles de son talent, on a retenu une séquence en deuxième période où il a habilement repoussé la pression d'un rival en échec-avant, s'est patiemment retourné pour évaluer ses options et a trouvé la bonne connexion pour compléter la sortie de zone.

Slafkovsky a aussi effectué deux passages au cachot. La première fois, il s'est lui-même porté volontaire pour purger une pénalité mineure de banc décernée au Canadien pour avoir eu trop de joueurs sur la patinoire. La deuxième fois, il venait d'envoyer le gardien des Devils sur le derrière après un contact dans son demi-cercle.

Bref, rien de grandiose, mais le jeune, avec raison, ne semblait pas trop inquiété par sa performance.

« J'ai gagné quelques rondelles, perdu quelques rondelles. Je me connais, je sais que je peux jouer mieux que ça. Je peux patiner plus vite, tirer plus souvent. Mais bon, je crois qu'il y a un autre match mercredi, non? »

Guhle dans le vent

On savait que Guhle pouvait être une bête dans sa zone. On savait qu'il pouvait cogner comme une massue. On connaissait son calme, sa maturité, son intelligence et tout le reste.

Bien sûr, on savait aussi qu'il pouvait patiner. Mais pas comme ça. Cette facette de son jeu nous a impressionné lundi.

Deux séquences en particulier nous reviennent en mémoire pour illustrer notre point. En première période, d'abord, quand celui qu'on décrit depuis un moment comme l'émule de Shea Weber a pris la rondelle dans sa zone et s'est envolé vers la zone ennemie, chandail au vent, jusqu'à ce qu'il repère Slafkovsky libéré dans le haut de l'enclave. Le jeu était si beau que même le Slovaque a semblé prendre une seconde de trop pour l'admirer.

En deuxième période, un autre extrait de poésie sur patins. Sur l'aile gauche, Guhle a aisément contourné tout ce qu'il y avait à déjouer avant de cibler Jan Mysak dans l'enclave. L'attaquant, malheureusement, a fendu l'air.

Trois défenseurs ont été plus utilisés que Guhle contre les Devils. Du lot, seul Mike Matheson peut prétendre avoir offert du jeu aussi solide. Encore quelques performances de la sorte et les questions au sujet de l'endroit où il commencera la saison seront vite obsolètes.