Du CH aux Oilers : bons et faux départs
MONTRÉAL - Après avoir donné des sueurs froides aux Maple Leafs et à leurs partisans, mercredi, à Toronto, le Canadien a couronné sa rentrée 23-24 en offrant une victoire à ses partisans samedi au Centre Bell.
Un gain de 3-2 qui permet au Tricolore de se faire une place au sein des clubs qui ont amorcé la saison du bon pied.
Bon! Le Canadien n'a battu que les Blackhawks de Chicago. Un club qui sera dans la course au premier choix encore cette année.
Et il ne les a battus que par un but alors que la jeune sensation Connor Bedard et ses coéquipiers en étaient à un troisième match de suite disputé à l'étranger après des escales à Pittsburgh et Boston. Des escales qui seront suivies de deux autres : à Toronto, lundi; au Colorado jeudi.
Mais quand même.
Le Canadien a disputé dans l'ensemble un match solide. Non seulement s'est-il offert une avance de 3-0 avant de voir les Hawks resserrer le score en fin de match, mais il aurait pu s'offrir une avance bien plus confortable n'eut été des arrêts pas toujours élégants, mais quand même efficaces, aux dépens du Tricolore qui affichait 27 tirs après les 40 premières minutes de jeu.
Après deux matchs, un mince échantillon on en conviendra tous, Sean Monahan confirme que sa mise sous contrat pour un an à moins de 2 millions $ représente une excellente affaire.
Monahan joue bien. Au-delà du but qu'il a marqué et de la mention d'aide qu'il a obtenue, le vétéran a été presque parfait (14 en 16) aux cercles des mises en jeu. Il affirme un leadership solide sur le Canadien devra compter si Kirby Dach, blessé samedi, doit s'absenter pour quelques matchs… ou plus.
Bien épaulé par Samuel Montembeault, les spécialistes du désavantage numériques ont été parfaits samedi soir. Le toujours fougueux Rafaël-Harvey Pinard, Jake Evans et Jesse Ylönen sont dynamiques devant les Savard, Matheson, Guhle et Kovacevic, principaux défenseurs utilés à court d'un homme.
Seule ombre au tableau, ils sont bien trop occupés. Le Canadien ne pourra offrir sept attaques massives à ses adversaires, comme il l'a fait samedi, sans subir les contrecoups d'une telle indiscipline à un moment donné.
Laissé de côté mercredi, Samuel Montembeault s'est imposé samedi bloquant 28 des 30 tirs des Hawks dont 14 alors qu'ils jouaient avec un homme en plus.
Plusieurs partisans et observateurs ont été froissés – pour ne pas dire plus – par le fait que Jake Allen a été préféré au gardien québécois pour amorcer la saison mercredi à Toronto. Je ne comprends toujours pas ces doléances. La vraie rentrée du Canadien c'était samedi devant ses partisans. Et samedi au Centre Bell, c'est Montembeault qui était devant la cage.
Vous direz que Carey Price amorçait la saison à domicile et la saison tout court! J'en conviens. Mais Samuel Montembeault n'a pas encore, et n'aura sans doute jamais, l'envergure de Carey Price devant le filet du Tricolore. La saison qui commence lui permettra de prouver s'il a l'étoffe d'un véritable numéro un. Mais pour l'instant, Allen et lui partagent le rôle de 1-a et 1-b. Des rôles un brin ingrats considérant qu'ils n'ont pas de marge d'erreur et qu'ils ne pourront sans doute pas profiter de longues séquences devant le filet pour établir un rythme de croisière. Mais c'est quand même mieux que le rôle de troisième violon assumé par Cayden Primeau…
Et comme le Tricolore n'a que deux matchs à l'horaire cette semaine – Marc-André Fleury et le Wild seront au Centre Bell mardi, Alex Ovechkin et les Capitals y seront samedi – il sera déjà difficile de satisfaire Montembeault et Allen. À moins d'une surprise ou de la décision de prendre une chance en le soumettant au ballottage, le calvaire de Primeau se prolongera donc un peu.
D'autres clubs connaissent aussi de bons débuts de saison. Mais il n'y a rien de surprenant à voir les Golden Kinights, les Leafs, l'Avalanche et les Hurricanes invaincus pour le moment.
C'est tout le contraire avec les Canucks qui viennent de battre, samedi, les Oilers à Edmonton après les avoir ridiculisés (8-1) mercredi dernier à Vancouver.
Est-ce que Rick Tocchet peut tirer plus de cette équipe pleine de talent, mais qui semble cruellement manquer de caractère?
Ça reste à prouver. Mais c'est bien parti!
Matthews : 50 buts en 50 matchs!
Parlant de bon début de saison, comment qualifier celui d'Auston Matthews avec les Leafs.
Deux tours du chapeau après les deux premiers matchs de la saison! Ce n'est pas rien. Surtout que le seul autre à avoir réussi l'exploit dans l'ère moderne de la LNH avec Alex Ovechkin.
Dans le vestiaire des Leafs, après le match de mercredi, Matthews affichait une confiance aussi solide que tranquille dans l'analyse de sa performance et celle de son club.
On le sait, les succès des Leafs et de leurs gros canons en saison régulière ne voudront strictement rien dire s'ils ne sont pas appuyés par une ascension jusqu'au carré d'as en séries éliminatoires.
Mais l'entraîneur-chef Sheldon Keefe, comme Matthews d'ailleurs, insistait sur l'importance d'amorcer la saison en force afin de rapidement trouver leur rythme. Ce qu'ils n'ont pas fait l'an dernier.
Le départ historique de Matthews pourrait aussi lui permettre de fermer la trappe de bien du monde qui ne lui ont pas accordé, il y a deux ans, le mérite qui lui revenait d'avoir marqué 50 buts en 50 matchs en cours de saison. Comme si le fait de ne pas l'avoir fait lors des 50 premières rencontres diminuait la portée d'une telle séquence.
De la façon dont il est parti, non seulement Matthews nous force à le croire capable d'imiter Maurice Richard (1944-1945), Mike Bossy (1980-1981) et Brett Hull (1991-1992) qui ont marqué 50 buts lors des 50 premiers matchs du Canadien, des Islanders et des Blues.
Mais il pourrait aussi rejoindre Wayne Gretzky – 61 buts en 50 matchs en 1981-1982 et 1983-1984 (50 en 39 la première saison, 50 en 42 la deuxième), 53 buts en 50 matchs en 1984-1985 – Mario Lemieux – 54 buts en 50 matchs (50 en 46) en 1988-1989 – et Brett Hull – 52 en 50 (50 en 49) en 1991-1992 – les trois seuls à avoir fracassé le plateau des 50 buts avant le 50e match de leur club.
Les Oilers, LA déception!
Il n'y a pas lieu de paniquer si vous avez placé les Oilers d'Edmonton au premier rang de la division Pacifique ou que vous les avez sélectionnés pour gagner la coupe Stanley.
Du moins pas pour l'instant.
Mais en perdant encore samedi contre les Canucks, les Oilers confirment tous les doutes accrochés à leurs uniformes. Oui Connor McDavid et Leon Draisaitl sont parmi les favoris pour gagner les trophées Hart et surtout Art-Ross. Mais aussi dévastateur soit ce monstre à deux têtes, il ne peut faire contrepoids aux lacunes défensives des Oilers. Pas juste devant le filet, mais aussi en matière de jeu défensif. Les Oilers n'ont pas seulement accordé 12 buts en deux matchs. Ils ont été victimes de huit buts encaissés à cinq contre cinq.
Je sais! C'est le même nombre que les Leafs. C'est juste un de plus que le Lightning. Et on est loin de paniquer à Toronto ou Tampa. Cela dit, les lacunes défensives des Leafs sont connues et reconnues. L'absence de Vasilevskiy devant la cage des « Bolts » les rend plus vulnérables.
Et pour l'instant, les Oilers ne sont pas en mesure de combler, offensivement, leur grande générosité défensive.
Ce début de saison devrait servir de mise en garde : si les Oilers et leurs partisans croyaient que tout serait facile en raison de leur puissance offensive, il faudra vite rajuster le tir. La bonne nouvelle : il reste bien du temps pour y arriver.
Les Oilers ne sont pas seuls à amorcer la saison sur la bottine. Pas de surprises avec les Ducks et les Sharks qui sont toujours en quête d'un premier gain. De fait, c'est le contraire qui surprendrait.
Mais derrière les Oilers, les Kings, le Kraken, les Panthers et les Sabres n'ont pas encore gagné non plus.
Il sera intéressant de voir si ces tendances seront corrigées ou se prolongeront cette semaine.