BROSSARD – Le Canadien est retourné au travail avec le sourire aux lèvres, samedi matin, quelques heures après avoir pris une avance de 2-0 dans sa confrontation de première ronde face aux Sénateurs d’Ottawa.

Sans surprise, l’équipe a procédé à un entraînement qui était optionnel. Carey Price, P.K. Subban, Brendan Gallagher, Alex Galchenyuk, Brandon Prust, Dale Weise, Alexei Emelin, Torrey Mitchell et Jeff Petry ont donc décidé de sauter leur tour.

Cependant, Pierre-Alexandre Parenteau était du lot des joueurs qui ont foulé la patinoire. Parenteau a raté le dernier match étant incommodé par une blessure au haut du corps et il devra prouver à son entraîneur qu’il mérite de revenir dans la formation surtout depuis que Max Pacioretty a repris sa place.

À première vue, le Canadien détient un coussin très intéressant avec cette priorité de 2-0. Toutefois, depuis les séries de 1992-93, l’organisation montréalaise s’est retrouvée dans cette situation à sept occasions et elle a gagné seulement quatre de ces séries. De l’autre côté, les Sénateurs n’ont jamais été en mesure de remporter une confrontation quand ils tiraient de l’arrière 0-2 en neuf tentatives.

Très prudent dans son approche, Michel Therrien était sur le point d’utiliser son leitmotiv préféré pour expliquer que son équipe se concentrera uniquement sur la prochaine rencontre quand il y est allé de cette déclaration amusante.

« Vous pouvez probablement deviner ma réponse ! », a lancé Therrien en riant.

C’est alors que Pat Hickey, le doyen des journalistes affectés à la couverture du Canadien, a sauté sur l’occasion pour répondre à la place de Therrien.

« On va aborder les choses une journée à la fois », a déclaré le journaliste du quotidien The Gazette en faisant rire l’auditoire et l’entraîneur. Therrien s’est d’ailleurs empressé de demander à Hickey de venir le rejoindre sur le podium pour répondre aux questions à sa place.

Le reste du point de presse de Therrien s’est complété dans la bonne humeur, mais ça n’a pas empêché l’entraîneur de soulever sa méfiance pour le reste de la série.

« On sait que ça sera un bon match, les deux équipes vont se démener et c’est tout ce que je peux dire », a poursuivi Therrien.

« C’est une équipe qui a démontré beaucoup de caractère surtout pendant leur fin de saison donc on ne s’attend pas de les voir abdiquer, bien au contraire », a-t-il insisté.

Les amateurs peuvent se fier sur Therrien pour rappeler à ses joueurs d’éviter le piège d’un excès de confort même si leur historique respectif leur permet déjà de comprendre le danger.

« C'est bon d'être à la maison »

« Je ne pense pas que personne sera complaisant. On a tous assez d’expérience dans le hockey pour savoir que ça peut changer rapidement. On n’a pas l’intention de lever le pied de l’accélérateur », a rassuré Devante Smith-Pelly dont la saison préférée de l’année est clairement arrivée.

« On peut miser sur un bon groupe de meneurs donc ce n’est pas inquiétant. On a déjà été dans cette posture avant et notre noyau a passablement d’expérience en séries et on sait que les victoires sont les plus difficiles à obtenir sont les dernières », a exprimé Max Pacioretty avec confiance.

Le numéro 67 a commenté l’allusion de P.K. Subban la veille selon laquelle il se souvient de la série échappée contre Boston en 2010-11 quand le CH menait 2-0.

« On ne soucie pas des choses qu’on ne peut pas contrôler, on se fie sur notre expérience pour continuer sur notre lancée. On veut avant tout s’améliorer de match en match », a répliqué Pacioretty qui disait se sentir en pleine forme.

Pour exaucer le souhait de Pacioretty et des ses coéquipiers, le Tricolore devra trouver une solution pour s’imposer au domicile des Sénateurs. En effet, Montréal a perdu huit de ses dix derniers matchs à Ottawa dont deux lors des séries de 2012-13.

« Ils retourneront à leur aréna et on sait que c’est un endroit qui ne nous sourit pas souvent. On doit donc bâtir sur notre dernier match et continuer d’élever notre niveau d’exécution », a reconnu l’auteur du premier but des siens vendredi.

Un défi différent contre Anderson ?

Tandis que le Canadien s’entraînait au Complexe Bell de Brossard, les Sénateurs étaient de retour à leur domicile et l’entraîneur Dave Cameron a choisi d’entretenir le doute sur l’identité de son gardien pour la troisième confrontation.

S’il décidait de miser sur Craig Anderson, les joueurs du CH affirment qu’ils seraient prêts pour ce changement.

« Si on apprend qu’il sera envoyé dans la mêlée, je suis certain qu’on regardera des séquences vidéos pour se préparer comme nous l’avons fait dans le cas de Hammond », a mentionné Smith-Pelly.

« La profondeur devant le filet est l’une de leurs forces. Ils ont eu quelques gardiens qui ont connu du succès dans les dernières années. Peu importe qui sera devant le filet, on ne veut pas changer d’identité », a précisé Pacioretty.

En 2012-13, Anderson s’était illustré face au Canadien ce qui n’a pas été oublié dans le camp montréalais. S’il est envoyé dans la mêlée, il devra s’attendre à recevoir la visite insistante de Brendan Gallagher. Même s’il est rudoyé à chacune de ses présences, il retourne toujours dans les endroits risqués ce qui en épate plus d’un.

« On est tellement habitué de le voir aller ainsi. On apprécie beaucoup son acharnement, mais on n’est pas surpris. C’est en partie pour ça qu’il a atteint la LNH et qu’il s’y démarque. Il connaît une seule manière de jouer et il ne recule devant rien. Il dérange beaucoup l’adversaire par sa ténacité », a témoigné Therrien sur son combatif ailier.