Ah! Mes amis, je ne sais pas si c’est l’arrivée imminente du mois de mars, éventuellement du printemps et des températures un peu plus douces (du moins on l’espère), mais je n’ai pu m’empêcher, sourire en coin, d’avoir ce tableau humoristique et un tantinet « romantique » dans ma tête mardi, quand le Canadien a annoncé qu’il cédait Jiri Sekac aux Ducks d’Anaheim en retour de Devante Smith-Pelly.

En m’arrêtant strictement au « volet Sekac » de la transaction et en me demandant pourquoi on le libérait aussi rapidement, j’ai d’abord vu cette scène où un jeune homme jette son regard vers une belle jeune fille et ressent une attraction soudaine envers elle. Le sentiment augmente quand il s’aperçoit que celle-ci lui retourne le même intérêt, malgré la présence d’une quinzaine de jeunes hommes aussi attrayants autour d’elle. Il offre un verre, elle accepte, ils causent et s’aperçoivent qu’ils ont de belles choses en commun. Ils vont sur le plancher de danse et croient fermement qu’ils sont faits l’un pour l’autre. « Une perle rare », se dit le jeune homme. « Je rêve d’une femme comme elle depuis toujours ». « C’est le bon, le vrai », se dit la jeune femme. « Comment peut-il encore être disponible? C’est presque trop beau pour être vrai! »

Leur relation se développe rapidement en tous sens et les grands projets sont nombreux. Il y a bien quelques petits soubresauts ici et là, mais l’amour finira par être plus fort que tout! D’ailleurs, avec le dénouement heureux d’une première crise, ils sont convaincus plus que jamais que rien ne peut compromettre ce que le destin a voulu.

Ils passent de plus en plus de temps ensemble. Ils se connaissent de mieux en mieux. Il est toujours aussi beau, il a des qualités exceptionnelles, mais elle découvre qu’il a ce vilain défaut. « Bof! », pense-t-elle en se disant que la perfection n’existe pas. Puis, elle en découvre un autre qu’elle n’aurait jamais cru possible. « Oh, non! », se dit-elle en l’observant à distance. Le jeune homme, lui, en la regardant distraitement, se demande pourquoi elle semble maintenant s’éloigner de lui, pourquoi soudainement il y a ce doute qui semble s’installer chez elle. Ce sera comme ça de plus en plus, chaque jour.

Ils conviennent de se donner un peu de temps chacun de leur côté pour réfléchir, pour être bien sûr de ne pas commettre l’erreur de briser à jamais une union qui semblait pourtant si sûre, dès le premier soir. « Donnons-nous une autre chance », concluent-ils mutuellement, convaincus des vertus d’un nouveau départ. Il revient alors dans sa vie de tous les jours, mais il est confus. Elle l’est aussi. Visiblement, elle regarde ailleurs depuis quelque temps. Visiblement, il ne ressent plus la capacité de combler ses besoins essentiels.

Ils acceptent alors difficilement, mais avec un respect total, de se quitter pour de bon, réalisant qu’ils seront éventuellement beaucoup plus heureux l’un sans l’autre. « On a bien essayé, mais c’était peine perdue », dit-elle à son amie Chantale le soir même de la rupture. « Je lui souhaite d’être heureux. C’est une très bonne personne, tu sais », ajoute-t-elle, avec sincérité. « Tu devrais t’intéresser à ce Californien dont tu m’a parlé, celui qui semblait pouvoir combler ce grand besoin dans ta vie », lui dit Chantale, en guise d’encouragement.

« Je la quitte pour les bonnes raisons, je crois, mais je ne comprends toujours pas ce qu’elle attendait vraiment de moi », dit-il à son ami Pierre quelques minutes plus tard. « J’aurais vraiment parié sur nos chances de bonheur quand j’ai emménagé chez elle, en juillet dernier », murmura-t-il, le regard absent. « Tu es encore tout jeune, 22 ans à peine, tu devrais tout de suite refaire ta vie», lui dit Pierre en terminant son verre de Chardonnay. « Tiens, pourquoi tu n’irais pas vivre en Californie, pour un bout de temps du moins? »

Le lendemain, par un étrange concours de circonstances et sans qu’ils le sachent, ils étaient à l’aéroport en même temps. Elle était là pour attendre son nouveau prétendant, le cœur battant. Lui, faisait la queue, avant de franchir le contrôle de sécurité, en direction sa nouvelle vie…

Fin de l’histoire.

Et la preuve irréfutable que « le sport, c’est la vie »!