BOSTON – Aux yeux de Claude Julien, la remontée qui a permis à son équipe de prendre la route de Montréal à égalité 1-1 dans sa série contre le Canadien est d’autant plus satisfaisante qu’elle a été réalisée malgré quelques décisions douteuses des officiels.

« La façon dont nous avons continué de nous battre, malgré toutes les conneries avec lesquelles nous avons dû composer, en dit beaucoup sur l’identité de cette équipe », a illustré l’entraîneur des Bruins après la victoire des siens.

« Je crois que tout le monde qui a regardé le match a vu ce qui s’est passé. Ça a été un match difficile », s’est contenté d’ajouter Julien lorsqu’on lui a demandé de préciser le fond de sa pensée.

Ça a joué dur, c’est vrai, samedi après-midi.

Dès la mise en jeu initiale, Brendan Gallagher a eu maille à partir avec Brad Marchand. À sa première présence sur la patinoire, Rene Bourque a trouvé Kevan Miller et Torey Krug sur son chemin. Quelques secondes plus tard, c’est Milan Lucic et Alexei Emelin qui se regardaient dans le blanc des yeux.

Et ce fut là l’histoire d’à peu près chaque coup de sifflet. Le recensement du nombre de mises en échec peut laisser croire qu’on s’est ménagé sur la glace du TD Garden, mais ce constat ne pourrait être plus loin de la vérité.

Rien de surprenant, étant le donné le contexte, mais Julien estime que son équipe a été jugée injustement. En fin de deuxième période, quand Thomas Vanek a profité de la présence au cachot d’Andrej Meszaros, à qui on reprochait d’en avoir mis un peu trop dans une chicane avec Tomas Plekanec, pour donner les devants au Canadien, il n’a pu retenir sa colère.

« Disons que j’ai fait savoir à l’arbitre que je n’étais pas d’accord avec ses décisions », s’est-il contenté de dire pour expliquer ce qui avait incité les arbitres à décerner aux Bruins une pénalité de banc pour conduite antisportive.

Le Canadien a joué six fois en avantage numérique samedi, deux fois plus que les Bruins.

« Vous pouvez dire ce que vous voulez, mais je crois qu’on a été dur à quelques reprises à notre endroit », a répondu Brad Marchand.

« On dirait que le blâme tombe toujours de notre côté, a cru remarquer Dougie Hamilton. Parfois, c’est un peu frustrant de voir deux gars batailler et d’avoir l’impression qu’on nous voit toujours comme l’agresseur. »

Thornton, fort en calcul

En début de troisième période, Shawn Thornton est entré en collision avec la rampe lorsque P.K. Subban s’est penché pour éviter une mise en échec. En douleur, l’homme fort a dû retraiter au vestiaire, mais est finalement revenu au banc des siens peu de temps après.

Ce fut un autre irritant au sujet duquel Claude Julien a refusé d’élaborer après la rencontre.

« Je n’aime pas ce genre de jeu, a pour sa part commenté Thornton. Je crois que Marchand a déjà été suspendu pour cinq matchs pour un geste semblable. Je dois dire qu’au moins, il s’est excusé un peu plus tard. C’est au moins ça, mais je crois que c’est un jeu dangereux. C’est ça le hockey de séries. Et je n’ai rien de cassé, alors tout est correct. »

« Quand Thorty est revenu au banc, il nous a dit ‘Il reste dix minutes, alors ça ne nous prend qu’un but aux cinq minutes’. Finalement, ça s’est mis à débouler un peu plus vite que ça », a raconté Torey Krug.

« Je ne suis pas un voyant! », a répliqué Thornton. « C’est quelque chose qu’on dit souvent dépendamment du pointage et du temps qu’il reste au cadran. On forme une équipe qui n’abandonne jamais. C’est comme ça depuis le début de l’année. Je savais qu’on avait le caractère pour remonter la pente. J’espérais seulement que la rondelle trouverait le fond du filet. »

Peu importe la pertinence de ses connaissances mathématiques, la présence du vétéran parmi les siens en fin de match n’est pas passée inaperçue sur le banc des Bruins.

« C’est un guerrier, je n’étais pas surpris de le voir revenir, a relaté Patrice Bergeron. Il veut toujours être là quand ça compte. Aucun doute que ça envoie le bon message au reste de l’équipe. »

« Shawn est un leader volubile. Il est toujours en train de parler dans le vestiaire ou sur le banc. Il est bon pour garder le moral des troupes à un haut niveau et c’était difficile de le voir tomber au combat, surtout qu’il tentait justement de nous injecter une bonne dose d’énergie, a ajouté Reilly Smith. Le fait qu’il soit revenu est une belle preuve de son sens de l’engagement envers cette équipe. »