Encore Pacioretty!
Canadiens dimanche, 12 nov. 2017. 00:00 mercredi, 11 déc. 2024. 16:58Contre un adversaire débarqué au Centre Bell avec l’intention de fermer le jeu au maximum pour mousser ses chances, aussi minces soient-elles, de victoire, le Canadien est tombé dans le panneau.
Au tout premier rang de la LNH avec une moyenne de 37,7 tirs par match, le Canadien semblait au neutre au cours des deux premières périodes. Il tirait peu, ou pas assez, et la grande majorité de ses poussées en direction du filet des Sabres manquait de mordant. De conviction.
Le Canadien devait se réveiller. Il devait gagner. Contre un adversaire qui avait joué la veille et qui en arrache plus que lui, et aussi, et surtout, parce que tous les rivaux directs du Canadien accumulent des points depuis quelques matchs, le Tricolore ne pouvait se permettre d’échapper les deux points disponibles.
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Avec un Charlie Lindgren qui lui donnait encore une chance honnête de gagner, le Canadien a profité de son attaque massive pour revenir dans le match.
Et une fois encore, c’est Andrew Shaw qui a donné de la vie à cette attaque massive. En fait non, les retours de Jonathan Drouin et de Shea Weber après une courte mais ô combien sentie absence d’une partie ont redonné des ailes au Canadien. Mais le travail de Shaw a encore donné des résultats.
Parce que les Sabres sous-performent sans bon sens, ce but était tout ce dont le Canadien avait besoin pour se rendre en prolongation.
Et une fois en prolongation, Max Pacioretty, pour un deuxième samedi consécutif, a marqué un but important pour donner la victoire aux siens.
Personne ne partira en peur avec la qualité générale de la performance offerte par le Canadien samedi. Du moins, il ne faudrait pas. Le fait que le Canadien se soit contenté de 29 tirs, dont 3 obtenus en prolongation, devrait apaiser tout élan d’enthousiasme exagéré de ses partisans.
Mais le Canadien a gagné.
On dira que les deux points acquis sont bien minces parce qu’autour du Tricolore, les Sénateurs, les Leafs, les Rangers et les Islanders ont gagné. Mais s’il est vrai que les points acquis semblent minces, ils auraient été au contraire très lourds si le Tricolore les avait échappés. Surtout que les Bruins et les Hurricanes, qui ont des matchs en main à ses dépens, ont gaspillé une de ces parties en perdant samedi.
Je l’ai écrit plusieurs fois et je vais l’écrire encore : pour qu’un club accède aux séries, il doit impérativement gagner à la maison. Le Canadien doit donc profiter au maximum de la séquence actuelle de 6 matchs consécutifs au Centre Bell et de 14 de ses 17 prochaines rencontres devant ses partisans.
Pour mousser ses chances, des victoires acquises sur la route seraient bienvenues également. Mais il doit d’abord et avant tout gagner chez lui. Sa victoire aux dépens des Sabres lui permet de passer à un gain (4-3-1) au-dessus de la barre de ,500.
Mes observations sur la victoire :
- Pacioretty marque aussi des buts importants
- Pourquoi Plekanec et Byron en prolongation?
- Hudon mérite mieux
- Lindgren a maintenant de la pression
Chiffre du match : 10 – En marquant le but qui a donné la victoire au Canadien en prolongation, Max Pacioretty s’est emparé du premier rang de l’histoire du Tricolore avec 10 buts marqués en prolongation en saison régulière. Il a devancé Howie Morenz et Aurèle Joliat que le capitaine avait rejoints samedi dernier.
Pacioretty marque aussi des buts importants
Pointé du doigt en début de saison alors qu’il tardait à produire – un bien petit but et un plus petit encore point après huit matchs –, Max Pacioretty donne raison à tous ceux et celles qui invitaient ses détracteurs à faire preuve d’un brin de patience.
Avec son but gagnant et la passe récoltée sur l’autre but du Canadien aux dépens des Sabres, Max Pacioretty a enfilé 6 buts et récolté 11 points à ses 10 derniers matchs.
Ce n’est pas rien.
À ce rythme – et oui vous pouvez vous attendre à d’autres passages à vide en raison du fait que Pacioretty est connu, et reconnu, pour fonctionner par séquence –, le capitaine connaîtra une saison de 30 buts. Une cinquième saison de 30 buts de suite. Une sixième en sept ans.
Bon! Ce n’est pas fait encore.
Mais bien qu’il ait retrouvé le fond du filet – des sept buts qu’il revendique un seul a été marqué en attaque massive – le capitaine doit composer avec ses détracteurs qui lui imputent de marquer des buts insignifiants et surtout de tomber en panne une fois les séries arrivées.
Vrai que Pacioretty n’a pas marqué le printemps dernier en première ronde contre les Rangers. Vrai aussi qu’il revendique 10 buts (19 points) en 38 matchs éliminatoires, ce qui le place en deçà de ses performances en saison régulière.
Mais pour atteindre les séries, ça prend des buts en saison régulière. Et des buts importants.
Des sept buts enfilés par le capitaine, trois sont des buts gagnants. Il partage le troisième rang dans la LNH jusqu’ici cette saison.
Depuis le début de la saison 2012-2013, seul Alexander Ovechkin, avec 41, devance Pacioretty pour le nombre de buts gagnants marqués. Et le capitaine du Canadien en affiche seulement quatre de moins que le capitaine des Caps.
Sans oublier qu’avec ses 163 buts enfilés au fil des cinq dernières saisons, Pacioretty est le 6e marqueur de la LNH. Pas si mal pour un gars qui essuie autant de critiques.
Autre critique, Pacioretty marque surtout contre des clubs qui ne font pas dans le cadre de matchs qui ne veulent rien dire.
Tous les matchs veulent dire quelque chose. Car il faut éviter de perdre des points précieux contre des clubs potentiellement faciles à battre.
À ce chapitre, Pacioretty a maintenant deux buts contre Buffalo. Il a aussi marqué contre les Sénateurs, des rivaux directs du Canadien, les Rangers que le Canadien devra devancer s’il se retrouve dans le groupe de clubs misant sur le repêchage pour accéder aux séries et ses deux premiers buts gagnants, il les a marqués contre Winnipeg et Vegas. Deux équipes qui connaissent du succès en ce début de saison.
Mais bon. Il semble qu’aux yeux de certains, le capitaine ne mérite pas sa place parmi les bons francs-tireurs de la LNH, peu importe la nature et le nombre de buts qu’il marque.
Une critique démesurément exagérée.
Pourquoi Plekanec et Byron en prolongation?
Claude Julien s’est attiré les foudres de bien des amateurs lorsqu’il a une fois encore envoyé dans la mêlée Tomas Plekanec et Paul Byron sur la glace pour amorcer la prolongation.
Pourquoi y aller avec Plekanec qui a perdu sa touche offensive et Byron qui revendique trois buts et cinq points cette saison et qui n’a pas touché le fond du filet à ses huit derniers matchs?
Parce que l’entraîneur-chef du Canadien profitait du dernier changement.
Contre Jack Eichel et Evander Kane, Julien y est allé avec son meilleur centre aux cercles des mises en jeu – Plekanec a terminé le match avec une efficacité de 62 % – en plus de miser sur la vitesse de Byron afin de contrer celle d’Evander Kane et de mousser les chances que Byron puisse obtenir une échappée.
Est-ce que Julien a pris cette décision parce qu’il coache pour ne pas perdre au lieu de coacher pour gagner? Pas du tout. Il a justement pris cette décision parce qu’il veut gagner. Et vous savez quoi? Le Canadien a gagné et il affiche un dossier de 3-1 jusqu’ici en prolongation.
Sur leur première présence, Plekanec et Byron ont fait exactement ce que le Canadien attendait d’eux. Ils ont contré les deux meilleurs attaquants des Sabres, ils ont contrôlé la rondelle et ont offert à Shea Weber une occasion de décocher un bon tir.
Lors de leur deuxième présence, ils n’ont pu empêcher Jack Eichel de se rendre au filet défendu par Charlie Lindgren qui a effectué l’arrêt. C’est vrai. Mais c’était la première fois de la soirée qu’on remarquait la présence d’Eichel. Ça doit être parce que Plekanec a fait de bonnes choses en défensive.
Si le Canadien avait été sur la route, je crois que Julien aurait modifié sa stratégie. Il aurait pu y aller avec Drouin et Galchenyuk, ses deux meilleurs attaquants, pour forcer la main de son vis-à-vis à y aller avec un duo plus défensif ou plutôt à choisir d’y aller force contre force.
Mais à la maison, Julien a opté pour la sécurité. Parce qu’il voulait mousser ses chances de gagner.
Hudon mérite mieux
Défensivement, Artturi Lehkonen est un excellent joueur de hockey. Il est responsable. Il est allumé. Il est efficace.
À la droite de Galchenyuk et Drouin, l’ailier droit finlandais remplit un rôle préventif de premier plan
Offensivement, c’est moins évident : Lehkonen a disputé samedi un sixième match de suite sans récolter le moindre point. Les deux qu’il revendique depuis le début de la saison, il les a marqués dans un seul et même match. À ses deux buts, Lehkonen n’a ajouté que trois passes.
Ce n’est pas assez. Pas assez pour justifier autant de patience au sein du premier trio. Pas assez pour obtenir du temps de qualité en avantage numérique.
Je suis peut-être coupable d’un brin de partie pris parce que j’aime bien le jeune joueur et que j’apprécie son talent. Mais ne serait-il pas temps de donner une chance à Charles Hudon de se faire valoir au sein du premier trio?
Hudon s’est contenté de 7 min 35 s de temps d’utilisation contre Buffalo. Pas une seconde en attaque massive. Il a obtenu deux tirs, dont l’un après avoir démontré qu’en dépit sa petite taille, il peut se faire de la place en poussant un adversaire tout en conservant la rondelle pour se rendre jusqu’au filet. Il a aussi asséné trois mises en échec en plus de se retrouver au milieu de deux échauffourées. Je relève ces deux faits simplement pour prouver qu’il n’a pas peur d’aller dans l’action au risque de se salir le nez ou de se le faire écraser comme c’est justement arrivé hier.
Lehkonen a passé près de 19 minutes (18:52) sur la patinoire, dont plus de trois minutes au sein des unités spéciales.
J’insiste : Lehkonen n’a pas mal joué. Et je comprends très bien qu’on le préfère à Hudon en désavantage numérique. Mais est-ce qu’il serait souhaitable de donner les 112 secondes qu’il a disputées en attaque massive à Hudon qui a plus de talent brut?
Il me semble que oui.
Et ce n’est pas une question d’en punir un au détriment de l’autre. C’est une question de prendre des moyens pour maximiser le potentiel offensif d’une équipe qui a justement besoin d’un brin ou deux de plus d’offensive.
Lindgren a maintenant de la pression
Charlie Lindgren a une fois encore très bien fait devant la cage du Canadien en repoussant 34 des 35 tirs des Sabres. Il n’a rien à se reprocher sur le but qu’il a accordé. De fait, Lindgren semble confiant, solide, presque inébranlable devant son but.
C’est tant mieux.
Car Lindgren a maintenant de la pression sur les épaules, ou les jambières, c’est selon. Et je ne parle pas ici du fait que ses parents soient débarqués à Montréal pour venir partager les succès de fiston.
Non!
Avec Carey Price qui met du temps à retrouver son aplomb et son équilibre sur sa jambe blessée et Al Montoya qui doit composer avec une commotion cérébrale imputable au tir frappé du gros Dustin Byfuglien qu’il a reçu en plein front, samedi dernier, à Winnipeg, Lindgren est maintenant le gardien de confiance du club.
Il l’était déjà vous direz. Et c’est un peu vrai.
Mais maintenant que Montoya n’est pas disponible, Lindgren ne peut plus s’en remettre à un vétéran en cas de besoin. S’il ne fait pas le travail, c’est Zachary Fucale qui viendra en relève.
Loin de moi l’intention de manque de respect à l’égard de Fucale. Surtout que Maxime Lagacé prouve, avec les Golden Knights de Las Vegas, que l’auxiliaire, de l’auxiliaire, de l’auxiliaire peut faire le travail.
Mais quand même.
Maintenant qu’il est le numéro un par défaut, Lindgren a à mes yeux plus de pression de gagner. Cela dit, il me donne l’impression que cette pression sera loin de l’étouffer et qu’il continuera à offrir des performances solides – et je ne parle pas simplement ici de victoire – en attendant le retour en santé, en forme et en force de Carey Price.
Peu importe la date de ce retour…