Le Canadien vient d’en gagner trois. Trois victoires de suite pour la première fois depuis les 22, 25 et 27 novembre dernier.

Trois victoires qui font un grand bien aux joueurs du Tricolore et à leur entraîneur-chef Michel Therrien qui affichait d’ailleurs un large sourire lors de son arrivée en conférence d’après-match. Tout un contraste avec les moues de dépit et les regards de feu lancés après les défaites des dernières semaines.

Trois victoires qui font aussi un grand bien à ceux qui croient encore – oui il y en a et avec encore 27 matchs à disputer ils ont bien le droit d’y croire – aux chances du Tricolore d’accéder aux séries.

Ces trois gains font toutefois grincer des dents ceux, et ils sont nombreux, qui préféreraient voir le Canadien perdre d’ici la fin du calendrier régulier pour mieux gagner lors du prochain repêchage.

On peut comprendre cette volonté de rebâtir avec une chance, ne serait-ce que mathématique, de voir Auston Matthews tomber tout droit du ciel et atterrir dans le vestiaire du Canadien. Ce serait effectivement un très beau cadeau. Et comme les deux, trois ou quatre joueurs qui suivront Matthews sur l’estrade de la LNH lors du repêchage qui se tiendra à la fin juin à Buffalo, on peut comprendre les partisans désabusés par les deux derniers mois de grande misère que leurs favoris ont traversés de remettre à l’an prochain les rêves de conquête d’une 25e coupe Stanley.

Après des victoires aux dépens des Oilers, des Hurricanes et maintenant du Lightning qui forme une bien meilleure formation que les deux premières même si ce n’était pas évident sur la glace du Centre Bell mardi, il est difficile de savoir si Marc Bergevin décidera d’adopter un rôle de vendeur ou d’acheteur d’ici le 29 février, date limite pour effectuer des transactions dans la LNH.

Les résultats des six prochains matchs – vendredi à Buffalo, lundi en Arizona, mercredi au Colorado, au Centre Bell ensuite contre Philadelphie et Nashville et finalement à Washington le 24 février – dicteront la stratégie qu’adoptera le DG du Canadien. Les résultats bien sûr, mais aussi la manière dont le Canadien s’y prendra pour gagner. Car sans vouloir d’aucune façon minimiser l’impact des trois dernières victoires, on ne peut quand même pas prétendre que le Tricolore a trouvé remèdes à tous les maux qui le minaient depuis deux mois.

Le Canadien a été dominé par les Hurricanes dimanche. Mardi soir, le Lightning, loin d’être convaincant surtout dans le cas de son capitaine Steven Stamkos qui a touché la cible une seule fois en sept tirs tentés, a malgré tout décoché un total de 79 tirs en direction du filet de Ben Scrivens. C’est beaucoup de rondelles. Parallèlement, le Canadien s’est encore rendu coupable de 23 revirements. C’est énorme ça aussi. Surtout que le Lightning s’est rendu coupable de huit seulement.

Mais le Canadien a gagné. Et ça lui en fait trois de suite. Que ce soit un mirage ou une fidèle projection de ce qui pourrait arriver d’ici la fin du calendrier régulier ne compte pas vraiment, car au point où il en est, le Canadien a besoin de victoires s’il veut vraiment lutter pour une place en séries.

Il reviendra ensuite à Marc Bergevin de déterminer si ce retour dans la course aux séries effacera, ou non, toutes les lacunes relevées au cours des dernières semaines au point de ne pas l’inciter à renflouer son équipe. Surtout sur le flanc droit qui est vraiment mal en point présentement.

Galchenyuk-Plekanec-Gallagher

Si je refuse de m’emballer avec les résultats des trois derniers matchs, je dois admettre sans la moindre retenue être grandement emballé par les performances du nouveau premier trio du Canadien.

Profitant de la vitesse, de la fougue, du talent, de l’enthousiasme et aussi sans doute un peu de la jeunesse de ses jeunes ailiers Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher, Tomas Plekanec est un joueur transformé.

Avec ses deux buts et sa mention d’aide récoltés mardi soir, Plekanec affiche maintenant une récolte de huit points (trois buts) à ses quatre derniers matchs.

ContentId(3.1172528):Mission accomplie pour le Canadien
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Avec cette relance remarquable et remarquée, Plekanec s’était contenté de huit points (deux buts) en 21 rencontres. Ça vous donne une idée de la vigueur du survoltage que ce changement de trio lui a apporté.

Plus encore que sa récolte offensive agréablement surprenante, c’est la qualité du jeu défensif du meilleur centre du Canadien qu’on doit souligner. De fait, c’est en bloquant un tir en zone défensive que Tomas Plekanec a pu amorcer la poussée qui a permis à Brendan Gallagher de marquer le premier but de la rencontre.

Grâce à ses deux nouveaux ailiers et à l’énergie qu’ils lui procurent, voilà que Tomas Plekanec est à nouveau un joueur efficace. Un joueur important. Un joueur essentiel aux succès de son équipe.

Plekanec n’est pas soudainement devenu un centre de premier trio. Ça non. Mais il est redevenu le meilleur joueur de centre du Canadien. Le centre le plus en mesure de palier l’absence d’un vrai pivot solide capable de non seulement piloter le premier trio, mais de s’imposer soir après soir au sein de cette première unité.

On ne peut que louanger l’entraîneur-chef Michel Therrien qui a pris la décision de muter Gallagher et Galchenyuk avec Plekanec. Oui le coach du Canadien a soutiré à David Desharnais et Max Pacioretty leur bougie d’allumage en les privant de Gallagher. Mais au lieu de se plaindre, Desharnais et Pacioretty doivent trouver les moyens à prendre pour se sortir du carré de sable à l’intérieur duquel ils patinent depuis trop longtemps. Surtout que Michel Therrien leur a offert une piste de solution en leur confiant Sven Andrighetto qui me semble bien plus en mesure d’assumer une place à leur droite que Dale Weise.

On verra combien de temps ces nouveaux trios tiendront.

Mais à la lumière des résultats obtenus par Plekanec et ses nouveaux ailiers, non seulement on doit souhaiter que l’expérience se prolonge indéfiniment, mais on doit aussi souhaiter que le trio de Plekanec obtienne plus de temps d’utilisation à forces égales et aussi en avantage numérique que le trio de Desharnais qui ne mérite pas autant de générosité de la part de l’entraîneur-chef. Du moins, il me semble...

Autre performance emballante : celle de P.K. Subban.

Avec Nathan Beaulieu qui s’est retrouvé au vestiaire après avoir été atteint par un tir derrière une jambe, Subban a joué beaucoup. Beaucoup plus que d’habitude, passant près de 30 minutes sur la patinoire.

Avec une passe sur le but chanceux, mais but quand même, de Devante Smith-Pelly, P.K. a prolongé à sept sa série de matchs consécutifs avec au moins un point. Il en revendique 10 (deux buts) lors de ces sept dernières rencontres. Blanchi de la feuille de pointage à deux reprises seulement lors des 18 dernières rencontres, Subban affiche 19 points (quatre buts) lors de cette séquence.

Toute une production pour celui qui prétendait, il n’y a pas si tant longtemps, qu’il n’était pas payé pour marquer...

En plus de maintenir le rythme à l’attaque, Subban a été solide en défensive. Il n’a pas été parfait. Je veux bien. Il s’est même fait rabrouer pour un revirement en zone défensive qui a mené au premier but du Lightning. Mais attention, ce que cette statistique ne dit pas, c’est que ce revirement a suivi une vilaine passe dans les patins que lui a servie Sven Andrighetto. Ça n’excuse pas tout. C’est vrai. Mais ça explique un peu les circonstances du jeu.

De plus, s’il est impliqué dans la majorité des jeux orchestrés par le Canadien lors d’un match, il est tout à fait normal que Subban se rende coupable de quelques bévues de plus que ses coéquipiers beaucoup moins actifs.

Comme on dit : il n’y a que ceux qui ne lavent jamais la vaisselle qui n’en cassent jamais...

Anyway! Tout comme le nouveau trio piloté par Tomas Plekanec, P.K. Subban offre des performances offensives de premier plan à son équipe depuis un mois. Des performances qui aident le Canadien à gagner.

Car en marquant au moins trois buts dans ses trois derniers matchs, le Canadien a mis toutes les chances de victoire de son côté en offrant au gardien Ben Scrivens une marge d’erreur dont il a su profiter.

Car s’il est vrai que Scrivens a stoppé 94 des 98 tirs qu’il a affrontés lors des trois derniers matchs (95,9 % d’efficacité) le gardien du Canadien est loin d’afficher une tenue rassurante devant son filet. Le genre de tenue dont il aurait besoin pour gagner sur une base régulière si l’attaque du Canadien était aussi timide qu’elle ne l’a été lors de son très long passage à vide.

Mais bon! Après quatre défaites de suite, Ben Scrivens vient de signer trois gains consécutifs. Peu importe la façon dont il s’y est pris, il aura sans l’ombre d’un doute l’occasion de prolonger sa série à quatre dès vendredi à Buffalo.

Après? On verra!

Et ce qui est vrai pour Scrivens l’est tout autant pour le Canadien. Car le Tricolore replongera dans l’agonie à la moindre défaite et reprendra vie à la moindre victoire. Un jeu de fou qui risque de nous donner des maux de tête, voire des migraines, d’ici à ce qu’on soit définitivement fixé sur ses chances d’accéder aux séries et/ou aux chances de revoir Carey Price devant la cage du Canadien d’ici la fin du calendrier régulier.

30 Minutes Chrono - P.K. Subban mérite plus de crédit