MONTRÉAL – Quand on réfléchit à l’influence positive de Martin St-Louis, on songe d’abord à son travail de polissage sur de jeunes diamants comme Cole Caufield et Nick Suzuki. Mais on constate que son œuvre pourrait ajouter de l’éclat à l’arsenal de plusieurs vétérans comme Josh Anderson. 

Au cours de cette défaite contre les Jets de Winnipeg, Anderson a renoué avec le premier trio. Ça devenait un exemple parfait de ce que St-Louis évoque à l’occasion : c’est possible que les joueurs fassent un pas de recul, mais l’important demeure le pas vers l’avant ensuite. 

Dans le cas d’Anderson, un peu à l’image de Brendan Gallagher, il doit apprendre à mieux doser ses efforts et parfois ralentir ses actions pour obtenir de meilleures occasions d’aider son équipe. Contrairement à ce qu’ils ont appris, et fait, toute leur vie, y aller à fond de train n’est pas toujours l’approche idéale. 

« C’est encourageant. Pour être honnête, on ne m’a jamais enseigné ça et je n’y ai jamais pensé. Dès son arrivée, il a revu certains éléments avec moi, je ne dois pas toujours foncer aussi vite et plus penser au jeu qui se développe autour de moi. On a beaucoup échangé là-dessus en regardant des vidéos, c’est très utile », a confié Anderson avec ouverture. 

Anderson a entamé sa carrière dans la LNH en 2014-2015 et il s’approche du plateau des 400 parties. Ça demeure qu’il réalise désormais qu’il peut évoluer et que l’approche de St-Louis pourrait le propulser à un autre niveau. Anderson est emballé de voir que St-Louis voit cette possibilité en lui. 

« C’est merveilleux. Je me souviens que, dès sa première semaine, il m’a montré quelques trucs pour m’aider à produire davantage. Pendant plus de cinq ans, je n’ai été qu’un gars physique et rapide, mais je peux aider mon équipe à gagner avec d’autres aspects », a répondu le grand droitier. 

« Martin a joué longtemps dans la LNH et il veut nous enseigner de nouvelles choses afin d’être plus constant et d’avoir plus d’occasions de marquer en brûlant moins d’énergie », a-t-il ajouté. 

Mais St-Louis l’a rappelé, il ne veut surtout pas freiner la vitesse de son imposant ailier. 

« Je ne veux pas que Josh arrête de patiner, mais il peut parfois ralentir. C’est de reconnaître ces moments en prenant plus d’informations autour de toi et pas seulement de tes coéquipiers. Si tu as seulement un plan, ‘Je vais vite, je vais vite’, tu vas perdre des occasions sur la glace. Ceux qui comprennent ça, ils touchent plus souvent à la rondelle et leur production monte », a exposé l’entraîneur. 

L’accent vers les vétérans a également été évoqué avec Gallagher. 

« Je parle pour Anderson aussi, mais si on remonte au hockey mineur, on nous disait toujours la même chose. On est des joueurs assez intelligents pour s’adapter. Il y a des façons de rendre le jeu plus facile pour nous sans changer notre identité. Martin est au Temple de la renommée et il a des idées uniques. Particulièrement pour moi, en tant que petit joueur comme lui. Il allait dans les endroits difficiles et il parvenait à se faciliter la vie. On croit que ça fera de nous de meilleurs joueurs en fin de compte », a décrit Gallagher. 

« Si tu veux jouer longtemps dans la LNH, tu dois évoluer. Oui, tu dois continuer de jouer avec tes forces, mais tous les joueurs ont des failles dans leur jeu. En tant qu’entraîneur et organisation, on doit les aider dans ce sens », a noté l’entraîneur. 

La foule parvient à s'amuser dans cette relance

St-Louis a comparé son approche personnalisée à celle d’un professeur qui doit ajuster son enseignement selon ses élèves. Il a profité de l’occasion pour souligner l’ouverture de ses protégés. 

« C’est un processus, tu n’arrives pas en donnant immédiatement une liste de choses à améliorer à un joueur. Tu bâtis une relation de confiance avec lui. Ensuite, tu peux t’y attaquer en étant juste et patient. Un recul peut survenir, mais les joueurs sont très réceptifs et c’est plaisant de voir ça. »

Évidemment, tout ce travail devient un investissement pour la prochaine saison.

« Si je reviens l’an prochain, on ne partira pas de zéro. C'est une bonne occasion d'implanter la culture désirée selon notre position au classment. Avec ce que j'enseigne, je comprends que certains joueurs vont penser sur la patinoire et que ça crée parfois de l'hésitation. Mais ils joueront mieux quand tout deviendra plus clair dans leur tête grâce aux répétitions et aux vidéos. Est-ce que je vais m'attendre à plus l’an prochain ? Je ne sais pas, mais on ne partira pas du point de départ. On devrait être plus avancés », a confié St-Louis avec une fin de réponse laissant croire à son retour. 

Si vous ne l’avez pas encore compris, l’apprentissage demeure l’un des seuls objectifs de cette saison à oublier. Ce qui peut en étonner plusieurs, c’est que la foule du Centre Bell accueille bien ce cheminement. Le chaleureux traitement réservé à Samuel Montembeault a permis de prouver, une fois de plus, que le public peut se plaire dans une relance et ce, même à Montréal. 

« Même quand on a traversé notre gros creux, c’était très positif quand on croisait des partisans dans les rues ou au restaurant. Les gens ont une perception différente avec ce que l’on voit sur le web, mais ça ne représente pas la majorité de nos partisans. Donc suis-je surpris (de la réaction de la foule) ? Non, mais on l’apprécie. Ce n’est pas l’année la plus facile, mais le soutien a été agréable et on ne peut pas se plaindre », a soutenu Gallagher.