Parce que le Canadien a décidé de remplir ses coffres d’argent en disputant huit matchs préparatoires, le maximum permis par la LNH, l’état-major du Tricolore a dû garder beaucoup de joueurs à son camp d’entraînement.

Considérant le piètre rendement de plusieurs jeunes qui n’ont pas su profiter des quatre premiers matchs pour signaler leur présence et confirmer leur progression, on pourrait dire que l’état-major en a gardé beaucoup trop.

Mais bon : comme la saison sera très longue, au sens propre et peut-être un brin ou deux aussi au sens figuré, Claude Julien ne pouvait hypothéquer ses vétérans et meilleurs éléments avant le début du calendrier régulier.

Tout ça est bien correct.

Mais au lendemain de la quatrième défaite de suite encaissée par leur équipe, le directeur général Marc Bergevin et l’entraîneur-chef Claude Julien doivent maintenant donner le coup d’envoi au vrai camp d’entraînement.

Ça presse.

Il reste quatre matchs à disputer. Et lors de ces quatre prochaines parties, le Canadien devrait faire appel à un vrai club de hockey. Un club composé par une grande majorité de vétérans et par les rares espoirs qui méritent vraiment de prolonger leur camp.

Quant aux autres : on leur donne un billet de métro, on les met sur la ligne orange en direction de la station Montmorency à Laval et on leur dit «brassez-vous, si vous voulez recevoir une carte Opus afin de faire la navette entre le Centre Bell et la Place Bell. Sinon, vous passerez l’hiver à Laval.

Ce n’est pas d’avoir perdu à Ottawa comme le Canadien a perdu qui inquiète. Ce n’est pas d’avoir perdu les quatre premiers matchs préparatoires qui inquiète. Ce qui est inquiétant, c’est de voir que dans les jeunes à qui le Canadien donne des chances, trop peu donnent, ne serait-ce, que l’impression qu’ils peuvent brouiller les cartes et se faire une place avec le grand club.

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Charles Hudon est bien sûr l’exception qui confirme la règle. Non seulement a-t-il forcé la main de la direction qui ne peut même imaginer le retourner dans la Ligue américaine, mais Hudon s’est assuré – du moins je l’espère – de profiter de la patience de la direction si, une fois la vraie saison amorcée, il s’essouffle un peu et a besoin de temps d’adaptation.

Je ne parle pas non plus d’Artturi Lehkonen qui, à mes yeux, est déjà un membre à part entière du Tricolore. D’ailleurs, le trio de Tomas Plekanec flanqué de Hudon et Lehkonen est le meilleur du Canadien depuis le début du camp.

Il y a Brett Lernout qui prend les moyens pour profiter du manque de défenseurs droitiers pour accéder au groupe d’arrières qui seront à Buffalo le 5 octobre à Buffalo.

Il y a aussi Daniel Audette qui a nettement amélioré son coup de patin, qui démontre des aptitudes offensives, sans oublier Victor Mete qui affiche de belles qualités et a fait très bonne première impression, mais pour les autres, ça fait dur.

Pas question de cracher sur la relève du Canadien. Car oui, je veux bien être patient avec eux.

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Mais les McCarron, De La Rose, Carr et autres joueurs qui ont goûté à la LNH au fil des dernières années, des gars qui savent ce qui leur manque pour faire le saut dans la grande ligue et y demeurer, ils ne cassent rien. Rien de rien. Pas plus que les Joe Morrow, Brandon Davidson ou Matt Taormina qui sont bien plus des gars de la Ligue américaine que des gars de la Ligue nationale.

De ce groupe de «vétérans» habitués de faire la navette entre la LNH et la LAH, Peter Holland, un gars que le Canadien a embauché pour être la pierre d’assise du club-école à Laval, est peut-être le seul qui pourrait forcer la direction à le garder une fois le camp terminé.

Est-ce inquiétant?

Oui un peu. Car si ces jeunes ne se défoncent pas au travail alors que leur avenir est sur la corde raide, ça dit quoi de leurs qualités personnelles? De leur volonté? De leur fierté? De leur désir de vaincre.

À Ottawa, où plusieurs vétérans manquent à l’appel en raison des blessures, les membres de la relève des Sénateurs, contrairement à ceux du Canadien, prennent les moyens pour prendre du galon et mousser leur valeur sur le tableau de profondeur de la direction de l’équipe.

À Montréal? Ça manque de conviction.

Normal que les partisans s’inquiètent déjà en voyant dans les quatre revers encaissés jusqu’ici un présage de malheur pour les sept prochains mois.

Attendons un peu avant de paniquer.

Mais la direction ne peut plus attendre avant de donner le vrai coup d’envoi à son camp. Parce que les jeunes ne font rien leur forcer la main, la direction doit faire le ménage et vite, réduire au minimum les effectifs et demande à ses joueurs d’amorcer pour vrai leur camp d’entraînement.

L’opposition sera plus féroce à compter de lundi à Toronto – du moins je l’espère – ce qui devrait forcer le Canadien à prendre les moyens pour que la dernière semaine du camp en soit une bonne. Une vraie bonne.

Ça ne veut pas dire de gagner les quatre derniers matchs.

Mais ça veut dire de jouer avec le sérieux nécessaire pour éviter d’en perdre quatre en ligne lorsque la saison commencera.

Et elle commencera très bientôt.

« Hudon a encore une fois bien fait »
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