LAS VEGAS – P.K. Subban est un défenseur flamboyant. Sur la patinoire, il ne se contente pas du jeu simple. Il défie parfois les structures et n’hésite pas un instant à prendre une chance, des fois deux, parfois trois s’il sent que ces décisions bien que hasardeuses pourraient aider la cause de l’équipe.

Hors de la patinoire, Subban affiche la même flamboyance. Et je ne fais pas ici uniquement référence ici à ses habits flamboyants autant dans leurs coupes que dans leurs couleurs. Je fais référence à sa fondation. À son implication auprès des enfants malades. Auprès des milliers d’enfants qu’il souhaite épauler au fil des prochaines années par le biais de cette fondation.

C’est d’ailleurs pour souligner la qualité de son travail humanitaire bien plus que son travail à titre de défenseur du Canadien que P.K. est à Las Vegas cette semaine. Écarté de la course au trophée Norris, P.K. fait la lutte à Matt Martin des Islanders de New York et Mark Giordano des Flames de Calgary dans le but de mettre la main sur le trophée de la fondation des joueurs de la LNH.

Dix millions... et d’autres à venir

P.K. a pris les fans du Canadien et la LNH au grand complet par surprise l’automne dernier lorsqu’il a annoncé son intention de récolter la somme colossale de 10 millions $ sur sept ans pour venir en aide à l’hôpital pour enfants de Montréal.

Contrairement à ce qui a souvent été mentionné, P.K. Subban n’a pas signé un chèque de 10 millions de dollars. Il s’est engagé à récolter une somme de 10 millions. Une somme à laquelle il contribue directement en injectant son argent personnel, mais aussi et surtout, en sollicitant des gens fortunés et des compagnies afin qu’ils l’appuient dans sa quête d’aider la cause des enfants malades et du centre hospitalier où ils sont soignés.

J’ai demandé à P.K. de clarifier le montage financier de sa fondation. Ce qu’il a accepté de faire. Du moins en partie.

« Je ne peux dévoiler tous les détails reliés à la structure financière. Mais il y a bien sûr de mon de mon argent dans ces 10 millions. Et il y a aussi de mon temps. Et tu sais quoi? Les 10 millions ne sont qu’un début. C’est l’objectif initial, mais au fond ce qui sera le plus génial serait d’amorcer quelque chose qui grandira au fil des ans afin que les 10 millions $ se multiplient ensuite. C’est ça mon plus grand objectif », a d’abord répondu Subban.

En plus d’avoir une fortune colossale qu’il est prêt à partager avec les enfants malades, P.K. Subban a une personnalité qui lui permet de faire fructifier les millions $ ainsi investis en s’associant à des mécènes et des compagnies qui s’intéressent à lui autant qu’à sa cause. Ce qui milite grandement en faveur de P.K. et de sa fondation.

« Je ne voulais pas me limiter à simplement signer un chèque aussi gros soit-il. Je voulais m’impliquer directement. Je voulais être en contact avec les enfants. Je ne me suis pas embarqué dans cette aventure simplement pour les déductions fiscales associées à de tels dons. Je voulais et je veux encore avoir un impact sur des milliers de jeunes. Je sais ce que je peux faire sur une glace. Je suis un joueur de hockey. Je donne tout ce que je peux donner pour aider la cause de mon équipe et mon objectif premier demeure de soulever la coupe Stanley avec le Canadien de Montréal. Cela dit, je ne sais pas encore tout ce que je serai en mesure de faire par le biais de cette implication au sein de ma fondation. Mais en aidant des milliers d’enfants peut-être que cette fondation sera ma plus belle réalisation en carrière. Une réalisation plus grande que tout ce que je réaliserai sur la glace », a expliqué Subban lors de son point de presse à Las Vegas mardi après-midi.

Trouver un équilibre

S’il est très impliqué dans sa fondation et qu’il a l’intention de toujours le demeurer, P.K. reconnaît qu’il est important de trouver un équilibre. Un équilibre qui lui permettra de maintenir son rendement sur la patinoire tout en s’impliquant autant qu’il le désire dans sa fondation.

Cet équilibre est difficile à trouver. Car si P.K. peut avoir une notion de l’équilibre qu’il doit afficher, il doit aussi s’assurer que cet équilibre respecte celui que ses coéquipiers, les dirigeants du Canadien et même les partisans attendent de lui.

« Je comprends ta question, mais c’est un sujet délicat. Personnellement, je me fiche éperdument de ce que mes coéquipiers font lorsqu’ils quittent le vestiaire. Si je perds du temps à me demander ce que mes coéquipiers font de leurs temps libres, je ne me concentre pas assez sur moi-même. Je demande à mes coéquipiers de tout donner à l’équipe lorsque le temps est venu de jouer. Je peux t’assurer qu’ils sont en mesure d’obtenir tout ce que j’ai à offrir également. Est-ce que ça veut dire que je suis toujours très bon? Non! Mais je suis concentré à 100 % au hockey lorsque c’est le temps de l’être. Une fois sorti du Centre Bell, je peux consacrer toute mon attention à ma fondation et à mes autres activités. Je suis un gars occupé. C’est vrai. Et j’aime que ce soit ainsi. Mais mon travail premier est le hockey. Et je peux t’assurer que mes patrons, mes coéquipiers et nos partisans peuvent s’attendre au maximum que j’ai à offrir à tous les matchs. »

Après son escale à Las Vegas, P.K. Subban mettra le cap sur l’Europe. Au milieu de tout ça, il maintient son programme d’entraînement rigoureux. Un programme au sein duquel l’ancien sprinter canadien Ben Johnson est impliqué.

« Il s’est joint à mon équipe d’entraînement l’an dernier. Je m’entraîne sur plusieurs plateformes et Ben est directement impliqué dans les exercices que je fais sur piste. »