BROSSARD – Il fallait s’y attendre, Claude Julien a décidé de déplacer Alex Galchenyuk comme ailier afin d’essayer de le relancer tout en voulant retrouver la production offensive disparue sur le premier trio.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, il importe de souligner que l’entraîneur du Canadien a indiqué que Carey Price n’était pas à 100 %, mercredi. Le pépin pourrait être relié à une collision avec un joueur pendant l’entraînement.

« C’est très mineur, mais à ce point-ci de la saison, on veut s’assurer que si notre gardien partant joue, il est à 100 % », a déclaré Julien qui ne pouvait pas confirmer que Price serait envoyé dans la mêlée, jeudi, contre les Hurricanes de la Caroline.

« On va prendre une décision demain pour Price »

Andrei Markov était absent de cette séance en raison d’une journée de traitements et il sera à son poste pour la prochaine rencontre. 

Revenons donc à Galchenyuk. C’est bien connu, ce n’est pas la première fois que le numéro 27 doit se promener d’une position à l’autre depuis sa sélection au troisième rang du repêchage en 2012. Mais, malheureusement, Galchenyuk n’a pas encore trouvé sa véritable position dans la LNH et Julien a déterminé que c’était préférable de lui confier une autre audition à l’aile.

Après tout, il ne reste que neuf matchs au calendrier régulier du Tricolore. Ainsi, il s’agit probablement du moment opportun pour tenter ce changement puisque, bien vite, il pourrait être trop tard pour essayer cette possibilité. De plus, si jamais les nouvelles combinaisons de Julien démontraient des signes prometteurs, Galchenyuk disposerait de quelques parties pour s’accoutumer – une autre fois – à ses nouvelles responsabilités.

Galchenyuk s’est donc entraîné comme ailier gauche avec Andrew Shaw comme centre et Artturi Lehkonen comme ailier droit. En fin d’entraînement, Julien a d’ailleurs pris le temps de s’adresser à eux pendant quelques minutes.

« Quand on prend de telles décisions, c’est toujours pour les bonnes raisons. C’est pour aider l’individu premièrement et aussi l’équipe », a indiqué Julien qui a rencontré Galchenyuk avant la pratique.  

« On a eu une bonne conversation ce matin (mercredi). Il est très ouvert à l’idée, il veut aider l’équipe. Quand tu as des joueurs avec cette attitude, il n’y a pas de problème », a poursuivi l’entraîneur.

En réfléchissant au rendement de son premier trio dans le dernier match, Julien n’a pas eu le choix de le démanteler. Le changement n’est pas donc pas uniquement relié à la performance décevante du gaucher contre les Red Wings de Detroit.

« Je ne pense pas que c’était seulement à propos de ce match. On a d’autres trios qui fonctionnaient bien et on pensait que ces trois joueurs seraient une combinaison intéressante si la chimie s’installait. Il y a un moment qu’il faut prendre une décision pour le joueur et pour l’équipe. Après avoir repensé au match contre Detroit et ce qui était arrivé auparavant, je voulais essayer ce changement pour voir si ça donne un meilleur équilibre pour nos trios », a expliqué Julien.

Après avoir refusé de rencontrer les médias au terme du match contre les Wings, Galchenyuk a répondu aux questions inévitables. Il ne l’a pas fait avec plaisir, mais ça fait partie de ses responsabilités.

« On a eu une bonne conversation, entièrement positive, et il a déterminé que ce serait bien pour moi d’aller à l’aile. Je suis excité de l’essayer, je vais essayer de créer plus », a réagi Galchenyuk.

Certes, il est blasé de revivre la même situation, mais il doit s’y ajuster.

« Ce n’est pas la première fois donc ce n’est rien de nouveau. On me pose les mêmes questions depuis des années, on dirait. L’entraîneur essaie de nouvelles choses et je ne porte pas trop attention à ces choses », a-t-il répondu à propos du changement d’affectation.

En tant que son bon ami, Brendan Gallagher aura un rôle de plus à jouer dans les prochaines heures et les prochains jours.

« Il va être correct, il est déjà passé par là avant. Tout ce que tu peux faire, c’est avoir du plaisir avec lui pour que son moral demeure bon. Il a quand même été l’un de nos meilleurs joueurs cette année. Il n’a pas joué son meilleur match contre Detroit, mais on a confiance en ses moyens. Quand on regarde le groupe et qu’on a besoin d’une étincelle, c’est l’un des joueurs sur lesquels on se fie. Il le sait et il possède cette confiance, il veut avoir la rondelle. Peu importe qu’il joue au centre ou à l’aile, c’est un joueur qui fait la différence sur la patinoire », a exprimé Gallagher.

Le boulet des mises au jeu

On ne peut certainement pas blâmer Julien de procéder à réorganisation puisque le numéro 27 en arrache passablement sur les mises au jeu. Sa moyenne se limite à 37,5 % depuis sept rencontres et 31,3 % lors des trois dernières sorties du CH.

Le pourcentage est un indicatif important, mais il faut également réaliser que Galchenyuk héritait d’une imposante quantité de mises au jeu en tant que centre de la première unité. Les rondelles perdues sont donc nombreuses et le Canadien s’est retrouvé à essayer de la récupérer trop souvent.

« J’y travaille tous les jours, mais ça ne fonctionne pas toujours comme on veut. C’est frustrant, mais c’est ainsi. Je vais continuer de pousser pour m’améliorer », a admis Galchenyuk qui n’a jamais profité d’un passage dans la Ligue américaine de hockey (LAH) pour multiplier les heures d’entraînement sur cette facette. 

Puisque les résultats ne sont pas probants, il devrait peut-être se tourner vers un spécialiste en la matière. À titre d’exemple, Phillip Danault a révélé que Yanic Perreault avait été d’une immense aide pour cette facette. Ce dernier était l’un des entraîneurs axés sur le développement avec les Blackhawks de Chicago quand il évoluait dans la LAH.

« On aime toujours travailler avec nos forces, mais c’est toujours un défi de travailler sur nos faiblesses. Les gars qui le font réussissent à s’améliorer. On l’encourage à prendre des mises au jeu étant donné que ce n’est pas plaisant pour un entraîneur et un joueur de devoir l’enlever de la patinoire parce que tu as des problèmes avec les mises au jeu. Il peut aussi jaser avec des gars d’expérience pour avoir de petits trucs », a proposé Julien.

L’entraîneur du CH ne veut donc pas se rendre jusqu’à envoyer sur la patinoire un joueur uniquement pour effectuer la mise au jeu avant de retraiter au banc.

« Ce n’est pas vraiment la solution pour moi, ce n’est pas idéal. J’aimerais mieux trouver une solution où on gagne la mise au jeu, qu’on s’implique physiquement et qu’on rentre dans le tas », a-t-il répondu en parlant de l’exemple du jeu de puissance.

À la suite de quelques questions à propos de Galchenyuk, Julien a tenu à procéder à cette précision.

« On parle tellement de Galchenyuk, on exagère la réaction à une simple décision. Il est quand même le quatrième pointeur de l’équipe, c’est un bon joueur. Il se cherche peut-être un peu et je veux l’aider à se retrouver. Ce n’est pas parce qu’on l’a mis à l’aile que ça veut dire qu’il n’est pas un bon joueur de hockey. On va le mettre dans une position pour qu’il connaisse du succès et c’est la même chose pour l’équipe », a-t-il mentionné.

Somme toute, il faudra encore attendre pour découvrir la position qui lui sied le mieux à long terme.

« Je ne le sais pas encore parce que je l’ai utilisé comme centre depuis que je suis revenu comme entraîneur. Il faudra que je regarde ça selon ses performances », a dit Julien.

« Pour moi, ce n’est pas une si grosse affaire. Ça se voit dans d’autres équipes des joueurs qui  se déplacent de l’aile au centre. Au bout du compte, tu es un joueur de hockey. Ce n’est pas comme si tu étais né pour jouer au centre ou à l’aile. L’idée est surtout de trouver la voie qui aide le plus l’équipe », a conclu Galchenyuk.

Formation à l’entraînement

Pacioretty-Danault-Radulov
Byron-Plekanec-Gallagher
Galchenyuk-Shaw-Lehkonen
Martinsen-McCarron-Mitchell

Beaulieu-Weber
Emelin-Petry
Davidson-Benn