Les Devils ont gâché la soirée Galchenyuk au Centre Bell samedi. Et quelle soirée ç’a été avec les deux buts ajoutés par le jeune attaquant qui semble enfin parti pour la gloire.

Ça lui en fait combien ? Cinq buts lors des quatre derniers matchs. Sans oublier celui enfilé, vendredi, au New Jersey, en tirs de barrage même s’il ne compte pas. Et à ses cinq buts bien comptés ont doit ajouter deux mentions d’aide ce qui donne sept points au cours des quatre dernières parties. Ce n’est pas rien ! En fait, c’est énorme.

Et c’est tant mieux, car depuis le temps qu’on attendait l’éveil offensif de Galchenyuk, on peut dire qu’il est bel et bien réveillé maintenant. Il ne pourra maintenir un rythme aussi soutenu tous les soirs. C’est évident. Mais la plus grande victoire dans le cas de Galchenyuk, c’est qu’il semble vraiment avoir retrouvé le plaisir de jouer, sa confiance en ses moyens et ceux de ses compagnons de jeu et sa touche. Trois ingrédients essentiels qui devraient l’aider à maintenir la même combativité sur la patinoire, peu importe que ses efforts soient, ou non, récompensés. L’éveil de Galchenyuk est aussi synonyme de l’éveil offensif de son trio. Une autre bonne nouvelle pour le Canadien qui a pu compter sur les contributions des trois autres trios lors des quelque 20 premiers matchs de la saison alors que le trio de Galchenyuk était un brin timide il faut l’avouer.

Et maintenant que les autres trios sont amputés de joueurs importants, Galchenyuk ne pouvait choisir un meilleur moment pour sortir de sa torpeur.

Rôles inversés

Bien qu’il ait hérité de la première étoile de la rencontre, Galchenyuk n’a pu la célébrer avec l’enthousiasme habituel en raison du fait que les Devils sont venus perturber le match. La fin de match je devrais écrire.

Pas sûr que les Devils méritaient vraiment la victoire arrachée en prolongation tant ils ont passé la majorité de la partie dans l’ombre du Canadien. Vrai que le Tricolore a mis du temps à s’inscrire au pointage. Il s’est quand même donné une avance de 2-0 grâce aux deux buts de Galchenyuk. L’un marqué alors qu’il était sur la patinoire avec les membres de son trio habituel (Lars Eller qui joue très bien et Sven Andrighetto qui continue d’impressionner) l’autre lors d’une attaque massive en compagnie de Max Pacioretty et Tomas Plekanec.

Et avant qu’ils ne donnent l’impression de pouvoir revenir dans le match – un tir qui a dévié à deux reprises a déjoué Mike Condon avec neuf minutes à faire au match – on ne sentait vraiment pas les Devils menaçants. Encore moins en mesure de niveler les chances, voire de se sauver avec la victoire.

Et pourtant !

Les Devils sont loin de représenter une menace offensive. On en conviendra tous. Eux les premiers… s’ils sont le moindrement honnêtes. Mais quand le Canadien a ouvert la porte, ils ont su s’inviter jouant au Canadien, le tour que le Tricolore leur avait joué pas plus tard que vendredi au New Jersey.

Petits détails, grosse conséquence

Pas question d’enlever aux Devils le mérite qui leur revient d’avoir nivelé les chances avec 22 secondes à faire en troisième et d’avoir ensuite surpris le Canadien en milieu de prolongation.

Mais de prolongation, il n’y aurait jamais eu si le Canadien n’avait pas multiplié de petites erreurs qui sont devenues bien grandes et qui ont coûté le but égalisateur.

ContentId(3.1163796):Devils 3 - Canadiens 2 (Prolongation)
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Quand on dit que les détails sont importants au hockey et que même les plus petits peuvent avoir une grande importance, on en a eu une preuve éclatante samedi soir.

Haché finement aux cercles des mises en jeu (37 % de réussite contre 63 % pour le Canadien) les Devils ont perdu la mise en jeu qui a mené au but égalisateur.

Tomas Plekanec a battu nettement Travis Zajak. Après que Plekanec eut gagné son duel, Max Pacioretty a foncé rapidement vers la pointe laissant la rondelle libre près de lui. Andrei Markov, qui aurait pu s’emparer de la rondelle en effectuant une enjambée vers l’avant, a plutôt reculé vers son gardien. Résultat : les Devils se sont emparés d’une rondelle qui aurait dû aller au Canadien. Adam Henrique a orchestré un jeu qui a conduit au but de Kyle Palmieri qui a déjoué Mike Condon avec un bon tir sur réception.

C’était effectivement un bon tir. Mais un tir que Condon se devait de stopper. Un tir que Carey Price aurait sans doute arrêté.

Mais bon, s’il est vrai que Price aurait sans doute sauvé les petites bévues de ses coéquipiers, il est clair que les Devils n’auraient jamais obtenu ce tir, si le Canadien avait été plus alerte et/ou efficace dans les secondes qui ont suivi la mise en jeu gagnée par Plekanec.

Il n’y aurait pas eu de but.

Le Canadien aurait ajouté deux points au classement au lieu de se contenter du point prime obtenu dans la défaite en prolongation.

Si Condon avait des reproches – mérités – à s’adresser sur le but égalisateur, il ne pouvait rien sur celui de la victoire. De fait, il a effectué le premier arrêt, mais John Moore a marqué sur son propre retour.

Ce but a démontré toute la dimension du jeu à trois contre trois. Le Canadien n’a pas mal fait sur sa poussé qui orchestrée autour de Cory Schneider. Mais lorsqu’Andrei Markov a été attiré dans le coin offensif et qu’il y a été retenu par Patrick Elias, les Devils ont vite eu le champ libre.

L’excellent Adam Henrique qui a filé en échappée partielle aurait pu tirer bêtement sur Condon. Mais parce qu’il était à bout de bras et que son tir aurait manqué cruellement de puissance et de précision, il a simplement ramené la rondelle derrière lui pour offrir les deux occasions de marquer au défenseur venu l’appuyer.

ContentId(3.1163850):Le Canadien se fait prendre à son propre jeu face aux Devils
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Quand on dit que ce sont souvent des détails qui font la différence entre la victoire et la défaite, le Canadien et les Devils en ont fait la preuve par 1000 samedi soir.

Une victoire du Canadien aurait permis de couronner une fin de semaine parfaite du Tricolore aux dépens des Devils. Une semaine parfaite pour Alex Galchenyuk qui pourrait se hisser parmi les trois étoiles de la dernière semaine dans la LNH.

Une victoire aurait aussi aidé à passer sous silence la piètre qualité du spectacle offert par les Devils, un club qui doit se défendre pour espérer sauver la face.

Ce qui m’amène à vous poser la question suivante : qu’est-ce qu’il y a de pire que d’assister à un match des Devils ? Assister à deux matchs des Devils ; surtout deux soirs de suite.

Mais bon ! En dépit le spectacle ordinaire, le Canadien a quand même récolté trois points sur une possibilité de quatre en dépit des absences de Carey Price et de Brendan Gallagher.

Mais plus encore, ces deux matchs ont permis de confirmer l’éveil d’Alex Galchenyuk. Et ça, c’est sans doute la nouvelle la plus importante de la semaine chez le Canadien. Plus encore que la durée de l’absence de Carey Price… ou presque.