MONTRÉAL – La combinaison souhaitée, autant par les partisans que l’organisation, semble enfin produire les résultats escomptés grâce au brio d’Alex Galchenyuk qui tenait mordicus à ce que le déclic se produise, cette fois, avec Max Pacioretty.

Galchenyuk s’est toujours imposé une pression – parfois trop grande – de produire en attaque pour son club. La situation s’avère cependant différente maintenant puisqu’il a reconnu qu’il voulait à tout prix démontrer qu’il pouvait s’établir comme le centre idéal pour le capitaine du club.

« C’était vraiment important pour moi que ça fonctionne cette fois, j’y tenais. On l’avait essayé par le passé sans que ce soit concluant », a confié Galchenyuk, sans retenue, après la victoire orchestrée par ses deux buts et sa mention d’aide.

« Il est le meilleur marqueur de notre équipe et je ne voyais aucune raison pourquoi ça ne pourrait pas cliquer entre nous. J’ai essayé d’ajuster un peu mon jeu au sien et il a fait la même chose », a poursuivi l’attaquant aux qualités fabuleuses dont le travail a été louangé par Michel Therrien.

Mais la question était, bien sûr, de déterminer ce qui a changé pour que le duo prenne son envol de cette manière.

« Je trouve que je suis un joueur différent comparativement à il y a un mois ou deux », a évalué le troisième choix du repêchage de 2012.

« Je pense que je deviens un meilleur joueur, je vois plus de maturité dans mon jeu. Je continue de grandir, mais je voulais absolument que les résultats soient au rendez-vous avec Max. On est affamé, mais ça ne fait que commencer alors il ne faut pas ralentir », a-t-il enchaîné en insistant.

« À mes yeux, il a progressé de quelques crans dernièrement et il a seulement 22 ans donc ça va continuer dans ce sens. Il a aussi conservé la bonne attitude et l’éthique de travail », a déclaré Pacioretty qui l’imagine comme l’éventuel centre numéro un.

« Il a les aptitudes, il n’y a aucun doute là-dessus comme il le prouve présentement. Il a été réceptif aux enseignements et aux conseils. C’est tout ce que ça prend parce qu’il possède tous les outils », a vanté Pacioretty sans se faire prier.

Avide de statistiques – on l’a aperçu demander la feuille du match dans le vestiaire –, Galchenyuk n’a pas eu de misère à identifier le point tournant dans sa quatrième saison avec le Canadien.

« Il y a environ 20 matchs, j’ai commencé à lancer davantage et à être plus dangereux autour du filet. Ça m’a donné le déclic en continuant de travailler fort à l’entraînement. J’apprends des choses et j’essaie aussi de nouveaux trucs durant les matchs », a révélé le patineur américain aux origines russes.

Autour de ce moment de la saison, il a notamment réussi des soirées de six, cinq et quatre lancers marquant à deux occasions.

Plus mature, Galchenyuk comprend très bien que les minutes d’utilisation doivent être méritées. Il admet cependant qu’il devient plus à l’aise quand il accumule les présences sur la patinoire.

« Bien sûr, je veux jouer le plus possible et je me sens plus confortable quand c’est le cas. Ça t’aide à ne plus voir une erreur de la même manière, tu les perçois plus comme de l’apprentissage. Ça aide définitivement », a reconnu Galchenyuk.

Cette saison, il a passé en moyenne 15:49 par match sur la patinoire, en baisse par rapport à la saison dernière (16:26). Chose certaine, la tangente devrait être ascendante s’il poursuit dans ce sens.

Sa production offensive (9 des 20 derniers buts de l’équipe) importe, mais il doit également se montrer fiable défensivement pour devenir le centre de confiance de Michel Therrien dans plusieurs circonstances. À ce propos, Pacioretty considère qu’il a réussi une progression significative.

« Il s’est également amélioré défensivement. Ça aide beaucoup surtout quand on joue à l’étranger et qu’on est confronté au trio de Jamie Benn par exemple. On ne se retrouve plus coincé dans notre zone à pourchasser la rondelle. Il est excitant à regarder actuellement », a souligné le capitaine.

À ce chapitre, Galchenyuk est emballé par les progrès enregistrés.

« Ça vient clairement avec l’expérience et on sait à quel point c’est important dans la LNH. On ne peut pas vraiment enseigner les instincts offensifs, mais on peut apprendre à mieux jouer défensivement. Je peux le faire et je dois encore peaufiner certains trucs », a réagi Galchenyuk sur le compliment de son capitaine.

Auteur de 23 buts – un sommet en carrière – Galchenyuk prétend qu’il ne s’est pas fixé un nombre en tête pour la conclusion de la saison. Mais, s’il ne ralentit pas trop la cadence, il pourrait bien devancer Pacioretty (24 buts) au premier rang de l’équipe.

« Non, il n’y aura pas de compétition », a sèchement répondu Pacioretty à la question soulevée avec le sourire par un collègue.

Quant à Galchenyuk, c’est l’éternel sujet de son déplacement de l’aile, au centre et à l’aile et au centre dont il ne veut pas entendre parler. Pour lui, ce n’est pas en retournant à l’aile qu’il a retrouvé sa touche.