BROSSARD – Pour faire une allusion à sa fracture à la main gauche, c’est un peu comme si Brendan Gallagher s’était fait taper sur les doigts par les médecins. Pour l’empêcher de sauter les étapes de sa remise en forme, l’équipe médicale lui a remis un bâton sans palette.

L’image était amusante lorsque Gallagher s’est présenté, lundi matin, sur la deuxième patinoire du Complexe sportif Bell avec un bâton inoffensif. Cependant, Gallagher était loin de soutirer du plaisir par cette « punition ».

« Je n’ai pas l’autorisation pour manier la rondelle », a confirmé le combatif ailier pour expliquer l’absence de palette sur son bâton.

« Je n’ai pas été tout à fait un bon patient la dernière fois donc ils ont coupé ma palette. Les docteurs voulaient s’assurer que je ne touche pas à la rondelle. Apparemment, c’est dans mon meilleur intérêt de ne pas le faire pour le moment.

« C’est le moins de plaisir que j’ai eu à jouer au hockey, l’heure a été longue! », a-t-il admis comme un enfant privé de son jouet préféré.

Même s’il a détesté patiner sans pouvoir s’emparer de la rondelle, Gallagher affichait son sourire caractéristique. Après tout, le fait de revenir sur la patinoire ne peut que constituer une bonne nouvelle. 

« C’était quand même un pas dans la bonne direction », a mentionné celui qui a été blessé par un foudroyant tir de Shea Weber, le 4 janvier.

Compétitif comme il est, Gallagher espère recommencer à jouer 39 jours après sa blessure. De cette manière, il battrait d’une journée sa précédente remise en forme pour une autre fracture à la main gauche. Pour l’instant, le patineur de 24 ans ne peut pas dire s’il devance l’échéancier le menant au 12 février.

« Je ne sais pas, je suis revenu sur la glace environ au même moment la dernière fois. Ça va bien, ça guérit et j’ai été capable de tenir mon bâton tout en allant sur la patinoire. La chose la plus importante, c’est que les os guérissent », a noté le numéro 11.

Ceci cit, Gallagher a pu confirmer que la blessure actuelle semble plus rapide à guérir.

« C’est une partie différente de la main et c’est plus facile de composer avec une blessure à cet endroit. Les mouvements de ma main sont revenus plus rapidement. Ça va prendre du temps, mais je suis content de la manière dont ça se déroule », a-t-il révélé.

Pour l’instant, il s’encourage par la permission de tenir son bâton, mais il n’a pas encore reçu l’autorisation de regagner de la force en gymnase. Il pourra s’y consacrer éventuellement, mais il ressent encore trop de douleur au quotidien.

Puisque son endroit préféré sur la patinoire sera toujours autour du filet, Gallagher a déjà manifesté le souhait d’ajouter de la protection dans ses gants. Il souhaite, à tout prix, éviter une troisième fracture à une main lors de la suite de sa carrière. Par contre, il ne s’agit pas d’un défi facile à résoudre et la solution n’a pas encore été testée.

« Rien n’a été modifié pour le moment, mais je vais essayer d’ajouter de la protection. Je ne veux pas que ça se reproduise, sauf que j’ai quand même été frappé par un tir très puissant et je ne sais pas si une protection aurait évité ce résultat. On va quand même prendre toutes les précautions », a confié Gallagher qui a reçu la visite de son frère pour l’aider alors que sa mère avait fait le voyage la dernière fois.

Desharnais pense au bien de l’équipe

Inévitablement, la situation des nombreux blessés chez le Canadien a souri à des joueurs. Phillip Danault l’emporte haut la main dans cette catégorie et son rendement soulève quelques interrogations quant au retour éventuel de David Desharnais.

Les échos de l'entraînement du CH

Le contrat du joueur de 30 ans se terminera à la fin du calendrier régulier et il est conscient qu’il devra s’imposer pour reprendre une place parmi les trois premiers trios.

« Quand c’est ta dernière année, c’est certain que tu y penses, mais il va me rester en masse de matchs quand je vais revenir.

« Je veux être là, on a une très bonne équipe et de très bonnes chances de se rendre loin. Je veux juste participer à ça, c’est tout ce qui compte pour l’instant », a témoigné Desharnais avec lucidité.

Son entraîneur a préféré axer sa réponse sur l’éclosion de Danault. 

« On est tous en mesure de constater que Danault a saisi l’occasion, il va très bien. Avant d’accéder à la LNH, il avait été identifié comme un joueur de centre. Question de s’habituer à plusieurs facteurs, il avait surtout joué à l’aile depuis qu’il a fait le saut. C’est une excellente nouvelle pour nous, c’est dur de former des joueurs de centre », a exposé Michel Therrien.

Invité à dévoiler ses plans avec Desharnais, Therrien a expliqué que ça ne sert à rien de précipiter les étapes.

« Les décisions finissent souvent par s’imposer. Par expérience, ça ne donne rien de trop se projeter en avance », a répondu le pilote qui pourra réfléchir à différentes options.

Desharnais se concentre donc sur le moment présent.  

« C’est aussi beaucoup dans la tête que ça se joue. Quand tu marches, tu penses que tu es correct, mais tu reviens sur la glace et tu n’es pas au niveau que tu pensais. C’est frustrant de ne pas revenir plus vite, mais si ça me permet d’éviter une opération.

« Galchenyuk s'est blessé légèrement »

« Tout va dépendre de comment je me sens. Ça s’est bien passé aujourd’hui (lundi), on y va un jour à la fois », a précisé Desharnais.

En attendant le gaucher s’est réjoui de voir ses coéquipiers tenir le fort pour combler la perte d’Alex Galchenyuk. 

« Quelques joueurs ont élevé leur jeu d’un cran en l’absence d’un gars comme Chucky. Tout le monde a fait son travail et c’est pour ça qu’on est encore en bonne position. »

Notons que Greg Pateryn se retrouve dans une situation similaire à Desharnais. Son état de santé progresse, mais il veut s’assurer de revenir au jeu lorsqu’il sera totalement rétabli. Il serait content de le faire sans trop tarder après le Match des étoiles.