Brendan Gallagher est un joueur avec une fougue et un courage extraordinaires. Ce n’est pas évident avec son gabarit d’aller se planter devant le filet adverse avec des défenseurs format géant. Ceci étant dit, il doit composer avec le fait que son style de jeu poussera ses adversaires à la limite de la tolérance.

Lors du match contre les Jets, il a eu maille à partir avec Mark Stuart en fin de deuxième période. Les deux joueurs ont été punis pour rudesse, mais en regardant la séquence vidéo, il est clair que le no 11 du CH s’installe de son plein gré dans le demi-cercle réservé au gardien. Il n’est ni poussé, ni bousculé. L’arbitre ne peut punir un joueur qui s’installe de la sorte, mais il va se servir de sa voix pour l’aviser de sortir et refusera le but si la rondelle pénètre dans le filet.

Gallagher dérange Stuart

Sur la séquence en fin de match, Gallagher tente par tous les moyens d’amener l’arbitre à décerner une pénalité aux Jets. Avant de crier à l’injustice, regardez bien la séquence et les points énumérés ci-dessous et ensuite tirez vos propres conclusions.

-          Gallagher est poussé par un joueur des Jets derrière le filet, il exagère sa réaction en espérant une réaction de l’officiel. Regardez la séquence vidéo précédente, Stuart, qui mesure 6’2’’ et pèse 215 livres, a peine à faire bouger Gallagher. Qu’en pensez-vous maintenant?

-          La rondelle sort du territoire avec moins de 40 secondes à jouer. La logique est de revenir en zone neutre le plus rapidement possible afin de relancer l’attaque. Quelqu’un peut m’expliquer pourquoi il va s’installer derrière Montoya à la place de prendre la ligne la plus directe pour sortir de son territoire?

-          Montoya lui sert deux coups avec son avant-bras. Les gestes sont illégaux et auraient pu être punis. Mais si vous regardez bien la séquence, vous constaterez que les coups ne touchent pas le visage, mais bien le haut de la poitrine. En balançant la tête vers l’arrière de façon exagérée, Gallagher aurait aussi pu être puni pour avoir ajouté un peu de moutarde.

-          Sorti de l’enceinte du gardien, on le fait trébucher, mais encore une fois il tombe comme s’il avait été tiré par un canon. Revenez à la séquence de la fin de deuxième. C’est un petit pitbull, et s’il décide de rester debout, il en est bien capable. Comme arbitre, tu décernes deux minutes pour avoir fait trébucher et deux pour avoir plongé ou rien du tout. L’arbitre en service a choisi la deuxième option.

-          Au début de la séquence, alors que le Canadien bourdonne près du filet des Jets, Gallagher ne dérange pas une, mais deux fois Montaya en entrant subtilement en contact avec le gardien des Jets (jambe à jambe). Si on suivait les règlements au pied de la lettre, il aurait pu être puni pour obstruction sur le gardien.

-          À la sortie du territoire, il est mis en échec par Trouba et cette infraction, si elle avait été la première à être survenue sur la séquence, je vous garantis qu’elle aurait été décernée. Mais à ce point, le fougueux attaquant du Canadien avait creusé sa tombe!

Le sifflet était rangé

La perspective d’un gardien

J’ai parlé ce matin à Stéphane Fiset, ancien gardien du Canadien et des Nordiques, pour avoir la perspective d’un gardien face aux joueurs qui lui donnaient du trouble près de son demi-cercle. Les Holmstrom, Andreychuck, Neely et Otto étaient de véritables pestes près de son filet. Il me soulignait que la différence est qu’à l’époque, les défenseurs pouvaient utiliser le double-échec sans trop craindre de se faire punir, alors certains joueurs étaient plus hésitants avant de se planter les deux pieds devant le filet. Les défenseurs profitaient de trois ou quatre « coups gratuits » avant que les arbitres lèvent le bras.

Marc Denis, lui, aimait bien savoir où se situait la ligne lorsqu’il avait à se défendre contre des joueurs qui s’installaient dans son espace réservé.  La communication entre lui et les officiels était primordiale. Nous avons échangé sur un règlement en vigueur en Europe qui permet aux officiels de siffler et d’amener la mise en jeu à l’extérieur quand un joueur dérange le gardien. Ça faciliterait le travail des gardiens et des arbitres. À suivre…