Geoff Molson est-il présentement mort de rire? Non, ce serait mal connaître le personnage. Il est simplement heureux de la tournure des événements, je n’en ai aucun doute dans mon esprit. Comment ne pas l’être?

 

Le Canadien de Montréal vient d’amasser trois points sur une possibilité de quatre face à deux formations aspirantes aux grands honneurs (Winnipeg et Toronto) lors de la dernière fin de semaine.

 

Le CH se retrouve dans une position inattendue, avec une présence de résultats plus rapide qu’anticipée. L’équipe est compétitive soir après soir, compte sur une collection de choix au repêchage pour les deux prochaines saisons, sans parler d’une gestion rigoureuse de la masse salariale avec plus de 9,3 millions de dollars disponibles.

 

Mais au-delà des éléments mentionnés ci-haut, le fait de « ne pas paniquer de l’intérieur » dans les moments de forte chaleur à la suite du difficile parcours de la Sainte-Flanelle l’an dernier.

 

Geoff Molson a fait preuve de patience, au lieu de nager dans la grande facilité et de congédier les Marc Bergevin et Trevor Timmins de ce monde.

 

Le calme du grand patron semble porter fruit aujourd’hui. La remise en question, plutôt que les congédiements en masse, aura été payante, car comme le dit le vieil adage « la remise en question est la quête de perfection ».

 

Quand on se compare, on se console, dit-on. L’an dernier, le Canadien se trouvait au 28e rang du classement général, au 21e rang pour le rendement à domicile et au 31e rang sur les patinoires adverses, au 29e rang au niveau des buts pour et au 25e rang pour les buts alloués.

 

Cette saison, on assiste à un changement de cap à 180 degrés, tant dans la façon de faire que de voir les choses dans le quotidien de la Sainte-Flanelle. On a décidé d’aller là où les autres ne vont pas nécessairement.

 

Ayant comme objectif premier de redonner confiance et espoir aux plus fidèles partisans, dans un marché de sport des plus passionnés, mais aussi des plus exigeants en Amérique du Nord, lentement, mais surement le Canadien a le sentiment de voir la lumière au bout du tunnel.

 

Apprendre à gérer les attentes de l’intérieur

 

Dans un circuit où l’obligation de résultat prime au-delà de la performance sportive, à l’instar de son grand patron Geoff Molson, Claude Julien, entraîneur chevronné, demandant et rigoureux a fait preuve de lucidité dans tout ce brouhaha. Il doit aujourd’hui, dans son for intérieur, retirer une grande satisfaction du rendement actuel de son équipe.

 

Concept d’équipe, l’art de s’oublier comme personne, rigueur et discipline dans le « buy in » de ce que doit représenter l’identité première du Canadien et demeurer centré sur le moment présent, voilà tous des éléments sur lesquels a misé Claude Julien.

 

Il a aussi dû gérer les attentes de l’intérieur et non de l’extérieur, particulièrement dans l’émergence et le développement du jeune Jesperi Kotkaniemi. Dans ce processus essai-erreur, le Finlandais ne cesse de surprendre, et ce, à la vitesse « grand V ».

 

Les prochaines semaines seront exigeantes. Julien et son équipe devront rester centrés sur la tâche, respecter le processus et surtout ne rien changer dans ce dernier tiers de la saison, et ce, même si la possibilité d’accéder aux prochaines séries éliminatoires est de plus en plus réelle.

 

Même si plusieurs aimeraient voir le Canadien avoir de meilleurs résultats au niveau des unités spéciales, facteur qui enlèverait inévitablement une certaine pression dans cette lutte sans fin d’ici la fin du calendrier régulier, ce que l’équipe accomplit présentement demeure des plus positifs.

 

Mark StoneLe joueur, l’équipe et l’agent

 

Si les Sénateurs d’Ottawa attirent les regards de la planète hockey actuellement, c’est principalement en raison du dossier des joueurs autonomes sans restriction Matt Duchene, Mark Stone et Ryan Dzingel. On pourrait même aller jusqu’à dire Anders Nilsson, pour une formation en quête d’une police d’assurance devant le filet.  

 

Le propriétaire Eugene Melnyk (encore une fois) a soulevé davantage de questions qu’il n’a fourni de réponses sur la place publique la semaine dernière.

 

Dans les discussions de corridor, à moins d’une très grande surprise, on dit qu’il est de plus en plus probable que certains départs seront bientôt annoncés chez les Sénateurs.

 

Malheureusement, dans ce grand « business » du sport professionnel, il n’y a pas de place pour les sentiments.

 

Si dans le clan Duchene on a parlé et commenté d’une certaine façon plus librement au cours des dernières semaines, il en est tout autrement pour les clan Stone et Dzingel, tous deux représentés par Newport Sport management (du président Don Meehan). Il s’agit d’ailleurs d’une firme qui représente aussi les intérêts de Jean-Gabriel Pageau, Bobby Ryan et du jeune Brady Tkachuk, entre autres.

 

Selon moi, c’est un facteur non négligeable considérant la notoriété et l’influence de Don Meehan au sein du meilleur circuit de hockey au monde.

 

Le fait est que les Sénateurs n’ont pas beaucoup d’aspects positifs sur lesquels s’appuyer. Ils ont un propriétaire controversé, en plus d’être au beau milieu d’une phase de reconstruction, avec des moyens limités au niveau de l’enveloppe salariale. Bref, pourrait-on vraiment blâmer les joueurs autonomes d’aller voir ailleurs et tenter d’obtenir le contrat désiré avec une formation plus compétitive sur le court terme?

 

À priori, ce n’est pas de savoir si certains vont partir, mais davantage quand?

 

Le directeur général des Sénateurs, Pierre Dorion, sera confronté à la règle de l’offre et de la demande dans le marché des joueurs de location.

 

Nilsson suscite davantage de curiosité

 

Dans l’optique d’acquérir les services d’un gardien du calibre de la Ligue nationale pour bien seconder le vétéran Craig Anderson, Anders Nilsson est intrigant.

 

Acquis des Canucks de Vancouver au début du mois de janvier, le cerbère de 28 ans, sans tambour ni trompette, suscite de plus en plus la curiosité du haut de ses 6 pi 6 po, principalement en raison de la façon dont il se comporte depuis les dernières semaines.

 

Imposant, gardien de positionnement qui aime défier l’adversaire, velcro à sa façon (rondelle qui colle sur lui), Nilsson, comme la majorité des gardiens de but au style papillon, a tendance à descendre un peu trop rapidement sur ses genoux à l’occasion.

 

Encadré par l’entraîneur des gardiens de but Pierre Groulx, le principal concerné présente une fiche de 6-2-0 à ses huit dernières sorties, avec une moyenne de buts alloués de 2,21 et un pourcentage d’efficacité de ,937.

 

Utilisé pour un deuxième match consécutif samedi soir dernier, avec le vétéran Anderson comme auxiliaire, Nilsson semble avoir piqué la curiosité de l’état-major. On a un réel désir de bien évaluer celui-ci dans un contexte de renouvellement contractuel, alors que le Suédois profitera de l’autonomie complète à la fin de la présente saison.

 

Nilsson écoule présentement la dernière année d’une entente de deux ans (2,5 millions $ par saison) qu’il avait signée avec les Canucks.

 

Voilà une transaction à la base bien banale, mais qui au final pourrait éventuellement être très bénéfique et peut-être même la solution recherchée dans la charte de profondeur de l’organisation.