BROSSARD – Greg Pateryn ne s’est pas obstiné longtemps avec Shea Weber lorsque celui-ci l’a contacté pour obtenir son numéro, le 6. En fait, avant même d’être contacté par le vétéran fort respecté, il avait déjà commencé à réfléchir à un nouveau chiffre à arborer.

En raison de la riche histoire du Canadien, son raisonnement n’a pas été très long puisque le 8 constituait la seule option encore disponible entre 1 à 9.

Les athlètes peuvent parfois être hésitants à modifier leur recette quand ils connaissent une séquence positive. Pateryn aurait donc pu entretenir certaines craintes à abandonner le 6, mais il a rapidement gagné de la confiance avec ce nouveau look en marquant dès le premier match simulé du camp d’entraînement.

Pour un joueur qui n’est pas reconnu pour sa contribution offensive, ce but venait avec une petite dose de soulagement même s’il ne s’agissait que d’une partie peu importante.

« C’est quand même agréable de compter un but à sa première journée, ce n’est pas mauvais pour la confiance », a admis l’Américain originaire du Michigan. 

Ce but a également donné un aperçu de l’orientation que Pateryn souhaite suivre pour la saison 2016-17. À 26 ans, le droitier considère que le moment est arrivé pour lui de contribuer à l’attaque de manière plus soutenue.

Après tout, Pateryn possède un lancer assez puissant et il a déjà enfilé 15 buts en 68 parties en 2013-14 avec les Bulldogs de Hamilton.

À moins d’un bouleversement dans la hiérarchie des défenseurs du Tricolore, Pateryn franchira le plateau des 100 matchs dans la LNH et il s’y sent plus à l’aise.

« Ça fait partie de l’apprentissage et du processus pour devenir confortable dans ce circuit. Quand t’arrives, tu es entouré des meilleurs joueurs de la planète, tu dois t’établir graduellement et bâtir là-dessus », a décrit l’athlète qui affiche une prestance intéressante.

Derrière Weber et Jeff Petry, Pateryn est perçu comme le troisième défenseur droitier du club. En songeant aux 15 défenseurs qui ont été envoyés dans la mêlée par le Tricolore la saison dernière, il comprend toutefois qu’il doit défendre son poste.

« Si tu arrives au camp d’entraînement en étant le même joueur et que tu ne démontres aucun progrès, ce n’est pas une bonne chose. J’essaie toujours de peaufiner des aspects », a précisé l’ancien de l’Université du Michigan.

Interrogé sur Pateryn, l’entraîneur Michel Therrien a admis l’importance qu’auront pour lui le camp d’entraînement et la saison qui approche à grands pas.

« Quand tu n’es pas encore établi, ce sont toujours des gros camps. Beaucoup de joueurs sont dans cette situation dont lui », a exposé l’entraîneur.

Pateryn vit très bien avec ce contexte. Il a eu à se démarquer à plusieurs niveaux dans son parcours surtout qu’il n’a jamais été considéré comme le défenseur indispensable d’une formation.

« Oui, on a de la profondeur, il y aura toujours de la compétition même quand tu évolues dans la LNH depuis plusieurs années. À partir du moment que tu agis avec complaisance, c’est là que tu te retrouves dans le pétrin », a reconnu le choix de cinquième ronde des Maple Leafs en 2008.

Évidemment, Pateryn a utilisé la saison estivale pour se reposer et s’entraîner, mais il a aussi effectué une analyse de son rendement pour bien identifier les éléments à polir.

Les échos de vestiaire du camp du CH

« J’ai pris beaucoup de temps cet été pour m’attarder sur mon jeu. J’ai retenu quelques aspects à retenir de d’autres joueurs », a démarré Pateryn comme description. 

« Je sais ce dont je suis capable, mais ça prend parfois un peu de temps pour pouvoir démontrer tout son arsenal. C’est compréhensible avec le niveau de la LNH, il faut trouver son niveau de confort. Mentalement, il faut être à l’aise pour démontrer tout ce qu’on peut faire. Je veux essayer de franchir ce pas », a-t-il poursuivi.

À ce propos, Pateryn se retrouvera avec un modèle plutôt merveilleux pour raffiner son art jusqu’au sommet de ses capacités.

« Ce n’est pas juste lui, beaucoup de nos joueurs vont pouvoir apprendre de Weber. Ils vont le connaître plus amplement quand il va arriver avec nous, mais il sera définitivement un bel exemple pour nos joueurs », a confirmé Therrien.

À bien y penser, Weber – qui est déjà reconnu pour être généreux de nature - pourrait être plus qu’intéressé à partager son savoir avec Pateryn. Il a quand même accepté de lui donner son numéro de chandail.

« J’ai accepté, ce n’était pas une si grosse histoire pour moi. Il s’est assuré de me dire qu’il a apprécié mon geste », a conclu Pateryn qui pouvait déjà témoigner de la classe du colosse de six pieds quatre pouces et 236 livres.

Pateryn rate sa chance