Gurianov éclipse déjà Dadonov

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Tableau des transactions

MONTRÉAL - Jim Nill est un homme de hockey brillant. 

Complice du directeur général Ken Holland, Nill a été l'un des architectes qui ont fait des Red Wings de Detroit, le club redoutable qu'ils formaient au tournant du siècle. Un club qui a soulevé la coupe Stanley à quatre reprises entre les printemps 1997 et 2008.

L'échantillon est bien mince, j'en conviens : mais après le premier match de Denis Gurianov dans l'uniforme du Canadien, il est difficile de comprendre comment diable le brillant directeur général des Stars de Dallas peut croire qu'Evgenii Dadonov a plus à offrir à son équipe que son jeune compatriote.

Acquis dimanche, Denis Gurianov a rapidement fait oublier Dadonov. Affichant la vitesse qui a contribué à sa sélection en première ronde – 12e sélection du repêchage de 2015 par les Stars, Gurianov s'est illustré à plusieurs reprises au cours du match. 

Il n'a pas marqué. C'est vrai. Mais des sept tirs qu'il a dirigés en direction du filet des Sharks, six ont atteint la cible et trois ont représenté d'excellentes occasions de marquer alors que le gardien Kaapo Kahkonen a réalisé quelques-uns de ses meilleurs arrêts à ses dépens.

Si la vitesse promise était au rendez-vous, Gurianov a profité de ce premier match pour démontrer qu'il est aussi capable de jouer avec fougue, avec hargne, avec conviction. À offrir un deuxième effort permettant de transformer des jeux d'apparence anodine en percées intéressantes jusqu'au filet adverse.

Des qualités qui ont permis à Gurianov de marquer 20 buts et de récolter 29 points en 64 matchs disputés lors de sa saison 2019-2020.

Des qualités qui faisaient trop souvent défaut depuis cette saison plus que prometteuse, au point que les Stars ont finalement décidé de lui préférer Evgenii Dadonov.

Denis Gurianov a réussi sa rentrée avec le Canadien. Il a fait bonne première impression. Il a récompensé son nouvel entraîneur-chef qui lui a donné la chance d'évoluer à la droite de Nick Suzuki.

Mais le plus dur reste à faire : il lui reste à démontrer qu'il est capable d'offrir le même genre de performance sur une base régulière et pas seulement une fois de temps en temps. Pas seulement dans le cadre d'un nouveau départ alors que tous les joueurs carburent à l'adrénaline dans le cadre de ce type de rencontre.

En plus, Gurianov et le Canadien croisaient les misérables Sharks de San Jose mardi soir. Un club en déroute depuis quelques saisons. Un club qui est plus près du dernier rang du classement général que d'une place en séries. Un club qui n'a pas encore complété les travaux de démolition nécessaires et le nettoyage qui suivra avant d'entreprendre sa reconstruction.

Mais dans le cadre de ce premier match, Gurianov a déjà éclipsé Dadonov. À certains égards, il a donné plus d'occasions de croire en lui que Dadonov ne l'a fait au fil des 50 parties qu'il a disputées dans l'uniforme du Canadien.

C'est parce qu'il était convaincu que Denis Gurianov avait encore la possibilité d'atteindre le potentiel que les Stars voyaient en lui lorsqu'ils l'ont sélectionné en première ronde il y sept ans que Kent Hughes tenait à l'acquérir en retour de Dadonov.

Après un match, on peut dire que le directeur général du Canadien a eu pleinement raison. Que le pari qu'il a pris rapporte déjà des dividendes.

Mais ce n'est qu'un match!

Retour remarqué de Guhle

Pour des raisons évidentes, les yeux étaient tournés vers Denis Gurianov mardi soir.

De retour au jeu après une absence de 23 matchs, le défenseur Kaiden Guhle a rapidement attiré l'attention. Et pour les bonnes raisons.

Blessé sérieusement au genou lors de la visite du Canadien dans le sud de la Floride le 29 décembre dernier, Guhle a repris là où il avait laissé.

Guhle a créé l'égalité 1-1 en début de troisième période. Ce but a amorcé la remontée victorieuse du Tricolore. Jesse Ylonen a donné l'avance 112 secondes plus tard avant que Christian Dvorak ne scelle l'issue de la rencontre en marquant dans un filet désert.

Kaiden Guhle a déjoué le gardien Kaapo Kahkonen à l'aide d'un puissant tir frappé de la ligne bleue. Il a ainsi mis fin à une séquence parfaite de 108 min 7 s du gardien finlandais aux dépens du Canadien qu'il avait blanchi 4-0 le 29 novembre au Centre Bell.

Ce but de Guhle était aussi le 12e marqué par un défenseur du Canadien lors des neuf dernières parties. Tout un éveil offensif de la brigade défensive du Canadien qui n'avait offert que 12 buts lors des 51 premières rencontres de la saison.

Au-delà le but qu'il a marqué, Kaiden Guhle a offert une performance défensive à l'image de celles qu'il multipliait avant d'être blessé. Jouant avec aisance, avec confiance, avec conviction, il a solidifié le flanc gauche de la défensive. Guhle a été jumelé à David Savard, offrant ainsi au Canadien un duo de premier plan pour contrer les meilleurs éléments offensifs de l'adversaire.

Stéphane Robidas a bien géré le temps d'utilisation de son jeune arrière qu'il a limité à 20 présences (18 min 27 s) dans le cadre d'un premier match après une si longue absence.

Mais bien qu'il n'ait pas fracassé la barre des 20 minutes comme il le faisait régulièrement avant sa blessure, Kaiden Guhle a, comme Denis Gurianov, fait très bonne impression dans le cadre de son premier match en 2023.

En attente d'Edmundson

Le retour de Kaiden Guhle a repoussé celui du vétéran Joel Edmundson qui est toujours au centre de rumeurs de transactions.

Edmundson est remis de sa plus récente blessure. Mais en dépit du fait que le couperet tombera vendredi sur la période des transactions, l'état-major a décidé de jouer de prudence, semble-t-il.

Surtout que les Oilers d'Edmonton, l'un des clubs qui s'intéressaient à Edmundson, ont décidé de donner un grand coup mardi en misant plutôt sur le vétéran Mattias Ekholm des Predators de Nashville.

Il sera intéressant de voir si le Canadien arrivera malgré tout à trouver preneur pour Edmundson d'ici 15 h vendredi ou s'il devra attendre jusqu'à l'an prochain.

Le Canadien a mis le cap sur Los Angeles immédiatement après sa victoire aux dépens. C'est congé aujourd'hui pour les joueurs de Martin St-Louis qui croiseront, jeudi et vendredi, les Kings et les Ducks avant de se rendre à Las Vegas où le Tricolore complètera son voyage dans l'Ouest américain dimanche face aux Golden Knights.