BROSSARD – Carey Price et Shea Weber sont des hommes de peu de mots, ce n’est pas pour rien qu’ils s’entendent à merveille. Même s’ils ont été réservés dans leurs commentaires, ils étaient heureux de renouer avec leurs coéquipiers et de participer à un premier entraînement complet en équipe.

« Oui, c’est agréable d’être là et avoir une pratique complète. Ça permet aussi de mieux connaître les gars. La Coupe du monde, c’était bien amusant et ce n’était pas facile ; le repos ne fait pas de tort », a confié Weber qui a sèchement répondu par l'affirmative à une question d'un confrère qui cherchait à savoir s'il était en santé à 100%.

En raison de la présentation de la Coupe du monde, Price et Weber ont profité d’un repos bien mérité et ils se soumettront à un seul match préparatoire – le dernier – qui aura lieu, jeudi soir, au Centre Bell contre les Maple Leafs de Toronto.

En ce qui concerne Price, il a renoué avec l’action de brillante manière dans l’uniforme du Canada et il connaît les spécificités du CH par cœur. Par contre, la situation diffère pour Weber. Comme l’a reconnu Michel Therrien, dans un monde idéal, le défenseur de 31 ans aurait disputé quelques matchs d’entraînement pour se familiariser avec ses nouveaux partenaires.

« D’abord, je suis certain qu’ils sont excités. C’est bien de revoir Carey, ça faisait un bout qu’on ne l’avait pas vu dans notre uniforme. Il a très bien joué à la Coupe du monde et c’était bon pour lui. Il est en santé, il a l’air en forme », a exprimé Therrien. 

« Pour Shea, c’est une bonne chose qu’il puisse au moins jouer un match. C’était organisé ainsi cette année, on ne pouvait rien y faire. Est-ce que j’aurais aimé qu’il joue plus de matchs ? Oui. Il doit s’habituer à ses nouveaux coéquipiers et à leurs tendances », a ajouté l’entraîneur.

À tout le moins, Weber a déjà développé une chimie intéressante avec Price. En plus de se connaître à l’extérieur de la patinoire depuis quelques années, les deux athlètes ont pu jouer plusieurs rencontres ensemble sur la scène internationale et ils ont pu s’entraîner ensemble cet été en Colombie-Britannique.

Beaulieu ne veut pas rater cette chance en or

Bien sûr, Weber devra avant tout bâtir une cohésion avec son compagnon à la ligne bleue. Si le plan fonctionne comme prévu, ce joueur se nomme Nathan Beaulieu. En effet, Beaulieu s’est entraîné avec l’ancien capitaine des Predators de Nashville, mercredi, et le Canadien mise sur cette possibilité.

« Nathan a connu un bon camp d’entraînement. On dit toujours qu’on prend nos décisions en fonction des performances des joueurs. J’ai eu une bonne discussion avec lui, mardi matin pour lui expliquer mes attentes et il a répondu avec une solide performance en soirée », a expliqué Therrien qui voit Beaulieu grandir avec Weber comme mentor.

Fidèle à sa personnalité, Weber ne s’est pas emballé devant les médias à ce propos.

« On a eu une bonne première journée ensemble, on doit bâtir là-dessus. J’ai hâte de jouer avec lui, c’est un jeune défenseur talentueux qui patine très bien et voit bien la glace », a décrit Weber. 

Plus expressif, Beaulieu a exprimé sa reconnaissance pour cette confiance des dirigeants qu’il doit conserver. 

« Je suis très honoré d’avoir l’occasion de jouer à ses côtés, je pense que nos styles se complètent bien. Je dois jouer mon rôle, je sais qu’il remplira le sien », a confié Beaulieu.

L’ancien défenseur des Sea Dogs de Saint John a entamé la saison 2016-17 avec une attitude plus persuasive.

« J’ai abordé l’année sans vouloir avoir de regret. Je savais qu’elle serait importante pour moi. Je veux aller à fond la caisse et ne pas échapper aucune opportunité. Je sens que ça roule bien pour moi et je ne veux pas que ça change », a-t-il indiqué.

Après avoir trouvé ses repères dans la LNH grâce aux conseils de Sergei Gonchar notamment, Beaulieu se retrouve avec un autre vétéran de grande réputation. 

« C’est énorme, ça m’a aidé à grandir dans la ligue quand j’avais à percer », a noté Beaulieu qui croit pouvoir s’adapter aux préférences de Weber sans trop d’anicroche.

L’association entre Weber et Beaulieu implique d’Andrei Markov sera employé à la gauche de Jeff Petry sur le deuxième duo. En 2015-16, le Russe a dû prendre les bouchées doubles en présentant une moyenne d’utilisation de 23 :50.

Cette saison, le Tricolore aimerait lui confier de 20 à 22 minutes d’action par partie question d’économiser ses « vieilles » jambes de 37 et bientôt 38 ans.

« Andrei a beaucoup d’expérience et il a grande valeur au sein de notre club. On aimerait l’utiliser autour de 20 minutes (par match). L’an passé, avec les blessures, on s’est égaré du plan un peu », a admis Therrien qui n’avait pas trop le choix.

Les nouvelles orientations de l’avantage numérique – et les résultats de celles-ci – détermineront si Beaulieu y patrouillera aussi la ligne bleue avec Weber.

« Est-ce qu’il aura les mêmes responsabilités ? Je fais allusion ici aux unités spéciales. C’est ce qui peut différencier leur utilisation. On va tenter des expériences et on va voir ensuite », a fait remarquer Therrien.

La présence de Weber et Beaulieu lance en quelque sorte la saison 2016-17. Sans eux, le Canadien se préparait pour le calendrier régulier, mais leur présence était attendue. Tous les membres du Tricolore étaient heureux de les voir s’entraîner.

À bien y penser, il y a peut-être Jean-Jacques Daigneault qui n’était pas d’accord pendant une fraction de seconde. En effet, Weber a failli lui arracher la tête quand son tir sur réception a dévié sur la barre horizontale pour le frôler de quelques centimètres. 

« Oui, je l’ai presque tué ! Je pensais même que je l’avais touché. Heureusement, ce n’était pas le cas », a dit Weber avec une conclusion que personne ne contredira.