André Tourigny est un homme comblé. Alors que plusieurs entraîneurs de carrière ne peuvent pas pratiquer leur passion au quotidien depuis quelques mois, Tourigny s’apprête à diriger l’équipe canadienne lors du prochain Championnat mondial de hockey junior.

L’entraîneur-chef des 67’s d’Ottawa dans la Ligue de l’Ontario a bien voulu offrir ses observations au sujet de Kaiden Guhle, sélectionné au 16e rang du dernier repêchage par les Canadiens de Montréal,

« C’est un mélange de Colton Parayko et Marc- Édouard Vlasic », a lancé Tourigny au micro de Martin Lemay et Yanick Lévesque lors de l’émission On Jase sur les ondes de RDS.André Tourigny

Tourigny n’a pas eu peur de se lancer dans le jeu des comparaisons pour parler du défenseur de 18 ans.

« C’est pas un flashy, comme un P.K. Subban ou un Tyson Barrie, ce n’est pas ça du tout. C’est un gars efficace, qui patine. Il a un bon sens du hockey, de bonnes habiletés.  C’est un gars qui fait des jeux, qui a un bon tir, mais il est posé dans son jeu. Il donne de bonnes mises en échec et c’est un bon patineur. Si tu veux un gars dessiné pour jouer contre les meilleurs, c’est Kaiden Guhle.  »

Guhle sera l’un des 47 joueurs présents au camp de sélection d’Équipe Canada junior. Un camp de 40 jours où Tourigny aura la chance d’épier les meilleurs espoirs au pays. Pour lui, le choix de Guhle était une évidence pour le Canadien.

« C’est un joueur que j’aime beaucoup. Il était dans un groupe très fort au repêchage de cette année. Dans une autre année, Guhle aurait sorti 5e au 6e au total, je n’aurais pas été surpris. Ça aurait été un excellent choix », a vanté l’entraîneur au sujet d’un des membres potentiels de sa brigade défensive pour le tournoi qui s’amorcera le 25 décembre.

Lors de la dernière saison avec les Raiders de Prince Albert, Guhle a inscrit 40 points, dont 11 buts, en 64 rencontres dans la Ligue de l’ouest. Tourigny voit en l’espoir « un prototype Marc-Édouard Vlasic », mais avec plus de talents offensifs.

 « Tu regardes San Jose jouer, tu ne retournes pas chez vous en disant : ‘’Hey, le 44 aujourd’hui, il a volé le show!’’ Non, il ne volera pas le show, mais l’autre équipe fait rien quand le 44 est sur la glace. Il a «shutdown» tout le monde, c’est exactement ça. Rien de flashy, mais il fait la job, il est aimé de ses coéquipiers, il est aimé de tout le monde. C’est un excellent joueur. »

Tourigny en avait moins à dire au sujet d’Alexis Lafrenière. Il ignore toujours si le plus récent premier choix du repêchage sera disponible pour le tournoi. Il a cependant confirmé à la blague qu’il n’était pas question qu’aucun autre joueur n’enfile le numéro 11 du premier choix du dernier repêchage.

« Non! On va le garder dans la chambre d’hôtel celui-là, juste au cas », a lancé Tourigny en riant.

Gagner avec les meilleurs, la seule priorité

Seulement neuf joueurs sur les 47 invités proviennent de la LHJMQ, mais André Tourigny n’a pas bronché quand on l’a questionné au sujet des reproches donnés à Hockey Canada pour le peu d’invitations envoyées aux espoirs du Québec.

« Québécois ou pas, on veut GAGNER! »

« Pensez-vous vraiment que la provenance du joueur est plus important pour moi que bâtir la meilleur équipe pour répondre aux attentes et gagner la médaille d’or? Au bout de la ligne, on veut gagner.

« Si on prend deux Québécois cette année, les gens vont chialer. Dans trois ans, dans cinq ans, dans dix ans, si on gagne la médaille d’or, les gens vont dire que c’est fabuleux. Si on prend 12 Québécois et on ne se rend même pas dans la ronde des médailles, ne vous cassez pas la tête, personne ne se souviendra du nombre de Québécois qu’on a choisi. Ils vont se souvenir que nous n’avons pas fait la job. »

Le camp de sélection s’amorcera le 13 novembre à Red Deer. Équipe Canada junior pourra conserver un total de 25 joueurs pour le tournoi de cette année. La compétition se met en branle le 25 décembre et la finale aura lieu le 5 janvier 2021.

En bout de ligne, on veut les meilleurs joueurs
« Être sélectionné cette année serait très spécial »
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