MONTRÉAL – Charles Hudon joue si rarement qu’il en vient à se sentir à l’écart du groupe, de la famille que représente le Canadien. Ce n’est pas une spéculation, c’est une affirmation lâchée avec la franchise qui le caractérise.

 

En poste face aux Flyers de Philadelphie, Hudon n’a pas été capable de s’empêcher de livrer le fond de la pensée. On tient à préciser qu’il ne le fait pas pour se lamenter, il répond tout simplement sans embellir la vérité.

 

« C’est difficile d’être à l’extérieur de la formation, de la famille de l’équipe. Tout de suite après sa suspension, Paul (Byron) m’a texté. Les gars pensent encore à moi même si ça faisait longtemps que je n’avais pas été en uniforme. Ça fait du bien et ça m’a aidé quand je me suis retrouvé sur la glace », a confié Hudon après la défaite.

 

Le Québécois de 24 ans a utilisé le tout pour connaître un début de match convaincant. À l’image de l’équipe, ce fut plus discret par la suite, mais il était satisfait de sa sortie dans l’ensemble. 

 

« J’étais content de ce que j’ai accompli sur la patinoire, mais le résultat n’était pas celui qu’on souhaitait », a-t-il jugé.

 

« Je me suis bien senti, ça faisait longtemps que je n’avais pas joué. Mais le timing et la vitesse, ce ne fut pas aussi difficile à retrouver que je le pensais. Malheureusement, j’ai manqué quelques chances. Au moins, j’ai pu les obtenir ce qui est mieux que mes derniers matchs », a poursuivi l’attaquant.

 

Refuser des punitions comme au football ?

 

Considérant les ennuis de son équipe sur le jeu de puissance, Claude Julien aurait pu tomber dans l’exagération, plus tôt cette saison, en disant que son équipe est meilleure à cinq contre cinq qu’à cinq contre quatre.

 

Le problème, c’est qu’il s’agit de la réalité. On présume que l’entraîneur du Tricolore aimerait pouvoir refuser les punitions de l’adversaire comme peut le faire son bon ami, Bill Belichick, le pilote des Patriots de la Nouvelle-Angleterre.

 

« On continue de travailler sur cet aspect, mais on ne parvient pas à trouver les réponses. C’est un jeu de puissance frustrant à regarder parce qu’on envoie nos meilleurs joueurs sur la patinoire et les prises de décisions ne démontrent pas que c’est le cas. C’est difficile à expliquer, mais on est une meilleure équipe à cinq contre cinq avec ces mêmes joueurs. On doit améliorer des choses là-dessus. On n’est pas une menace en avantage numérique et c’était particulièrement le cas dans ce match après des performances un peu mieux », a déploré Julien.

 

« On se fait poser la question après chaque match. J’aimerais avoir la réponse, mais on aurait déjà effectué les changements… », a commenté Shea Weber avec exaspération.

 

Ce qu’ils ont dit

 

« Non, pas de la façon qu’on a patiné. L’utilisation avait été bien répartie vendredi et on avait encore de l’énergie dans le système pour cette partie. Mais il aurait fallu trouver une façon de compter avant eux. » - Jonathan Drouin à propos du facteur de la fatigue de deux matchs en autant de jours.

 

« Non, surtout pas avec notre manière de jouer en première période. C’était un peu trop tard quand c’était rendu 4-1. » - Drouin qui ne croit pas que son équipe a baissé la garde contre une équipe moins puissante.  

 

« C’était correct, on aurait aimé ajouter cette victoire, mais leur gardien a été très solide et c’est ainsi que ça se passe parfois. » - Shea Weber au sujet du dossier de 5-4 pour neuf parties en quinze jours.  

« Le momentum peut changer très facilement quand on joue deux matchs en vingt-quatre heures. On a manqué nos chances en première période et ils ont capitalisé sur leurs rares occasions. Il faut juste rebondir, c’est une grosse partie qui s’en vient avant de partir se ressourcer pendant la pause. On a une bonne chimie pour rebondir. » - Charles Hudon invité à expliquer la baisse de régime après le 1er entracte.