Carey Price a tellement souvent été l’histoire du match depuis le début de la saison qu’il devient difficile de trouver de nouveaux mots, de nouvelles façons, de dire et/ou d’écrire à quel point il a joué un rôle important dans une victoire du Canadien.

Même le principal intéressé semble à court de mots. Car après sa sélection à titre de première étoile de la rencontre, une première étoile bien méritée considérant la qualité de plusieurs des 36 arrêts qu’il a réalisés, Carey Price a fait faux bond à mon collègue Marc Denis qui pose quelques questions à la première étoile du Tricolore après les victoires du Canadien au Centre Bell.

Au lieu de venir rejoindre l’ami Marc, Price a filé au vestiaire après avoir salué, les deux mains levées au ciel, les partisans qui l’acclamaient. C’est Max Pacioretty, l’auteur du but gagnant marqué en prolongation, qui a finalement pris la parole et qui a... louangé le travail de Carey Price.

Difficile de faire autrement!

Carey Price a récolté 14 fois la première étoile cette saison. Il revendique aussi cinq sélections à titre de deuxième étoile et une à titre de troisième.

Des 14 premières étoiles obtenues, Price en a célébré huit sous les Carey! Carey! Carey des fans encore massés dans les gradins du Centre Bell après les rencontres.

Contre les Capitals samedi, Price a récolté sa quatrième sélection consécutive, sa troisième de suite au Centre Bell. On peut donc l’excuser d’avoir décidé de remettre sa petite rencontre avec Marc Denis jusqu’à sa prochaine sélection qui, si la tendance se maintient, ne tardera pas trop.

Un autre vol?

Faute d’une façon plus originale de l’écrire, convenons qu’avec ses 36 arrêts, Carey Price a donc une fois encore donné la victoire à son équipe. Une victoire de 1-0 aux dépens des Capitals de Washington. Victoire que Max Pacioretty a confirmée en faisant dévier une belle passe acheminée par Tomas Plekanec devant le filet défendu par Braden Holtby. Avec ce 23e but cette saison, Max Pacioretty accède au top-30 des marqueurs de la LNH avec ses 40 points.

Bizarre quand même de voir que l’équipe de première place au classement de l'Association Est voit son meilleur attaquant occuper le 30e rang des marqueurs du circuit.

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Bizarre oui. Du moins un peu. Mais quand tu comptes sur le meilleur gardien de la LNH, un gardien qui vole des matchs comme un cleptomane, tu peux te permettre d’être un brin ou deux timides en attaque et un brin ou deux poreux en défensive.

Peut-on parler d’un autre vol perpétré par Price?

Par Carey qui vient de signer son deuxième jeu blanc de suite – il a blanchi ses adversaires depuis le milieu de la deuxième période mardi dernier contre Dallas soit une période de 153 min 03 s – son quatrième de la saison, son 29e en carrière, un blanchissage qui lui permet de rejoindre Patrick Roy au 5e rang des gardiens les plus auréolés de blanchissages avec le Tricolore?

Après deux périodes, oui on pouvait parler d’un vol. D’un autre vol. De fait, il fallait parler d’un autre vol. Car bien que le score était 0-0, Price avait réalisé 26 arrêts alors que son vis-à-vis Braden Holty en comptait 13.

Plus encore que le chiffre des tirs au but, les occasions de marquer favorisaient les Caps 13-4 selon mon évaluation. Mon savant collègue Pierre Ladouceur de La Presse avait un compte de 16-5 en faveur de Washington. Comme quoi il m’arrive d’être généreux avec le Tricolore...

Après deux périodes, le Canadien ne ressemblait en rien à l’équipe qui a muselé les Rangers, jeudi, à New York, en travaillant fort et bien devant son gardien.

Après deux périodes samedi, c’était le Canadien qui soulève plus de questions que le Tricolore qui propose des réponses convaincantes qui patinait devant Carey Price. Le Canadien qu’on a trop souvent vu cette année laisser à son gardien et à ses poteaux qui l’ont aidé quatre fois, le soin de garder le club dans le match.

Mais en troisième, le Canadien a changé de poil. Il a repris le contrôle de sa patinoire, le contrôle du match et ce sont les Caps qui se sont mis à avoir chaud. Même qu’ils doivent se compter un brin ou deux chanceux de quitter Montréal avec un point au classement tant P.K. Subban, avec son tir sur le poteau, est passé à un cheveu de donner la victoire au Tricolore avec quelques secondes à faire en troisième.

Mais bon! C’est connu. Passer proche, ce n’est bon qu’aux fers, à la pétanque et à quelques sports qui sont à des années-lumière du hockey.

P.K. s’impose

J’ai souvent critiqué P.K. Subban depuis le début de la saison. Je le critiquerai sans doute encore régulièrement d’ici la fin de sa carrière, car avec le salaire qu’il touche, il prendra sa retraite bien avant moi.

Mais depuis quelques matchs, il faut encenser P.K. Subban qui joue avec conviction, avec hargne. Qui joue à la hauteur de son talent et des responsabilités qui lui reviennent à titre de défenseur le plus talentueux de l’équipe, de patineur le mieux payé.

Subban prend encore des chances. C’est normal. Et il en prendra encore beaucoup. Mais lorsque la chance lui crache au visage au lieu de lui sourire, P.K. trouve le moyen de se reprendre.

Plusieurs fois samedi après-midi, il a commis une petite erreur ici, il a échappé une rondelle là. Mais il s’est repris.

Tenez : sur le but de la victoire, P.K. est coupable de la perte de rondelle en zone des Capitals. Au lieu de regarder au ciel et de se donner en spectacle, il a patiné rapidement et efficacement pour aller récupérer cette rondelle en zone du Canadien. Avec un joueur des Caps prêt à profiter de sa moindre erreur, P.K. a relancé l’attaque avec une bonne passe vive et précise à Plekanec. Quelques secondes plus tard, c’était le but.

Le P.K. que je n’aime pas aurait multiplié les secondes perdues en tentant d’échapper à son adversaire, puis à un autre et sans doute un troisième au lieu de faire le jeu simple. Le jeu efficace. Le jeu qu’il faut faire.

Ses coéquipiers auraient perdu patience et seraient peut-être revenus au banc pour effectuer un changement ou seraient allé s’écraser contre la bande en attendant de voir et de comprendre ce que l’as défenseur tentait de faire.

Samedi, Subban s’est servi de ses coéquipiers. Et le Canadien a marqué.

En plus de jouer à la hauteur de son talent, P.K. a encore été impliqué dans quelques batailles solides autour du filet de Carey Price et le long des bandes.

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Il ne les a pas toutes gagnées. C’est vrai. Il s’est encore retrouvé au banc des pénalités. C’est vrai aussi. Mais il est surtout loin de s’être défilé comme confirment ses six mises en échec. Le double d’Alexei Emelin qui a terminé deuxième chez le Canadien samedi. Et ça, c’est une bonne nouvelle. Après ses démêlées avec Chris Kreider, jeudi, à New York, P.K. s’est fait un nouvel ami en se mesurant à quelques reprises à Brooks Laich.

Ajoutez à tous ces petits jeux, le fait que Subban a passé près de 28 minutes sur la patinoire et qu’il a décoché quelques très bons tirs en direction du filet des Caps et on se retrouve – enfin! – avec le P.K. dont le Canadien a besoin pour bien épauler Carey Price afin de mousser ses chances de se rendre le plus loin possible au printemps.

Important aussi de donner des étoiles à Max Pacioretty bien sûr – sept tirs cadrés sur les 11 tentés – Tomas Plekanec – six tirs cadrés et 11 mises en jeux gagnées sur les 19 disputées – et aussi au jeune Christian Thomas qui a joué son meilleur match dans la LNH samedi après-midi.

Très impliqué à chacune de ses présences, Thomas a su se faire remarquer pour les bonnes raisons autant par ses adversaires qui ont d’ailleurs écopé d'une pénalité à ses dépens et ses coéquipiers avec ses six tirs cadrés sur les neuf tentés.

Tout ça en 14 présences totalisant un peu plus de huit minutes d’utilisation.

Eller dans la mélasse

Si seulement Lars Eller pouvait s’inspirer de lui.

Eller a encore connu un match difficile samedi. Il travaille. Pas de doute là-dessus. Il patine. Il tente des choses. Mais rien n’aboutit. Comme s’il patinait dans le sable, dans la mélasse ou dans un affreux mélange des deux! Au point où il est devenu nécessaire de se demander s’il mérite vraiment le rôle qu’on lui décerne et les 18 minutes et quelques d’utilisation obtenues samedi.

Parce que le Canadien surfe sur une séquence de cinq victoires de suite, qu’il revendique maintenant 12 gains (12-2-1) à ses 15 derniers matchs et que Carey Price s’impose comme première étoile de la dernière semaine dans la LNH, comme première étoile du mois de janvier et candidat de premier plan pour gagner le trophée Hart, on va mettre l’accent sur tout ce qui est positif chez le Canadien en ce moment et donner à Eller le temps de renverser la vapeur.

S’il est en mesure de le faire...