samedi, 12 déc. 2009. 06:56

Jean Béliveau a vu le jour à Trois-Rivières le 31 août 1931. Il est le premier de la famille de huit enfants d'Arthur et Laurette Béliveau.

Toute sa vie, le Grand Jean se rappellera des enseignements de son père, un homme avec une force de caractère peu commune.

Déménagé à Victoriaville, au coeur de la région des Bois-Francs, Jean Béliveau s'initie aux rudiments du hockey, comme des milliers de Québécois à cette époque, sur une patinoire extérieure avec les jeunes du voisinage. Tous rêvent de jouer à la Maurice Richard et de porter l'uniforme du Canadien. Sauf que ses habilités naturelles ressortent immédiatement et son physique imposant lui donne une longueur d'avance sur ses compagnons.Jean Béliveau amorce sa carrière junior avec les Tigres de Victoriaville de la Ligue junior A du Québec. À la suite d'une décision de son père, il joindra par la suite les Citadelles de Québec pour deux saisons où il devient une très grande vedette.

À la fin de son stage junior, le Gros Bill doit maintenant faire un choix pour la poursuite de sa carrière : Montréal ou Québec? Le Canadien ou les As?

Mais le Grand Jean a un préjugé favorable pour Québec. Béliveau choisit donc la Ligue senior et les As, avec qui il connaîtra deux saisons phénoménales. Il est le roi de Québec.

Le 27 juin 1953, Jean Béliveau épouse Élise Couture. Le couple aura une fille, Hélène. Durant la lune de miel, le nouveau marié confie à son épouse qu'il est temps maintenant de prendre le chemin de Montréal.

Le 3 octobre, à 22 ans, Béliveau appose sa signature au bas d'un contrat de cinq ans avec le Canadien de Montréal, un contrat évalué à 105 000 dollars. Du jamais vu au hockey!

Le Gros Bill va goûter aux joies de la victoire ultime à sa troisième saison. Il est l'un des importants rouages de cette fabuleuse équipe qui remporta cinq coupes Stanley consécutives et participé à sept finales de suite.

En 1956, il obtient le statut de joueur-vedette. Champion pointeur du circuit avec 88 points, dont 47 buts, il ajoute à son trophée Art-Ross, le trophée Hart remis au joueur par excellence de la Ligue nationale.

Jean Béliveau devient une icône partout au Canada-Français.

Le début des années 1960, après le départ de Maurice Richard, est difficile pour Béliveau. Mais la deuxième portion des années '60 est tout à fait formidable. L'équipe réussit quatre conquêtes de la coupe Stanley en cinq ans. Le 11 février 1971, contre les North Stars du Minnesota, il complète un truc du chapeau qui lui permet d'atteindre le plateau des 500 buts. Seul Maurice Richard avait déjà réussi l'exploit.

Et il couronne sa carrière avec une 10e Coupe Stanley.

Béliveau se retire après avoir compté 507 buts en 1 125 matchs en saison régulière et amassé 1 219 points, le deuxième plus fort total de l'histoire du Canadien. Il a récolté un trophée Art-Ross, deux trophées Hart et un Conn-Smythe.

Membre du Temple de la renommée du hockey, son chandail no 4 est retiré au début de la saison 1971.

À sa retraite, il se transporte au deuxième étage du Forum. Il occupe le poste de vice-président des Affaires sociales et sa principale responsabilité est de maintenir le lien entre le Canadien et les amateurs. Il s'y consacrera pendant 22 ans, soit jusqu'au 31 août 1993.

L'année suivante, le premier Ministre Jean Chrétien lui offre le poste de gouverneur général du Canada, une offre que Monsieur Béliveau refuse pour des raisons personnelles.

Au tournant du millénaire, après avoir remporté cette lutte contre le cancer, Jean Béliveau a été honoré justement, de plusieurs façons. Doctorats honorifiques, Ordre du Canada et Ordre national du Québec, timbre poste et pièce de monnaie à son effigie. Sans compter deux statues de bronze, devant l'aréna qui porte son nom à Longueuil, et sur la Place du Centenaire aux abords de l'actuelle demeure du Canadien.

Au cours des dernières années, à travers les épreuves liées à son état de santé, Jean Béliveau aura su de son vivant à quel point il a été apprécié et admiré par tous ses concitoyens, d'un océan à l'autre.