Jeunesse, unité et caractère
Canadiens samedi, 4 mai 2013. 16:56 mercredi, 11 déc. 2024. 15:20Soyons honnêtes mes amis : les sceptiques étaient nombreux chez les partisans du Canadien après la défaite de jeudi aux mains des Sénateurs. Le résultat final, autant que les retombées potentielles du geste d’Eric Gryba sur Lars Eller, ont semé le doute chez plusieurs. Le rendement inadéquat de Carey Price a certainement alimenté davantage les craintes pour le reste de la série. Et l’annonce de l’absence de Max Pacioretty et de Brian Gionta pour le deuxième match a tout simplement achevé le portrait. Pourtant…
Pourtant, le Canadien a encore une fois réussi à déjouer les calculs et vient de se donner une sérieuse dose de confiance pour la suite en nivelant les choses vendredi soir au Centre Bell. Et c’est en puisant dans sa recette à succès de la saison régulière que le Tricolore a réussi à dominer son adversaire.
Commençons d’abord par la contribution inestimable de ses jeunes joueurs. Brendan Gallagher, Alex Galchenyuk et Jarred Tinordi ont tout simplement été remarquables jusqu’ici et vendredi, ces trois recrues ont dicté une grande part du dénouement. Le premier a encore marqué, a décoché quatre tirs au but et a mis à bout de nerfs tous les défenseurs des Sénateurs. Le deuxième, en retrouvant sa position naturelle, a affiché un rendement d’un vétéran : plus de 15 minutes de temps de jeu, une mention d’assistance sur le but de Gallagher (un jeu magnifique !) et il a bloqué trois tirs. Le troisième nous donne déjà, quant à lui, la preuve irréfutable qu’il aura une très belle carrière à la ligne bleue et Michel Therrien n’hésite plus à l’utiliser dans plusieurs situations de jeu. Près de 16 minutes sur la patinoire, quatre mises en échec et trois tirs bloqués, sans compter de nombreuses relances d’attaque, voilà autant de statistiques qui appuient cette grande éclosion pour Jarred Tinordi.
Le Canadien a aussi démontré un jeu d’ensemble impressionnant vendredi. Tous les joueurs, sans exception, ont offert un niveau d’intensité égal et ils ont tous accepté de ramer dans la même direction. Et sauf Gabriel Dumont, tous ont obtenu au moins près de 11 minutes de temps de jeu et ont tous contribué autant à l’attaque qu’à la défense, ce qui fut un véritable bonus pour l’entraîneur, particulièrement dans la perspective d’un deuxième match en deux soirs. Le but de Ryan White fut particulièrement marquant en ce sens.
Parlons en terminant de caractère. Il eut été facile de baisser la tête et les bras avant le deuxième match de la série, compte tenu des circonstances de la veille et de l’absence de deux autres joueurs-clés. Mais tout au contraire, le Canadien s’est comporté comme une équipe inspirée, une équipe qui avait la rage au cœur et qui avait envie de dicter l’allure des choses. Carey Price a fait un énoncé important avec plusieurs arrêts importants. Josh Gorges a fièrement relevé ses manches après un match difficile la veille, en jouant plus de 21 minutes et en bloquant 5 tirs. Et que dire de Raphaël Diaz ! Humilié par l’entraîneur adverse, perturbé par son jeu qui a mené à la blessure de Lars Eller, le défenseur a disputé l’un de ses meilleurs matchs avec le Canadien : près de 23 minutes sur la patinoire, rendement de +1, 4 tirs au but, 3 mises en échec et 4 tirs bloqués ! Voilà toute une performance en remerciement à l’appui indéfectible de son entraîneur, exprimé publiquement, malgré la tourmente qui a suivi les événements de jeudi soir.
On verra l’allure que prendra la série à compter de dimanche soir. Mais avec le recul, on peut facilement conclure que le Canadien pourrait mener 2-0 au moment d’écrire ces lignes. Et si, comme le dit souvent Michel Therrien, « tout est d’abord dans la façon de jouer et de faire face à l’adversité », on peut croire que les deux rencontres à Ottawa vont nous donner du jeu intense et enlevant.
Une longue série, disions-nous il y a quelques jours ?