En plus d’avoir eu le temps de compléter leurs achats de cadeaux avant le réveillon, les joueurs du Canadien peuvent célébrer Noël avec leurs proches aujourd’hui.

Mieux encore, ils pourront se reposer en famille demain avant de mettre le cap sur la Floride où ils amorceront la deuxième moitié du calendrier samedi face au Lightning de Tampa Bay.

Cette pause des Fêtes est toute nouvelle pour les joueurs du Canadien. Habituellement, le Tricolore prolongeait son calendrier jusqu’au 23, le plus souvent sur la route, et il reprenait le collier dès le 26. Rien pour aider sa fiche. Pas surprenant que le Tricolore n’ait jamais joué pour plus de ,500 lors des 10 matchs suivant la « pause » de Noël lors des trois dernières saisons : quatre victoires en 2011-2012, cinq victoires en 2010-2011, cinq en 2009-2010. L’an dernier? Ne me dites pas que vous avez déjà oublié le lock-out?

Il sera donc intéressant de voir comment les joueurs du Tricolore réagiront à cette amélioration notable au calendrier.

Ça ne veut pas dire que les choses seront faciles.

Samedi, à Tampa, le Canadien croisera un club qui surprend plus que lui depuis le début de la saison. Avec un match en main, le Lightning devance d’ailleurs le Tricolore avec deux points de plus au classement.

Sans Steve Stamkos, ce n’est pas rien!

Le surlendemain, dans le sud de la Floride, les Panthers de la Floride pourraient jouer le même vilain tour qu’ils ont joué à la troupe de Michel Therrien lors de leur escale au Centre Bell il y a 15 jours à peine.

Remarquez ce réveillon du jour de l’an, à Sunrise, attirera tellement de « Snow Birds » que le Canadien aura sans doute l’impression de jouer à la maison. Mieux encore, s’ils ne connaissent pas un fort match, les joueurs du Tricolore devraient être épargnés des huées qui leur tomberaient dessus au Centre Bell. Les fans qui séjournent en Floride, sont en vacances et échappent aux contrecoups de l’hiver. Ça devrait les aider à être un brin ou deux plus patients. Quoi que…

Michel Therrien et ses joueurs seront quelque part entre Fort Lauderdale et Dallas lorsque le décompte de la nouvelle année arrivera à zéro.

Ils s’offriront ensuite une réception du Nouvel An avant de recroiser les Stars le 2 janvier.

S’il n’en tenait qu’à Marc Bergevin, son équipe n’aurait pas profité d’un aussi long congé entre son dernier match avant la pause de Noël et son premier tout juste après.

Comme son entraîneur-chef, Marc Bergevin est bien conscient que ses joueurs étaient à bout de souffle la semaine dernière. Que le calendrier était loin d’être facile en décembre.

Mais parce que celui qui les attend après la pause olympique ne sera pas de tout repos non plus, et aussi parce que les défaites à ce moment seront plus lourdes de conséquences, car il restera de moins en moins de matchs pour se racheter, le DG du Tricolore a tenté de jongler avec le calendrier l’été dernier.

Il aurait préféré que son club joue un match de plus avant Noël, ou un de plus entre les deux réveillons, afin d’éliminer l’une des sept séquences de deux matchs en deux soirs qui les attendent en deuxième moitié de calendrier.

Des séquences comme Detroit-Washington, les 24 et 25 janvier, Tampa-Winnipeg, les 1er et 2 février, Detroit-Pittsburgh, les 26 et 27 février, Ottawa-Buffalo et Buffalo-Boston, les 15 et 16, 24 et 25 mars, Ottawa-Detroit et Chicago-New York (Islanders) les 4-5 et 9-10 avril.

De ces sept séquences, une seule Tampa-Winnipeg se déroulera au Centre Bell. Toutes les autres seront marquées d’un voyage entre les deux matchs.

La non-disponibilité du Centre Bell, comme c’est toujours le cas durant la pause des Fêtes, a freiné les élans de Bergevin dans sa quête d’améliorer le calendrier.

Bergevin en Europe

Pendant que ses joueurs profitent d’un congé, le directeur général Marc Bergevin, lui, travaille.

De Chicago, où il a rejoint sa conjointe et ses enfants qui habitent toujours la ville des vents, Bergevin a jonglé avec la négociation du contrat de P.K. Subban, avec ses plans de transaction visant à améliorer son équipe et avec le développement de la relève.

Au lieu de profiter d’une journée supplémentaire de congé, le DG du Tricolore s’envolera jeudi vers la Suède où il assistera au Championnat mondial junior.

Bergevin aura bien sûr à l’œil ses six jeunes prospects impliqués dans ce grand tournoi – Zachary Fucale et Charles Hudon (Canada), Arturri Lehkonen (Finlande), Sebastian Collberg et Jacob De La Rose (Suède), Martin Reway (République tchèque) – mais il épiera aussi le travail des jeunes qui seront disponibles lors du prochain repêchage.

Sans oublier que la présence de plusieurs directeurs généraux peut ouvrir la porte à des négociations directes dans le but de conclure des transactions impliquant des jeunes espoirs ou des joueurs établis.

Lors d’une récente conversation téléphone, Bergevin a indiqué que chacune de ses journées de travail était meublée par son souci d’améliorer son équipe.

Est-ce à dire qu’il bougera au cours des prochains jours? Surtout que le nom de Max Pacioretty continue d’être galvaudé par le biais de plusieurs rumeurs.

Impossible de l’affirmer avec conviction.

Ce qui est clair, c’est que Bergevin jongle avec cette idée depuis un moment puisque Pacioretty a été offert à plusieurs équipes à la fin du mois de novembre.

Pourquoi l’échanger? Surtout que Pacioretty est l’un des rares – pour le pas dire le seul – véritables attaquants de puissance du Canadien, qu’il est gros, rapide et que son contrat – 4,5 millions $ en moyenne jusqu’en 2019 – représente une très bonne affaire.

Parce qu’il faut parfois donner beaucoup pour obtenir ce que l’on recherche pour donner un coup de barre important à une équipe.

Je ne sais pas si le Canadien échangera Pacioretty. Mais s’il le fait, Bergevin est mieux de ne pas le donner. Il est mieux de recevoir aussi. Et de recevoir une valeur sûre et non seulement un mirage de réussite, car son équipe est bien trop fragile pour se permettre la moindre perte de puissance en attaque si elle tient vraiment à maintenir sa place au classement et à assurer sa présence en séries éliminatoires.

Subban : négociations difficiles

Et P.K. ?

Bergevin refuse de faire quelque commentaire que ce soit sur les transactions. Cela dit, il est ouvert aux négos depuis le mois d’août dernier lorsqu’il a pour la première fois ouvert les discussions avec l’agent de P.K. Don Meehan.

Des négociations qui progressent lentement. Des négos qui sont, et c’est tout à fait normal, difficiles, mais qui pourraient débloquer à tout moment.

Les nombreuses options favorisant le défenseur vedette du Tricolore – vous pouvez consulter ici la chronique consacrée aux options s’offrant à P.K. Subban dans ces négociations – n’aident en rien la cause de Bergevin et du Canadien dans ce dossier.

Joint avant Noël, Don Meehan m’a indiqué qu’il ne croyait pas que le dossier se réglerait avant le réveillon.

Entre Noël et le Jour de l’an non plus.

« Mais je suis disponible en tout temps », s’est-il permis d’ajouter.

Il est bien évident que Meehan est disponible. Le contrat de Subban s’ajoutera à la liste de ses plus lucratives signatures en carrière. Ce contrat solidifiera encore un peu plus sa place de choix sur le marché des agents autour de la LNH. Il n’a donc pas l’intention de le bousiller.

Pas surprenant qu’il joue dur avec le Canadien qui n’a pas l’ombre d’un début de pouvoir de négociation dans ce dossier.

C’est pour cette raison que les négos pourraient traîner en longueur. À moins que Bergevin ou son patron Geoff Molson ne réalise qu’il a plus à perdre qu’à gagner à les prolonger indûment.

On verra.

D’ici l’annonce de la mise sous contrat de P.K., la reprise du calendrier du Canadien et/ou une possible transaction, permettez-moi de vous souhaiter un très joyeux Noël et un très beau temps des Fêtes en compagnie de ceux et celles que vous aimez et qui vous aiment.