BROSSARD – C’est sur les épaules de Mike Condon que reposera la pression de garder intact le dossier vierge du Canadien, vendredi à Buffalo.

Un résultat positif permettrait à la formation montréalaise de s’approcher à deux victoires du record de la Ligue nationale conjointement détenu par deux équipes. Les Maple Leafs de Toronto de 1993-1994 et les Sabres de 2006-2007 avaient amorcé leur saison avec dix gains consécutifs.

« Condon jouera demain »

Nerveux, Mike?

« Non, répond sans broncher le rouquin cerbère. C’est juste un autre match. »

Condon aura l’occasion d’effectuer son deuxième départ de la saison dans le premier d’une séquence de deux matchs en 24 heures qui attend le Canadien en fin de semaine. Il y a un peu moins de deux semaines, une performance de 20 arrêts contre les Sénateurs d’Ottawa lui permettait de signer la première victoire de sa carrière dans la Ligue nationale.

« J’imagine que je serai un peu moins nerveux cette fois, mais le travail demeure le même en bout de ligne », minimisait le nouvel adjoint de Carey Price.

Condon retrouvera un adversaire familier sur la glace du First Niagara Center. Jack Eichel et lui ont tous les deux préparé leur saison recrue au même endroit l’été dernier.

« On vient tous les deux du Massachussetts et on a joué dans la même ligue estivale à Foxborough, expliquait celui qui se décrit comme un féroce partisan des Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Il dégaine ses tirs sans avertissement et est un très rapide patineur. Il faut assurément être sur nos gardes lorsqu’il est sur la glace. »

En confiance avec Condon

Pour Mike Condon, l’accession à la Ligue nationale signifie l’obligation de retrouver la mentalité de gardien substitut. Le diplômé de l’Université Princeton a disputé 39 matchs il y a deux ans dans la Ligue de la Côte Est (ECHL) et 48 matchs la saison dernière alors qu’il a subtilisé le poste de gardien numéro un à Joey MacDonald chez les Bulldogs de Hamilton.

Il faudra que le Canadien soit frappé par une malchance terrible pour qu’il s’approche moindrement de ces chiffres cette saison.

« C’est difficile de ne pas jouer beaucoup, mais c’est une réalité que j’ai déjà connue. C’est un rôle que je connais bien et je sais ce qu’on attend de moi, dédramatise l’homme masqué. Coach (Stéphane) Waite fait du bon travail pour me préparer à longueur de semaine, on travaille très fort ensemble. »

Vendredi, Condon pourrait être confronté à un autre gardien issu des rangs universitaires américains. Un produit de l’Université Alaska Fairbanks, Chad Johnson montre une moyenne de buts alloués de 2,41 et un taux d’efficacité de ,906 depuis qu’il a été appelé à remplacer Robin Lehner en tout début de saison.

Mitchell du bon côté

Torrey Mitchell a joué 60 matchs étalés sur deux saisons dans l’uniforme des Sabres. Ça lui en aurait pris plus pour s’exciter le poil des jambes à la veille d’affronter son ancienne équipe.

« Pas vraiment », a répondu avec franchise le joueur de centre quand un journaliste lui a demandé si le prochain match avait à ses yeux un cachet particulier.

Les échos de l'entraînement du CH

« Montréal est ma quatrième équipe, alors c’est quelque chose que j’ai vécu auparavant, a poursuivi l’ancien des Sharks de San Jose et du Wild du Minnesota. Et puis, j’y ai seulement passé un an. J’ai encore des amis au sein de l’équipe, mais c’est tout. »

La saison dernière, le Canadien avait fait l’acquisition de Mitchell à la date limite des transactions, en mars. Pour obtenir les services du rapide patineur de Greenfield Park, le directeur général Marc Bergevin n’avait eu à se départir que d’un choix de septième ronde et d’un joueur de la Ligue américaine, Jack Nevins.

Mitchell portait les couleurs des Sabres pour les quatre matchs qui les avaient préalablement opposés au Canadien. Trois d’entre eux avaient été remportés par les négligés, une anomalie qu’est incapable d’expliquer le pivot de 30 ans.

« Je n’en ai vraiment aucune idée, pour être honnête. Chaque soirée était une histoire différente. Je ne sais pas pourquoi on avait du succès contre Montréal. »

Le changement d’air semble avoir fait le plus grand bien à Mitchell, qui connaît un excellent début de saison après avoir paraphé une nouvelle entente de trois ans avec l’équipe de sa province natale. Il a trois points, dont deux buts, à sa fiche personnelle, et son travail acharné au centre de Brian Flynn et Devante Smith-Pelly attire l’attention pour toutes les bonnes raisons.

Quand arrive à ses oreilles l’observation qu’il pivote peut-être le meilleur quatrième trio de la Ligue nationale, Mitchell grimace et lève les yeux au ciel.

« Je ne pense vraiment pas à ça, ça ne veut rien dire. Vous pourriez dire ça sur chaque position en ce moment parce qu’on n’a pas perdu encore. C’est tout. »