COLLABORATION SPÉCIALE

 

Après avoir été témoin de la plus récente victoire du Canadien de Montréal par la marque de 2-1 face aux Sénateurs d’Ottawa samedi soir dernier dans la capitale nationale – ce qui représentait une 5e victoire consécutive –, je dois dire que l’objectif de rebâtir sur le moyen et le long terme doit absolument demeurer la priorité numéro un du nouveau directeur général Kent Hugues.

 

Le fait de tomber en amour avec ce qu’il est en train de constater au niveau des performances du CH, avec ce plaisir retrouvé et ce nouveau vent d’enthousiasme, pourrait amener Hughes à dévier de l’objectif et de faire preuve d’un manque de lucidité sur la charte de profondeur actuelle de la formation montréalaise. Mais, bien objectivement, je n’ai pas l’impression que ça arrivera. Je ne pense pas que Hughes se laissera prendre au piège par les récents succès à court terme. Il gardera le plan stratégique en tête pour redonner du lustre à cette franchise.

 

Le processus comprendra les étapes suivantes : repêcher, développer et faire cheminer les jeunes espoirs dans un encadrement et une culture organisationnelle gagnante. Cela doit demeurer le centre des priorités pour cet homme de hockey qui démontre de l’extérieur les allures d’un dirigeant calme, posé, réfléchi et qui ne cèdera pas à la panique dans les moments de forte chaleur.

 

Oui, les performances actuelles démontrent que la formation montréalaise n’était pas si pire que certains pouvaient le prétendre, mais de là à penser que d’un seul coup de baguette magique tous les problèmes sont réglés serait prêcher par un excès de confiance nourri par un aveuglement volontaire.

 

Profitant de neuf choix au cours des quatre premières rondes de la prochaine séance de sélection potentiellement (car certains sont conditionnels), l’opportunité de profiter de ce luxe demeure un facteur non négligeable dans la relance de cette institution. Les sélections de cette année ou le fait de tout simplement en troquer certains pour les années futures devraient permettre au CH d’atteindre un certain équilibre pour les repêchages à venir.

 

Jeff Petry : La règle aide-moi à t’aider !

 

Oui, il jouait comme s’il avait le désir d’aller voir ailleurs, mais depuis ce vent de renouveau chez le CH, le Jeff Petry des dernières semaines, par la qualité du rendement offert par celui-ci, donne aujourd’hui les arguments et les outils nécessaires à son directeur général pour un échange potentiel. Reste à voir si Hughes trouvera un partenaire de danse et une offre qui en vaut la peine.Jeff Petry

 

Dans le cas de Ben Chiarot, bien que prudence soit de mise dans le désir de retenir ou non les services de celui-ci en raison de la contribution d’ordre général que le vétéran défenseur peut offrir, disons que son retour au jeu lors de la dernière semaine (blessure) rassure le marché actuel sur son état de santé, lui qui sera agent libre sans restriction à la fin de la présente saison et qui représente fort possiblement un des joueurs des plus convoités de la ligue.

 

L’effet rareté que représentent les défenseurs est si important pour toutes les formations aspirantes aux grands honneurs. Le nouveau directeur général du Canadien doit saisir cette opportunité pour renflouer sa banque de choix et de jeunes espoirs.

 

Bref, faire un choix et aller au bout de celui-ci, en décidant de se départir ou non des deux joueurs mentionnés ci-haut, ne sera pas nécessairement chose facile à faire, mais encore une fois dans ce type de business il n’y a pas de place pour les émotions.

 

Cole Caufield : Se réapproprier le plaisir perdu !

 

 

Que dire de Cole Caufield! Confiance renouvelée et sentiment de plaisir retrouvé sont au rendez-vous depuis l’entrée en scène du nouvel entraineur-chef Martin St-Louis, qui représentait sensiblement le même profil de joueur.

 

Oui, l’athlète professionnel doit être géré en fonction de ses forces et en fonction des raisons pour lesquelles on l’a repêché. Il ne faut pas trop s’attarder à ses faiblesses, tout en reconnaissant qu’une certaine prise de conscience doit être au rendez-vous dans certaines situations dans la gestion de match.

 

Toujours en reconnaissant les habilités de haut niveau de ce jeune protégé, par sa vitesse et la qualité de son tir, il n’en demeure pas moins qu’avant de l’aduler et de le mettre trop rapidement sur un piédestal, l’acception de l’essai-erreur doit faire partie du processus d’éducation jusqu’à une certaine limite dans son développement. Il faut respecter le processus si on veut éventuellement qu’il devienne un joueur pivot vers de jours meilleurs pour le Canadien de Montréal.

 

Les différents tests d’adversités auxquels celui-ci sera confronté feront de lui un meilleur joueur. Il devra s’y mesurer dans un avenir plus tôt que tard vis-à-vis les différents adversaires qui porteront une plus grande attention dans la couverture défensive à ses dépens ou le fait de tout simplement se mesurer aux meilleurs éléments des formations adversaires.

 

C’est le genre de défi auquel plusieurs joueurs carburent, car ils ont cette capacité sur la carte du mental à se placer dans la chaise du vainqueur. Or, à l’opposé, pour certains autres, ce genre d’adversité peut avoir tendance à les écraser à l’occasion.

 

Le jeune attaquant américain sélectionné en première ronde (15e au total lors de la séance de sélection de 2019) devra éventuellement gagner en maturité physique, question d’avoir plus d’efficacité le long des rampes et dans l’accessibilité à la zone payante où le temps et espace ne sont pas toujours au rendez-vous.

 

Sénateurs d’Ottawa : Se fixer des objectifs clairs et simples !

 

Après avoir complété un segment de calendrier des plus ardus de dix parties en 16 jours, tout en étant privés de certains éléments clés de la formation (Norris, Batherson et Chabot), les Sénateurs doivent maintenant planifier leurs objectifs d’ici la fin de la saison.

 

Exclus des présentes séries éliminatoires pour une 5e saison consécutive, les Sens doivent absolument se fixer des objectifs de l’intérieur, avec une trentaine de parties à disputer d’ici la fin de la présente campagne.

 

Oui, jouer le rôle de trouble-fêtes peut en faire partie, mais il est encore plus important d’appliquer une certaine rigueur dans ce processus bien enclenché vers de jours meilleurs dans le but de devenir des plus compétitifs dès la prochaine saison.

 

Grandir ensemble, mais de la bonne façon, doit servir de leitmotiv dans la fixation d’objectifs à court terme, avec de bonnes habitudes de travail, une éthique irréprochable dans l’effort et dans l’application des structures.

 

En raison de cette absence d’une place en séries éliminatoires ou même d’une course aux séries, il est important que la fin de la saison représente quelque chose, en relation avec les valeurs organisationnelles pour les années futures. Il faut trouver une façon de nourrir les attentes des plus fidèles partisans qui ont fait preuve d’une grande patience au cours des dernières campagnes. Une patience qui aujourd’hui mérite d’être grandement récompensée!