Logiquement, la meilleure équipe en saison régulière devrait être la meilleure équipe en séries. Surtout quand on parle d’une équipe dominante comme les Bruins qui a mis la main sur le trophée des Présidents grâce à une impressionnante récolte de 117 points. Et surtout après leur prestation face aux Red Wings au premier tour.

C’est du moins l’hypothèse qu’ont émise un grand nombre d’experts en prédisant en majorité une victoire des Bruins, qui profitent en plus de l’avantage de la glace. Après tout, les Bruins sont plus robustes, les Bruins sont meilleurs à cinq contre cinq, les Bruins sont ci et sont cela… n’est-ce pas?

La logique est cependant très loin d’être toujours respectée dans le sport professionnel. À ce sujet, le journaliste du Boston Globe Dan Shaughnessy dresse un parallèle avec le duel Tigers-Red Sox en 2013, celui entre les Patriots et les Giants en 2007 et celui entre les Lakers et les Celtics en 1984. Dans chacun des cas, le (très) grand favori a été renversé.

Dans la série qui nous intéresse, le CH mène désormais 2-1 grâce à un gain de 4-2 mardi soir. Pendant ce temps, on se demande où est le premier trio des Bruins. Où est David Krejci. Si Tuukka Rask peut vraiment vaincre sa « bête noire ».

Les Oursons ont démontré leur supériorité particulièrement dans les matchs 1 et 2, sans succès toutefois dans le premier cas, avant de se réveiller à temps pour compléter une remontée de deux buts samedi. Un rare moment où les jaune et noir ont profité d’une avance, rappelle Shaughnessy. Sans cette explosion de buts dans les dernières minutes, on aurait pu aujourd’hui se retrouver en situation déficitaire 0-3. En fait, depuis le début de cette confrontation, le Tricolore a mené pendant 107 minutes tandis que son adversaire a contrôlé le pointage pendant 11 minutes 30 seulement.

Même malgré l’animosité ravivée avec cette histoire gonflée reliée aux propos de Torey Krug et Dougie Hamilton sur la supposée faille de Carey Price, les Bruins ne semblaient pas avoir la flamme en début de rencontre. La défensive brouillonne a plutôt ouvert la porte au but de Plekanec, le premier du match. Puis après un autre avantage numérique inefficace, Subban a enfilé le second à sa sortie du banc des pénalités. Enfin, Dale Weise en a rajouté au troisième engagement sur une échappée tandis que Patrice Bergeron réduisait l’écart à 3-1. Les choses en sont restées là devant une foule extatique au Centre Bell.

Freiner P.K. ou être éliminé?

Mike Felger, de CSNNE.com, est même allé jusqu'à dire à quel point le manque de finition et d'opportunisme des Bruins le rendait malade venant de la troisième meilleure attaque du circuit cette saison : « Je vais vomir », a-t-il imagé.

« Notre manque de vigilance nous a coûté cher », a pour sa part expliqué plus sobrement Claude Julien. On s’est creusé un trou trop grand pour pouvoir s’en sortir. Ils ont mieux joué ce soir (mardi) qu’à Boston. On n’a pas été assez bon en début de match pour se donner une chance de gagner. »

C’est donc dire que Subban a ajouté deux autres points à sa fiche, pour un total de 11. Rien pour améliorer le niveau d’affection que ressentent les amateurs bostonnais à son endroit...

Shaughnessy lance finalement cette dure réalité au visage des anti-Subban : « P.K. est l’étoile de cette série. Il est partout. Il est l’ennemi juré, le sujet chaud. Il est une force de la nature. Et les Bruins ne savent pas comment l'arrêter. »