Le Canadien de Montréal a complété le mois d’octobre avec une fiche de huit victoires et cinq défaites, un rendement qui lui valait alors le quatrième rang de sa section et le sixième dans l’Association Est. Bref, l’équipe a atteint, au cours de son premier mois d’activités, l’objectif que la plupart des amateurs et observateurs lui avaient fixé avant le début du calendrier.

De Carey Price au trio des jeunes, en passant par la merveilleuse éclosion de Michaël Bournival et le rendement du duo Markov-Subban, les raisons expliquant cette fiche positive sont nombreuses. Mais à la base de tout, il y a le travail de l’entraîneur-chef Michel Therrien, à qui je concède la première étoile d’octobre.

Depuis le tout début du nouveau calendrier, Therrien a dû composer avec une série d’embûches qui auraient pu faire basculer les choses dans la mauvaise direction. Les blessures et l’absence d’attaquants importants à répétition (Pacioretty, Prust, Brière, Moen) et la non-disponibilité de certains défenseurs, qui a forcé l’intégration prématurée des jeunes Tinordi et Beaulieu, étaient déjà des soucis de taille.

Mais il y a aussi eu le rendement déficient de certains joueurs clés qui est venu ajouter une couche supplémentaire de soucis. La profonde léthargie dans laquelle se trouve encore aujourd’hui David Desharnais vient bien sûr en tête de lice et représente un accroc énorme dans l’échiquier du personnel de direction. La même chose s’appliquait à Daniel Brière, avant qu’il ne soit blessé. Les premières rencontres ont aussi créé certaines inquiétudes du côté des deux principaux défenseurs de l’équipe, P.K. Subban et Andrei Markov.

Dès le début du voyage dans l’Ouest canadien, Michel Therrien a pris une série de décisions qui ont eu un effet positif immédiat. Son principal fait d’armes a été la réunification de ses principaux joueurs de défense dès la fin du match à Calgary. Inutile de revenir sur les statistiques de ces deux piliers depuis. Il n’a pas hésité non plus à démanteler temporairement le trio des jeunes afin de mieux équilibrer son attaque. Il a passé un message pas facile à Brière en le reléguant sur le quatrième trio à Winnipeg. Tout cela a contribué à une fiche de 3-1, que peu de gens croyaient possible avant même le départ vers l’Ouest.

Au retour, il a été l’artisan de l’éclosion fulgurante de Michaël Bournival, en lui donnant la responsabilité de compléter le trio de Tomas Plekanec et Brian Gionta. Cela a donné une injection incroyable d’énergie à cette ligne d’attaque au moment crucial où le trio des jeunes commençait à montrer des signes d’essoufflement. Au cours des huit matchs qui ont suivi, Plekanec a marqué cinq buts et récolté quatre passes et Gionta montre une fiche de 3-3. Bournival, lui, a marqué trois buts et récolté quatre passes, ce qui est tout simplement renversant. Il a aussi fort bien dosé l’utilisation des jeunes joueurs appelés en relève en raison des nombreuses blessures, comme Patrick Holland et Louis Leblanc.

Il y a aussi eu trois moments qui auraient pu tourner au vinaigre, compte tenu de la réalité du marché de Montréal. Mais là encore, un Therrien plus expérimenté qu’à son premier séjour à Montréal, a désamorcé le tout avec beaucoup de doigté. La déclaration de P.K. Subban, à Calgary, à propos de l’ardeur à l’entraînement de toute l’équipe, celle de Lars Eller qui a fouetté les Oilers d’Edmonton à Montréal et les rumeurs entourant l’absence de Subban à Sotchi ont été rapidement mises à l’arrière-scène pour faire place au concept de « l’équipe d’abord ».

Bref, Michel Therrien, l’entraîneur du Canadien de Montréal, a dû travailler très fort derrière le banc, en octobre. Et c’est sans compter les nombreuses heures passées avec son DG et ses adjoints, au bureau, dans l’avion, à l’hôtel, à débattre de ceci, à jongler avec cela.

Bref, il mérite pleinement qu’on le reconnaisse à l’amorce d’un nouveau mois d’activités dans la LNH.

Qu’annonce novembre?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que novembre ne commence pas exactement comme l’aurait souhaité Michel Therrien. Les deux défaites en deux soirs ont laissé quelques doutes supplémentaires dans la tête de l’entraîneur et déjà à l’issue du match à Denver, il avait annoncé ses couleurs. Ainsi, il semble avoir perdu patience envers David Desharnais et apparaît résolu à promouvoir Alex Galchenyuk au poste de centre, prématurément.

Il y aussi lieu d’être songeur quant au rendement inégal de certains autres joueurs. Si le quatrième trio a été médiocre au Minnesota, Lars Eller et le duo Markov-Subban l'ont aussi été au Colorado. Desharnais a réchauffé le banc pendant de longues minutes en troisième.

On s’en reparle dans un mois, à l’issue de la douzaine de matchs qui attend l’équipe à compter de maintenant.