L'avenir de Desharnais est à Montréal
Canadiens vendredi, 15 mars 2013. 08:18 vendredi, 13 déc. 2024. 05:29BROSSARD - Quand il a embauché Pat Brisson il y a deux semaines, David Desharnais a exprimé un seul souhait à son nouvel agent avant de le laisser se charger du reste. Il lui a dit qu'il voulait rester à Montréal, et qu'il voulait y rester longtemps.
« David voulait un contrat de plus de deux ans. C'était important pour lui. Quant à sa valeur sur le marché, il m'a entièrement laissé m'en occuper », a indiqué Brisson lors d'un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne, vendredi, quelques heures après avoir obtenu un contrat de quatre ans d'une valeur totale de 14 millions $ pour l'attaquant du Canadien.
Desharnais empoche un salaire de 950 000 $ cette année. Mais selon Brisson, c'est davantage la sécurité d'une entente à long terme que recherchait Desharnais, plutôt que le gros lot.
« On cherchait à avoir une entente de quatre ou cinq ans, a précisé l'agent. Les négociations avec Marc Bergevin se sont bien déroulées. Elles ont pris une dizaine de jours en tout, et ça c'est conclu tard (jeudi) soir. »
Par le passé, le Canadien n'avait pas l'habitude de mener des négociations de contrat en pleine saison. Bergevin, nommé au poste de directeur général l'été dernier, y a toutefois dérogé afin de satisfaire Desharnais. Ce dernier a apprécié le geste.
« Ça n'arrive pas souvent, c'est une belle marque de confiance de leur part, je ne pourrais pas être plus content présentement », a commenté un Desharnais qui n'a pas cessé de sourire, pendant et après l'entraînement de vendredi à Brossard, tenu à la veille du match que le CH disputera aux Devils du New Nersey à Newark, samedi soir.
« À la fin du contrat initial, cette année, David aurait pu devenir un joueur autonome avec compensation, et ensuite sans compensation (en 2014). Les deux parties étaient donc d'accord pour négocier immédiatement », a indiqué Brisson.
« Tout ce qui arrive à David, c'est amplement mérité », a dit Michel Therrien de celui que le CH a embauché à titre de joueur autonome en novembre 2008. Quand tu regardes le cheminement de carrière de David... Il n'a jamais été repêché, il a dominé dans la LHJMQ, il est allé dans la ligue East Coast et il a dominé là, puis dans la Ligue américaine, et il a finalement eu sa chance dans la Ligue nationale...
« Il ne faut pas oublier que c'est seulement cette année qu'il a commencé la saison en tant que joueur établi. Il a toujours fallu qu'il fasse ses preuves. Ça en dit beaucoup sur sa persévérance et sa force de caractère », a ajouté l'entraîneur du Tricolore en parlant de l'attaquant de cinq pieds sept pouces, qui a 99 points (32-67) en 157 matchs en carrière dans la LNH, dont huit buts et huit aides cette saison.
Quand un joueur signe un premier contrat du genre, il a tendance à penser au cheminement qui l'a mené jusque-là. Le hockeyeur de 26 ans de Laurier-Station, qui a dû combattre toute sa vie les préjugés concernant sa petite taille, n'y a pas fait exception. En plus d'avoir une petite pensée pour les gens qui ont cru en lui, il a songé à ses débuts dans la ligue East Coast, en 2007-08, alors que tout a failli basculer pour lui _ dans le mauvais sens.
« Quand tu pars de ta pension chez les juniors, où on faisait ton lavage, où on te faisait à manger et où on te bordait quasiment au lit, pour te retrouver à 15 heures de chez toi et devoir s'occuper de tout - ton lavage, ta bouffe -, et que tu gagnes quasiment moins d'argent que chez les juniors... Tu arrives là et tu ne connais personne, a commencé par raconter Desharnais. Ça ne me tentait pas du tout d'être là au début. Je n'avais pas la tête là et ç'a pris du temps.
« Tu te dis, OK, est-ce vraiment ça que je veux faire? J'ai juste 20 ans, mais... Je vais essayer un an. Finalement, ç'a été probablement une de mes années les plus importantes. Je pensais que ça allait être facile, puis je me suis rendu compte qu'il fallait que je travaille, sinon, il n'arriverait rien de bon. »
Desharnais a fini par établir, cette saison-là, des records d'équipe chez les Cyclones de Cincinnati pour les points (106) et les aides (77). Il a ensuite été le meilleur marqueur des séries et aidé les siens à remporter la coupe Kelly.
« À un moment donné, j'ai eu trois points en une période et c'est comme ça que c'est parti. Au bout du compte, j'ai tellement gagné en confiance là-bas. »
Le plus dur était fait. Même s'il a continué de rencontrer les mêmes préjugés dans la Ligue américaine, puis dans la LNH, il a continué d'appliquer la même recette, avec la même détermination et la même fougue. Ce qu'il continuera de faire malgré son nouveau contrat.
« Pour moi, le fait d'être avec le Canadien veut dire beaucoup, a souligné Desharnais. Je savais que le nouveau contrat s'en venait, et maintenant je suis content de pouvoir passer à autre chose, de pouvoir me concentrer seulement sur mes efforts pour contribuer aux succès de l'équipe. »