MONTRÉAL – Pour l’instant, Gabriel Dumont a tout débranché.

L’ouverture de la saison de la pêche n’est pas prévue avant encore quelques semaines, le temps que la neige fonde sur Dégelis. En attendant, les deux pieds sur le « pouf », le capitaine du club-école du Canadien garde un œil sur ses anciens coéquipiers, les Blunden, Couturier et Kulikov, qui poursuivent leur saison dans les séries éliminatoires de la Ligue nationale.

« C’est le seul hockey sur lequel je me pose des questions en ce moment », a-t-il mis au clair lors d’un entretien avec RDS vendredi.

Dumont est toutefois bien conscient que le temps viendra où il devra se pencher plus sérieusement sur son propre avenir. À 25 ans, l’ancien choix de cinquième ronde du Tricolore vient de terminer sa sixième saison complète chez les professionnels. Mais pour la première fois en cinq ans, il a bûché dans la Ligue américaine sans recevoir l’appel du grand club.

Ce ne sont pourtant pas les occasions qui ont manqué. Paralysé par les blessures, le Canadien a demandé l’aide de 16 joueurs, dont huit attaquants, qui ont commencé la saison dans la LAH au cours de la saison 2015-2016.

« C’est sûr que c’est décevant, admet Dumont, qui compte 18 matchs d’expérience dans la LNH. Si tu demandes à n’importe quel joueur de la Ligue américaine, il te dira que son but est de jouer dans la Ligue nationale. Mais d’un autre côté, si j’ai bien appris quelque chose avec les années, c’est de jouer et de ne pas te poser de question. Des fois, tu te poses des questions et il n’y a même pas de réponse, ça fait que... »

Au sein d’une équipe qui, en plus d’approvisionner la maison mère à un rythme exceptionnel, a elle-même été affectée par les blessures, Dumont a livré une saison fidèle aux standards pour lesquels il est reconnu. Il a flirté avec le plateau des 20 buts pour la troisième année de suite en plus d’atteindre un sommet personnel avec une récolte de 49 points.

« J’ai essayé de mettre tous les efforts et d’avoir les performances pour prouver que je méritais d’avoir une chance. Mais ce n’est pas arrivé, pour une raison que je ne connais pas et que je n’ai pas vraiment cherché à connaître. Comme je dis, c’est décevant, mais je suis quand même content de ce que j’ai pu faire sur la patinoire cette année. »

L’expansion, le rêve

Gabriel Dumont a-t-il toujours un avenir dans l’organisation du Canadien? L’été dernier, le club avait conservé ses services en lui consentant un contrat d’un an. Le petit guerrier du Bas-St-Laurent pourrait donc devenir joueur autonome sans compensation en juillet prochain et cette fois, un changement de décor apparaît inévitable.

Déjà, les spéculations à son sujet vont bon train. Plusieurs observateurs l’imaginent faire le saut en Europe. Mais même s’il ne cache pas que le scénario lui a traversé l’esprit, Dumont précise qu’il ne s’agit pas de l’option qu’il priorise pour le moment.

« C’est sûr que c’est le genre de choses dont on parle à l’occasion avec des gars qui ont déjà été en Europe. Avec Bud [Holloway] et aussi avec les Suédois comme De La Rose et Friberg, tu apprends comment ça se passe là-bas. Mais en même temps, j’ai seulement 25 ans. Même si je n’ai pas été rappelé cette année, j’ai confiance en ce que je peux offrir. Je regarde beaucoup de matchs de la LNH à la télévision, je vois certains joueurs et je me dis que je ne suis pas moins bon que ces gars-là. »

« Quand tu t’en vas Europe, c’est souvent dur de revenir, surtout à mon âge. Alors d’aller jusqu’à dire que je quitte le rêve de jouer dans la Ligue nationale, je ne suis pas prêt à faire ça. Surtout avec toutes les rumeurs concernant une expansion... ça ferait plus de joueurs dans la Ligue nationale. Peut-être que mon discours va changer au cours de l’été. Peut-être que je vais recevoir des offres que je ne pourrai pas refuser. Mais pour l’instant, ce n’est pas mon plan A. »