C’est avec tristesse ce matin que j’ai constaté le décès de MONSIEUR Béliveau. Je vous écris MONSIEUR en lettres majuscules parce que, même s’il m’a déjà dit que je pouvais l’appeler Jean, je n’ai jamais été capable de le faire. Ceci vous démontre la prestance d’une légende de la stature de M. Béliveau et l’impact qu’il a eu pour tous les Québécois et Canadiens.

Bien évidemment, je n’ai jamais vu M. Béliveau évoluer avec le Canadien mais j’ai entendu tellement d’histoires de mon père et de mes grands-pères que je connaissais l’impact qu’il pouvait avoir sur les gens. J’ai grandi fanatique du Tricolore, donc j’ai, comme nous tous, appris sur l’histoire de cette merveilleuse organisation ainsi que sur ses légendes. Croyez-moi lorsque je vous dis que ce fut un réel honneur d’avoir eu la chance de le côtoyer et d'échanger avec lui. Même pour les joueurs qui ne viennent pas du Québec, M. Béliveau avait cette prestance particulière puisqu'aucun joueur ne se sentait confortable de l’interpeller par son prénom.

J’ai eu la chance de le rencontrer pour la première fois à l’âge de 9 ans lors d’un match Atome BB au Forum de Montréal puisqu’il était ambassadeur du CH et venait rencontrer les jeunes. Même à l’âge de 9 ans, j’étais tellement impressionné par cet homme qui était d’une patience exemplaire envers nous puisqu’il n’était pas seulement présent pour la photo d’équipe mais il échangeait avec nous et avait même regardé le match. Je le portais tellement haut en estime qu’à mon arrivée avec le CH, et ce jusqu’au dernier jour où je l’ai croisé, je m’assurais toujours d'échanger avec lui quand j’en avais l’occasion.

Nous avons tous entendu parler de sa relation unique avec les partisans et comment il a toujours traité les gens avec respect et dignité. Pour moi, c’est devenu une ligne directive quant à ma façon de traiter les gens. Je me suis toujours dit que si M. Béliveau prenait son temps avec les partisans, qui suis-je pour ne pas en faire autant? J’aurai toujours en souvenir les moments où, à son arrivée au Centre Bell avant les matchs, il nous souhaitait un bon match. Je me rappelle aussi les moments, juste avant d’embarquer sur la glace, où M. Béliveau, accompagné de sa charmante épouse et de sa famille, attendait dans le corridor pour pouvoir se rendre à leurs sièges. Il s’assurait toujours de nous envoyer quelques encouragements.

M. Béliveau mérite amplement tout l’amour et le respect que les gens lui démontrent aujourd’hui.

De ma part, je veux simplement dire : Merci M. Béliveau! Même si nous ne nous sommes pas croisés si souvent, vous aurez eu un impact indéniable sur ma façon de me comporter. Mes condoléances à toute la famille Béliveau.