Canadiens 4 - Islanders 3 : nos cinq observations
MONTRÉAL – Le Canadien a défait les Islanders de New York en prolongation, par la marque de 4-3, samedi après-midi au Centre Bell. Voici nos observations.
Prêts, pas prêts?
Il y avait de quoi être appréhensif en vue du lancement du traditionnel week-end familial au Temple. Le Canadien était de retour au boulot après un long congé de onze jours tandis que les visiteurs en étaient à leur quatrième match de la semaine. Une équipe rouillée contre une équipe rodée : à qui l'avantage?
Étonnamment, ce sont les hommes de Martin St-Louis qui se sont montré les plus en jambes d'entrée de jeu. Malgré des petits signes de corrosion normaux, les favoris des tout-petits ont donné le ton au match. À la première pause publicitaire, les Islanders n'avaient enregistré que deux tirs au but.
Le Canadien a monétisé ce bon début de match à la 13e minute. Du gros travail de Josh Anderson qui a occupé deux adversaires dans le coin de la patinoire en attendant que Rafaël Harvey-Pinard ne l'y rejoigne. « HP » s'est emparé de la rondelle et a aussitôt repéré Nick Suzuki de l'autre côté de l'enclave.
Pour vous dire la rareté de l'affaire, cette statistique déterrée par le collègue François Gagnon : c'était seulement la quatrième fois de la saison, et la première depuis le 12 novembre, que le CH marquait le premier but d'un match à domicile.
De la glace pour RHP
Ça continue de bien aller pour Harvey-Pinard. De nouveau installé sur le premier trio, le combatif attaquant a récolté un septième point à ses six derniers matchs. Avec un peu de chance, il aurait aussi enfilé son sixième but de la saison – sa plus belle chance est probablement survenu sur un 2-contre-1 au début de la période de prolongation.
Mais n'allez pas en déduire que cette belle séquence l'a corrompu au point de s'éloigner de sa réelle identité.
Le numéro 49 a mené les siens avec cinq lancers bloqués dans la défaite. L'un de ceux-là, encaissé sur la cheville droite, l'a forcé à aller prendre une petite marche pour chasser la douleur à son retour au banc. Le pied gauche n'a pas été en reste, s'interposant notamment devant un tir d'Alexander Romanov en troisième période.
Harvey-Pinard a aussi distribué trois mises en échec. « Ce n'est pas un jeune homme qui joue au hockey, c'est un joueur de hockey. Il y a une grosse différence », a complimenté St-Louis.
Un match en deux temps pour Dach
Il n'y avait pas de futur gagnant du trophée Selke sur le deuxième trio du Canadien. De toutes les raisons pour lesquelles on voudrait jumeler Kirby Dach à Mike Hoffman et Evgeni Dadonov, lui trouver un mentor pour peaufiner son jeu défensif n'en serait pas une valable.
Dach peut être électrisant avec la rondelle, mais il a encore des croûtes à manger lorsque son équipe n'en a pas à la possession. On en a eu un exemple sur le premier but des Islanders. Dach a perdu une mise en jeu en zone défensive contre Brock Nelson – il n'en a gagné que 4 sur 13 dans toute sa journée de travail – puis a mollement suivi son vis-à-vis vers l'enclave. Il n'a à peu près pas offert de résistance quand Nelson a planté ses patins pour faire dévier un tir de la pointe de Noah Dobson en première.
En fait, Dach n'a pas bien paru en général lorsque confronté à Nelson. Si bien qu'après une confrontation un peu rugueuse en deuxième, Martin St-Louis a semblé travailler pour éloigner les deux protagonistes.
À sa défense, Dach a trouvé le moyen d'avoir un effet positif sur l'issue du match une grosse deuxième moitié de rencontre. Son nom n'apparaît pas au sommaire sur le but de Justin Barron en troisième période, mais c'est lui qui a regagné la possession du disque en le ravissant à Simon Holmstrom le long de la bande. Et c'est lui qui a gagné son duel contre Adam Pelech devant le filet pour marquer le but égalisateur sur déviation.
La contribution des défenseurs
Le Canadien a été crédité de 31 tirs cadrés. Du lot, 14 ont été décochés par des défenseurs. La contribution des arrières a été l'une des clés de la remontée des vainqueurs.
Barron a marqué son premier filet de la saison en flairant l'occasion d'appuyer l'attaque au début de la troisième. Barron a dirigé un total de huit lancers vers le gardien Semyon Varlamov. Mike Matheson, après avoir lui-même soutiré la rondelle à Mathew Barzal, a été récompensé du but gagnant après avoir suivi Mike Hoffman pour une dernière prière en prolongation. Pour lui aussi, huit tentatives de tirs dans une performance colossale.
David Savard est le seul défenseur à ne pas avoir enregistré de lancer au but, mas sa contribution n'en fut pas moins importante. Il a effectué une présence de 3 minutes 55 secondes dans une prolongation qui en a duré 4:39, mettant son corps entre quelques de tentatives de tirs qui auraient menacé Samuel Montembeault. Du lourd.
Et dans leur ombre, on tient à mentionner que Johnathan Kovacevic en a joué une solide.
Une dernière en bleu
Les juges de lignes sont restés collés à leur tablette pendant ce qui a semblé être une dizaine de minutes après le but de Matheson en prolongation. Ils tentaient de déterminer si Hoffman s'était placé dans une position de hors-jeu en tentant de contrôler la rondelle avec ses patins en entrée de zone.
Le moment était surréaliste. Comme si quelqu'un, quelque part, était vraiment réticent à laisser le Canadien en gagner une avec le maillot bleu poudre dans lequel il avait jusque-là subi sept défaites. C'est aussi comme ça que St-Louis a interprété le moment.
« On fait partie d'une franchise historique. Tout là-haut, il y avait probablement des gars qui ont porté ce chandail il y a 50 ans, le rouge et le blanc, et qui nous regardaient en se disant : " Mais qu'est-ce que vous faites? " Alors je crois qu'on a eu ce qu'on méritait. Je ne sais pas c'est quoi le plan pour l'année prochaine, mais j'espère que ces chandails n'en font pas partie. »