La meilleure façon de décrire le match du Canadien face aux Penguins de Pittsburgh est de dire qu’il n’a jamais commencé. De la mise en jeu initiale jusqu’à la sirène qui a mis un terme à ce supplice de 60 minutes, le Canadien n’a rien fait de bon. Rien comme dans rien de rien.

Le Canadien a d’ailleurs été tellement mauvais que Sidney Crosby aurait pu demeurer au vestiaire tant le capitaine n’a pas eu à s’imposer pour aider son équipe à gagner. Après avoir simplement fait acte de présence sur la glace du Centre Bell, Crosby n’a pas eu à répondre aux questions des journalistes qui se sont rués sur les Olli Maatta, Eric Fehr, Ian Cole, Jake Guentzel, Scott Wilson, Cameron Gaunce et autres Conor Sheary qui ont joué un plus grand rôle dans la victoire des Penguins que le meilleur joueur de hockey au monde. Cela a permis à Crosby d’aller faire des heureux en rencontrant de jeunes partisans aux prises avec des maladies dont ils se passeraient volontiers afin de pouvoir jouer au hockey eux aussi.

D’accord, Malkin et Hornqvist ont eu leur mot à dire, mais les Penguins n’ont eu besoin que de leurs joueurs de soutien pour mâter un adversaire qui n’a pas même offert la moindre opposition.

Fatigué le Canadien qui disputait un septième match en 12 jours? Peut-être. Sans doute même. Mais cette fatigue est loin de justifier le manque d’effort, de conviction, d’aplomb dont le Tricolore s’est rendu coupable devant des partisans médusés et surtout outrés d’avoir payé plus cher que d’habitude pour un match aussi lamentable de leurs favoris. Des favoris qu’ils ont d’ailleurs hués copieusement – et avec raison – à plusieurs occasions.

«La fatigue n’a rien à voir», a d’ailleurs tranché Michel Therrien qui n’a pas cherché à couver ses joueurs et a surtout donné raison aux partisans déçus après la rencontre. Remarquez que l’entraîneur-chef du Canadien aurait eu bien de la difficulté à couver ses joueurs après un match aussi affreux.

Des passes, rien que des passes…

L’attaque qui s’est contentée de passer la rondelle de tous bords tous côtés en oubliant de tirer au but a généré de très rares occasions de marquer. Sven Andrighetto a évité au Tricolore l’odieux d’un deuxième jeu blanc consécutif. Je veux bien. Mais son tir est venu de l’arrière du but…

Des Penguins plus opportunistes

Et si on peut se consoler avec les performances d’Andrighetto, de Plekanec, de Danault et peut-être un peu de Shaw, les performances du premier trio, ou l’absence de performance était criante. Alex Radulov a été brouillon. Brouillons eux aussi en attaque, Max Pacioretty et Alex Galchenyuk ont en plus été paresseux et nonchalants dans leurs replis défensifs. Galchenyuk a ouvert la porte au premier but des Penguins. Pacioretty s’est fait remarquer une seule fois, lors de la pénalité qui lui a été décernée alors qu’il s’est accroché à un Penguins au lieu de patiner pour le suivre.

Le premier trio – il a été séparé en cours de partie – s’est non seulement contenté de trois maigres tirs au but, mais il a terminé la rencontre avec un différentiel combiné de moins-7.

Petry de mal en pis

La défensive a été mauvaise dans les deux aspects du jeu. Elle a mal, voire très mal, protégé Carey Price. Elle est aussi allé de cafouillage en cafouillage dans ses sorties de zone. «Libéré» de Nathan Beaulieu qui l’a placé plusieurs fois dans le pétrin au cours des derniers matchs, Jeff Petry est loin d’avoir profité du réaménagement des duos d’arrières pour disputer un match solide. De fait, le vétéran défenseur a démontré qu’il était très bien capable de bousiller des tas de jeu de lui-même. Contre des Penguins rapides et incisifs en échec avant, c’était une bien vilaine idée de se montrer une fois encore aussi généreux. Petry a directement contribué à deux des cinq buts des Penguins. Nathan Beaulieu n’a fait mieux comme le démontre son différentiel de moins-3.

Weber et Emelin en ont eu plein les bras alors qu’on les a tantôt envoyés contre le trio de Crosby, tantôt contre celui de Malkin. Mais ce duo peut se vanter d’avoir trouvé une façon de terminer la rencontre dans le positif. Un exploit quand on considère la piètre performance du Canadien.

Price doit faire mieux

Quand l’attaque joue mal et que la défensive ne joue pas mieux, un gardien se retrouve bien seul. Il doit alors être miraculeux pour que son équipe obtienne la moindre chance de gagner.

« Je dois mieux jouer »

Carey Price n’a pas été miraculeux. Loin de là. On ne peut lui imputer le poids du revers malgré sa grande générosité sur le quatrième but des Penguins et le fait qu’il a nous a habitués à stopper des rondelles comme celle qui a lancé Pittsburgh en avant 1-0 en fin de première période.

C’était quand même la huitième fois à ses dix dernières sorties qu’il accordait trois buts ou plus à ses adversaires. C’est trop. Beaucoup trop. Carey Price l’a d’ailleurs reconnu après la rencontre alors qu’il a indiqué « qu’il devait être meilleur devant sa cage » dans le cadre d’un point de presse dont le collègue Éric Leblanc vous donne les grandes lignes ici. Price et le Canadien ont donc accordé 30 buts à leurs huit derniers matchs. Si je sais bien compter, ça donne 3,75 buts par partie. Encore chanceux que le Tricolore n’ait encaissé que quatre revers au cours de cette séquence…

On se console comment après un match aussi affreux de la part du Canadien?

En se tournant vers Tim Raines et en saluant son intronisation tant attendue au Temple de la renommée du base-ball.

Quand je vous dis que je suis un gars positif!

ContentId(3.1215138):Reportage de Luc Gélinas sur la défaite du Canadien contre les Penguins
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« Le niveau de compétition n'était pas là »