Avec trois rencontres à disputer au calendrier régulier, le Canadien vogue vers ce qui pourrait être sa première récolte de 100 points au classement depuis la campagne 2007-2008, et se prépare à entrer en séries éliminatoires en jouant du hockey d’une grande qualité.

Si plusieurs attribueront les récents succès de la formation montréalaise à l’excellente tenue du gardien Carey Price, je suis d’avis que le travail du directeur-général Marc Bergevin, spécialement les ajouts effectués à la date limite des transactions, se doivent d’être salués. Il a construit une équipe bien balancée.

Ce n’est plus un secret que l’addition de Thomas Vanek, une réelle bougie d’allumage en zone adverse, a permis à l’attaque du CH de gagner une immense dose de confiance. L’arrivée du défenseur Mike Weaver, acquis lui aussi en mars en retour d’un choix de cinquième tour, a fait moins jaser de prime abord, mais il est en train de se faire des amis. Il est un arrière droitier au gabarit semblable à Francis Bouillon. Avec son bagage d’expérience, il cadre bien avec ce que Michel Therrien tente d’accomplir. Weaver est un gars qui fournit un effort irréprochable soir après soir.

Autrement dit, on a affaire à un joueur travaillant, qui lorsqu’utilisé adéquatement, peut offrir de très bons services à son club. La production offensive dont bénéficie le Canadien actuellement du vétéran défenseur (cinq points à ses cinq derniers matchs) est véritablement un bonus pour le groupe d’entraîneurs, d’autant plus que son apport s’est avéré indispensable en infériorité numérique durant l’absence de Josh Gorges. Sa responsabilité est de jouer du hockey solide en zone défensive, de bloquer des tirs et de couper les lignes de passe, et tant qu’il continuera de remplir ce mandat, il contribuera aux succès de l’équipe.

Bref, Marc Bergevin a fait montre d'une grande justesse dans ses décisions tout au long de la saison. Son équipe a navigué admirablement bien à travers quelques mini-tempêtes pour en ressortir la tête haute. Une grande partie du mérite lui revient.

Le retour prochain d'un pilier

L’une des nouvelles qui retient l’attention dans l’entourage du Tricolore est le retour imminent de Gorges. Au moment de la rédaction de cette chronique, on ne savait toujours pas s’il regagnerait l’action mercredi, contre les Blackhawks de Chicago, mais selon les informations qui circulent, cette option semble envisageable. On ne peut sous-estimer ce qu’un Gorges en santé pourrait apporter à la brigade défensive. Il n’a plus à faire la preuve de sa fiabilité. Pour son coéquipier P.K. Subban, ce retour est une nouvelle des plus réjouissantes, lui qui n’a pas connu que des moments heureux depuis sa blessure. Il pourra certainement recentrer ses énergies aux bons endroits à l’approche du premier tour et ainsi offrir du hockey flamboyant comme peu d’arrières en ont la capacité.

Bergevin reste fidèle à son plan

Dans le groupe d’attaquants, on s’attend au retour prochain dans l’alignement de plusieurs joueurs d’énergie. Dale Weise, Travis Moen et Brandon Prust espèrent tous réintégrer la formation à temps pour le premier tour des séries. Compte tenu de la combativité qu’ajoutent ces joueurs à un quatrième trio, il est permis de croire que chacun d’entre eux a une bonne chance de retrouver son poste de partant.

Qui est donc l’attaquant le plus susceptible d’écoper dans un tel scénario? Je suis d’avis que le Danois Lars Eller pourrait en subir les contrecoups. Peut-être gagnera-t-il en confiance après avoir mis fin à une longue léthargie à Ottawa vendredi dernier, mais sa place sur l’un des deux derniers trios ne tient pas à grand-chose.

L’incapacité d’Eller de s’inscrire à la feuille de pointage depuis plusieurs mois fait en sorte qu’il est maintenant comparé aux joueurs d’avant au rôle plus défensif, et cela n’augure rien de bon pour lui. Une blessure est toutefois vite arrivée, donc rien n’est coulé dans le ciment pour le grand joueur de centre.

Marquer Stamkos à tout prix

Les médias et partisans de l’équipe continuent de surveiller de près la bataille que se livrent le Canadien et le Lightning de Tampa Bay pour l’obtention du deuxième rang de la division Atlantique. Les Montréalais sont dans le siège du conducteur avec trois rencontres à disputer, et même si l’avantage de la glace n’est pas essentiel, il n’en demeure pas moins qu’il serait crucial dans le cas qui nous intéresse pour une simple raison. Cette raison porte le nom de Steven Stamkos. L’un des buteurs les plus redoutables du circuit, le capitaine du Lightning doit être marqué étroitement, et l’une des façons d’y parvenir est de détenir l’option du dernier changement, ce dont le CH bénéficierait à quatre reprises lors d’une série se rendant à la limite.

Une multitude de petits ajustements des instructeurs peuvent avoir d’importantes conséquences sur le déroulement d’un match ou d’une série entière, et celui-ci n’est pas le moindre. Therrien et ses adjoints souhaitent pouvoir envoyer dans la mêlée leurs effectifs les mieux outillés pour contrer Stamkos, étant donné que celui-ci peut faire balancer l’issue d’un match dès qu’on lui laisse l’espace nécessaire, ne serait-ce que quelques fractions de seconde.

Chose certaine, l’expérience acquise l’an dernier, lorsque le Canadien a été défait en cinq parties par les Sénateurs d’Ottawa – un club que peu d’observateurs voyaient remporter quatre matchs dans cet affrontement –, devrait servir sa cause, particulièrement auprès de ses jeunes joueurs ayant vécu le décevant dénouement du printemps dernier. Aucun d’entre eux ne voudra revivre une élimination aussi hâtive.

*Propos recueillis par Maxime Desroches