MONTRÉAL - La série qui oppose le Canadien de Montréal aux Bruins de Boston attise les passions, et la Ville de Montréal se dit prête à faire face à d'éventuels "débordements" à la sortie des prochains matchs disputés mardi et jeudi au Centre Bell.

Au cours des dernières séries de la Ligue nationale de hockey (LNH), Montréal s'est fait connaître pour ses célébrations spontanées et animées qui ont, à quelques reprises, dégénéré pour donner lieu à du vandalisme, à du pillage et à de la violence au centre-ville.

Comme Montréal est la seule ville canadienne à accueillir des matchs des séries cette année et que la prochaine partie se déroulera au Centre Bell contre l'équipe rivale par excellence du Tricolore, les autorités municipales sont prêtes à tout. Surtout que les Canadiens et les Bruins sont à égalité, chacun d'entre eux ayant gagné une partie.

Anie Samson, vice-présidente du comité exécutif et présidente de la commission de la sécurité publique de Montréal, a affirmé que l'administration du maire Denis Coderre s'était préparée en prévision du troisième match de la série, qui aura lieu mardi.

« Nous sommes inquiets, mais nous travaillons de concert avec la police et nous avons un plan, a expliqué Mme Samson. Nous sommes prêts et nous espérons que cela va fonctionner. »

La Ville doit encore décider si elle limitera la circulation sur la rue Sainte-Catherine les soirs de match. Le centre-ville est toujours le théâtre des réjouissances comme des troubles.

Les émeutes survenues à Montréal en lien avec la Coupe Stanley sont bien documentées, les deux plus récentes conquêtes de la Coupe Stanley par les Canadiens en 1986 et 1993 ayant été marquées par des actes de vandalisme. Par contre, au cours des dernières années, le fait que le Tricolore sorte gagnant de l'un des premiers tours des séries a été suffisant pour provoquer le chaos.

Le pire épisode s'est produit en avril 2008 après que les Canadiens l'eurent emporté sur les Bruins au terme d'un septième match. Durant l'agitation ayant suivi ce triomphe, des voitures de police avaient été incendiées et des commerces pillés. Au moins 16 personnes avaient été arrêtées et les dommages causés aux biens de la police avaient été évalués à 500 000 $.

Il y avait aussi eu du pillage en mai 2010, des vitrines de magasins ayant été fracassées alors que les émeutiers se battaient avec les policiers sur la rue Sainte-Catherine à la suite de la défaite des Penguins de Pittsburgh au deuxième tour. Les forces de l'ordre avaient procédé à plus de 25 arrestations et eu recours à des photos et des vidéos publiées sur les médias sociaux afin de retracer certains vandales. Quelques citoyens mécontents de la tournure des événements avaient même transmis leurs propres images aux autorités.

Le sergent Laurent Gingras du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a dit ne pas pouvoir fournir de détails sur les tactiques du corps policier pour gérer les troubles qui pourraient survenir.

« Le message que nous envoyons, c'est qu'il est permis de célébrer, mais que nous sommes là et que nous gardons l'oeil ouvert », a indiqué M. Gingras, notant au passage que le SPVM était beaucoup plus habitué à traiter avec de grandes foules depuis les manifestations presque quotidiennes du printemps 2012.

De leur côté, les Canadiens ont déclaré qu'ils demeureraient concentrés sur ce qui se passe sur la glace.

Le porte-parole de l'équipe, Donald Beauchamp, a en effet affirmé que le Tricolore laisserait à la Ville de Montréal le soin de surveiller les débordements. Lors des précédents incidents, la police avait précisé que ce n'était pas les partisans des Canadiens qui étaient derrière les émeutes mais des individus ayant profité de la présence de dizaines de milliers de personnes dans les rues du centre-ville pour causer des dommages.