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RÉSULTATS

La valeur inestimable de David Savard

David Savard - PC
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MONTRÉAL - Le point acquis par le but égalisateur marqué en fin de troisième période par Kirby Dach et celui obtenu en prime avec le but gagnant enfilé par Mike Matheson en prolongation fera peut-être un peu mal au Canadien dans sa quête d'obtenir le meilleur rang de sélection possible lors de la loto Connor Bedard à la fin de la saison.

Mais qu'à cela ne tienne : dans le cadre du « week-end famille », les deux remontées d'un but réalisées en cours de match et la victoire acquise en prolongation font du bien au moral des joueurs et des partisans.

Surtout que cette victoire a auréolé une solide performance défensive du Tricolore qui a écoulé une pénalité écopée par Mike Hoffman en début de prolongation. Sans oublier les 38 secondes au cours desquelles les Islanders ont joué à quatre contre trois avant que Samuel Montembeault n'ait la chance de stopper le jeu pour permettre aux officiels de signaler l'infraction.

Cette très longue séquence de 3 min 55 s, entrecoupée de deux arrêts de jeu et d'un temps d'arrêt des Islanders, a permis à David Savard de se mettre en valeur.

Avec Nick Suzuki, ensuite remplacé par Christian Dvorak, et Mike Matheson, Savard a effectué un travail colossal en désavantage numérique. Toujours bien campés pour défendre leur gardien, Savard et ses compagnons d'armes ont forcé les Islanders à s'échanger la rondelle sans arriver à s'offrir des tirs de qualité. Savard a aussi bloqué deux des tentatives des Islanders, Dvorak l'a imité à une reprise.

Cette séquence a permis de mettre en valeur le vétéran défenseur québécois qui apporte beaucoup au Tricolore depuis le début de la saison.

Savard n'est pas le défenseur le plus talentueux du Canadien. Il serait le premier à l'admettre.

Mais il se donne corps et âme pour la cause de son équipe. Il offre aux nombreux jeunes défenseurs de l'organisation un exemple de professionnalisme dans sa manière de jouer. Dans sa manière de se comporter.

Un parrain respecté

À titre de parrain de Kaiden Guhle en début de saison, à titre de parrain d'Arber Xhekaj qui évoluait à sa gauche hier lors du retour de congé du Canadien, Savard transmet aux plus jeunes l'expérience acquise au fil des 711 matchs qu'il a disputés depuis son arrivée dans la LNH.

Ce parrainage a une valeur inestimable dans le cadre de la reconstruction qui est en cours chez le Tricolore. Une valeur qui devrait, du moins à mes yeux, obliger l'état-major à garder David Savard là où il est plutôt que de se laisser charmer par une éventuelle offre de transaction susceptible de tomber d'ici le 3 mars prochain.

Le Lightning de Tampa Bay a donné beaucoup pour acquérir David Savard qui a aidé les « Bolts » à gagner la coupe Stanley il y a deux ans.

À 32 ans, il pourrait renforcer la brigade défensive de n'importe quel club qui vise la coupe cette année encore.

À moins que l'une de ces formations soit prête à donner la lune pour faire l'acquisition de Savard, Kent Hughes devrait résister à conclure une transaction qui le priverait du vétéran arrière québécois.

Car Savard valorise ce qu'il fait avec le Canadien. Parce qu'il tient à relever ce défi. Parce qu'il tient à demeurer à Montréal même si la prochaine saison risque d'être aussi difficile que celle qui se termine. Même si les chances du Canadien d'accéder aux séries d'ici trois ou quatre ans semblent minces.

« Je n'ai pas de contrôle sur ce qui arrivera autour de l'équipe d'ici le 3 mars, mais c'est clair que je veux rester ici. Ma famille et moi sommes bien à Montréal. Et j'aime beaucoup le fait de transmettre aux plus jeunes le bagage d'expérience que j'ai reçu par d'autres vétérans lorsque je suis arrivé dans la LNH », que Savard a affirmé lors d'une entrevue virtuelle à l'Antichambre, samedi, après la victoire de son équipe.

David Savard prend très au sérieux le rôle de parrain qu'il remplit actuellement. Et ce n'est pas en entrant dans des détails pointus du jeu qu'il aide le plus ses coéquipiers, mais bien en les préparant à l'ensemble des défis qui les attendent.

« Le plus important à mes yeux est de parler avec les jeunes pour les aider à réaliser ce qui les attend dans la Ligue nationale. De les amener à faire les bonnes lectures des situations et de mettre en valeur leurs qualités. La communication est essentielle pour transmettre les connaissances. Mais je ne me limite pas à faire des remarques seulement aux gars avec qui je joue. Je le fais avec tous les jeunes de notre équipe. Nos jeunes sont tous très bons. Ils ont de belles carrières devant eux. Je vois dans ma petite contribution une manière de les aider à atteindre leur plein potentiel », que Savard a ajouté.

David Savard est très humble quand il qualifie de « petite contribution » ce qu'il accomplit comme parrain.

Cette humilité illustre davantage encore à quel point Savard est un atout de premier plan dans la reconstruction du club. Car ce n'est pas en lançant des ordres et en exigeant d'être bêtement imité qu'un vétéran se fait respecter par ses jeunes coéquipiers; et surtout qu'il est écouté.

C'est en donnant l'exemple sur la glace, en se sacrifiant comme Savard l'a fait encore une fois en prolongation samedi, qu'il devient une source d'inspiration. Une référence. 

Et c'est avec des vétérans comme Savard, que des jeunes plus talentueux que lui apprennent les vraies valeurs du hockey. Qu'ils adoptent le genre de culture nécessaire pour que ces jeunes, en plus d'être bons, deviennent bons au sein d'une équipe gagnante.

C'est pour toutes ces raisons que Savard a plus de valeur en ce moment et pour les deux, trois, quatre prochaines saisons avec le Canadien que les compensations susceptibles d'obtenir en retour de ses services.

À moins que l'offre soit mirobolante!

Horvat : plus payant encore l'an prochain

C'est d'ailleurs cette quête d'obtenir un joueur de caractère, un joueur susceptible de faire d'une bonne équipe un meilleur club encore, que Lou Lamoriello a fait l'acquisition de Bo Horvat.

Qu'il a aussi accepté de lui donner un contrat «trop long et trop cher» en lui offrant 8,5 millions $ par année pour les huit prochaines saisons.

Bon! Le point gaspillé à Montréal samedi et les deux autres que les Islanders ont laissé filer lors du dernier match contre Vancouver compliquent les choses pour cette équipe qui est en voie de rater les séries.

Mais les Islanders, en plus de manquer de vitesse, manquaient le type de leader qu'est Horvat. S'il n'arrive pas à faire des Islanders un club de séries cette année – et je doute fortement qu'il y arrive, car deux bonnes équipes (les Caps et les Islanders?) rateront les séries– il devrait mousser les chances qu'ils le redeviennent dès l'an prochain.

À suivre...

Entre les lignes

-    C'était la 18e fois en 52 matchs que le Canadien marquait le premier but dans une partie cette saison. Mais seulement la quatrième en 27 rencontres disputées au Centre Bell. Le Tricolore l'avait fait le 20 octobre – victoire de 6-2 aux dépens des Coyotes de l'Arizona –  le 9 novembre – victoire de 5-2 aux dépens des Canucks de Vancouver – et dès le match suivant contre les Penguins que le Canadien avait battus 5-4 en prolongation...

-    Le Canadien a une fiche de 9-4 dans les matchs qui se sont décidés en prolongation (5-4) ou en tirs de barrage (4-0)...

-    Ces succès en prolongation et tirs de barrage expliquent en partie le fait que le Canadien présente un dossier solide de 15-3-4 dans les rencontres qui se décident par un petit but...

-    Le Canadien a signé sa quatrième victoire seulement en 27 matchs au cours desquels il tirait de l'arrière après 40 minutes. Cette fiche est toutefois de 3-5 lorsqu'il tirait de l'arrière par un seul but après deux périodes de jeu...

-    Mike Hoffman – trois passes dans la victoire de samedi – est seulement le septième joueur du Tricolore à avoir amassé trois points au cours d'un même match. Entre Hoffman et Cole Caufield, le seul à avoir réussi l'exploit à deux reprises, on retrouve Nick Suzuki, Christian Dvorak, Kirby Dach, Jonathan Drouin et Rafaël Harvey-Pinard...

-    Le Canadien a obtenu plus de tirs que son adversaire pour la 14e fois seulement cette saison samedi contre les Islanders. Des huit victoires acquises lorsque cela s'est produit, trois l'ont été en prolongation et deux en tirs de barrage...