Maintenant que la première moitié de la saison est derrière nous, il est temps de procéder à l’évaluation des joueurs du Canadien. La saison dernière, j’ai évalué chaque joueur sur la totalité de la première moitié du calendrier, mais considérant que nous avons déjà fait cet exercice pour le premier quart de la campagne, j’aimerais me concentrer spécifiquement sur le deuxième quart cette fois-ci.

Seuls les joueurs ayant disputé plus de 10 rencontres, après 41 parties, seront évalués, afin d’évincer les petits échantillons de données.

Pour les avants, les chances de marquer et les tentatives de tir servent à quantifier l’habileté à toucher les cordages, les jeux générant des chances de marquer servent à mesurer les habiletés de passeur, les jeux effectués lors des poussées offensives servent à mesurer l’implication d’un joueur dans le jeu de transition et les rondelles libres récupérées en zone offensive servent à mesurer l’efficacité en échec avant.

Pour les défenseurs, les jeux générant des chances de marquer servent à mesurer la contribution offensive, les jeux effectués lors des poussées offensives servent à mesurer l’implication d’un joueur dans le jeu de transition, les rondelles libres récupérées en zone défensive et le nombre de jeux défensifs servent à mesurer l’impact défensif d’un joueur et les passes complétées mesurent l’impact général d’un défenseur lors d’un match.

Ceci n’offre pas une vision globale de l’état des choses, mais c’est représentatif.

Contrairement à la saison passée, je n’attribuerai pas de notes, les données présentées vous permettant d’évaluer les joueurs par vous-mêmes.

Paul Byron: Après un début de saison fumant, je m’attendais à ce que Byron ralentisse quelque peu, mais ce n’est tout simplement pas arrivé. Il génère un peu moins de chances de marquer et de tentatives de tir, mais presque toutes ses occasions de marquer surviennent lors d’échappées ou sur des buts faciles. Cette année, il est le joueur décochant le plus souvent ses tirs depuis les zones payantes dans la LNH, ce qui lui a permis d’établir des sommets personnels pour les points et les buts. Il n’est pas possible de demander plus de Byron, il a été spectaculaire.

Daniel Carr: Après un début de saison très décevant, les présentes données de Carr commencent à ressembler à celles de l’an dernier, moment où il excella pour produire des chances de marquer et où il fut très dangereux près du filet. Il a généré le quatrième plus grand nombre de chances de marquer chez le CH en ce deuxième quart de saison, mais il demeure extrêmement malchanceux, n’ayant inscrit qu’un seul but cette saison. Par conséquent, le personnel d’entraîneurs ne lui a pas donné beaucoup d’opportunités, récompensant davantage les résultats que le progrès. Cependant, Carr semble prêt à éclore, si la chance lui est donnée pour quelques parties successives.

Phillip Danault: Possiblement la plus grande surprise chez le Canadien cette année, Danault continue de me faire regretter d’avoir mentionné, l’an passé, qu’il serait probablement un joueur de quatrième trio. Il est rare qu’un joueur s’améliore autant dans l’entre-saison, mais Danault démontre un niveau de talent que j’ignorais qu’il possédait. Cela aide certainement d’évoluer au centre de Pacioretty et Radulov, mais en ce deuxième quart de saison, Danault fut le meilleur joueur de l’équipe en échec avant et son travail acharné a permis à ses compagnons de trio de générer plus d’offensive.

David Desharnais: La blessure de Desharnais n’aurait pas pu survenir à un pire moment. Après un début de campagne difficile, il avait vraiment commencé à élever son jeu d’un cran, lançant plus régulièrement et assumant un rôle plus important dans le jeu de transition. Malheureusement pour lui, nous n’avons jamais pu voir le fruit de ces améliorations.

Brian Flynn: Flynn est l’avant du Canadien le moins talentueux offensivement, mais il a généré plus de chances de marquer en ce deuxième quart de calendrier. Son jeu à forces égales fut meilleur que lors du premier quart de la saison. Les blessures l’ont forcé à jouer davantage, donc le crédit lui revient pour avoir répondu présent. Cependant, il semble être l’un des favoris de l’entraîneur, et ce, sans raison particulière.

Alex Galchenyuk: L’échantillon de données du deuxième quart de saison de Galchenyuk est petit, mais il a significativement chuté pour les jeux effectués lors des poussées offensives et pour les chances de marquer, suggérant qu’il soignait déjà une blessure, avant de se blesser au genou. Sa production offensive n’en a jamais souffert, lui qui se rapproche d’un retour au jeu. Nous verrons s’il sera en mesure de retrouver son rythme habituel lors du troisième quart du calendrier.

Brendan Gallagher: C’est une saison cauchemardesque qui se poursuit pour Gallagher, après avoir reçu un tir frappé de Weber sur la même main qu’il s’était fracturé la saison dernière. Nous ne le reverrons pas avant le dernier quart de la saison. En ce deuxième quart, Gallagher a généré le deuxième plus grand nombre de chances de marquer chez le Tricolore et il fut le meilleur avant de l’équipe pour transporter la rondelle. Malgré son manque de chance au moment de marquer, Gallagher n’a jamais rechigné. Il a continué de foncer tête première, travaillant encore plus fort, essayant d’aider son équipe de toutes les façons possibles. Il manquera au club, le temps que sa main guérisse.

Artturi Lehkonen: Le jeune Finlandais continue de faire sa place dans la LNH, affrontant et contrant les meilleurs trios adverses, évoluant à l’aile de Tomas Plekanec. Lehkonen est en voie de connaître une saison de plus de 20 buts. Il y a des facettes du jeu dans lesquelles Lehkonen peut s’améliorer, mais ce qui est le plus positif en cette saison recrue, c’est à quel point Michel Therrien lui fait confiance. Il n’y a pas eu d’autres recrues à Montréal envers qui Therrien eut suffisamment confiance pour les exposer de la sorte et Lehkonen répond en s’améliorant continuellement.

Michael McCarron: La saison dernière, lorsqu’il fut rappelé tardivement durant l’année, McCarron fut une machine à chances de marquer à proximité du filet. Cette saison, il a démontré qu’il pouvait aussi fabriquer des jeux et être efficace en échec avant. Bien qu’il ne génère pas autant de chances de marquer pour lui-même, il crée des occasions de marquer pour ses compagnons de trio au rythme d’un joueur de première ligne. La principale faiblesse de McCarron jusqu’ici est son habileté à transporter la rondelle. C’est principalement attribuable à son maniement du disque et à son coup de patin qui est moins rapide que celui de la plupart des joueurs de la Sainte-Flanelle.

Torrey Mitchell: Les blessures ont forcé Mitchell à assumer un rôle plus important que ce que lui-même et l’organisation anticipaient, mais il a tout de même connu un très bon deuxième quart de saison. Il connait des ennuis en infériorité numérique, mais à forces égales, il a fait un bon travail pour tenir le fort lorsqu’il était sur la glace. Le jeu de transition n’est pas sa plus grande force, malgré son bon coup de patin, mais il s’est levé offensivement lorsque les autres joueurs se sont blessés.

Max Pacioretty: Je ne sais pas pourquoi toute léthargie offensive fait en sorte que Pacioretty soit si violemment critiqué, comme il finit toujours par s’en sortir éventuellement. Aujourd’hui, il a retrouvé son rythme de croisière habituel, après avoir connu un deuxième quart de saison phénoménal. C’est une autre campagne où le capitaine pourrait menacer la marque des 40 buts. Il réalise cela, tout en étant l’avant le plus responsable défensivement du Canadien. Il est étonnant qu’il ne soit pas du match des Étoiles.

Tomas Plekanec: Plekanec a donné quelques signes de vie offensivement ces derniers temps, mais les présentes données ne soutiennent pas réellement l’idée d’une résurgence. Sa production devrait être meilleure que ce qu’elle est actuellement, mais un rythme de 40 points par saison pourrait bien être ce que le Canadien peut espérer de sa part en tenant compte de son temps d’utilisation.

Alexander Radulov: Un seul joueur dans la LNH a généré plus de chances de marquer à égalité numérique que Radulov, son nom est Sidney Crosby. Je pourrais regarder pendant une heure des séquences de Radulov protégeant la rondelle en zone offensive, il en fait un art. Aussi bonne la production de Radulov fut-elle, je ne serai pas surpris qu’elle connaisse une amélioration marquée lors de la deuxième moitié du calendrier, à tel point il joue bien.

Andrew Shaw: Une mise en échec vicieuse, alors que Shaw n’avait pas possession de la rondelle, a possiblement fait dérailler la bonne saison que connaissait l’ancien des Blackhawks. Shaw fut extrêmement chanceux en regard des pourcentages qu’il affiche lorsqu’il est sur la glace, mais sa production offensive est méritée, comme il génère des chances de marquer. Il s’agit d’un autre joueur que le Canadien pourrait voir réintégrer la formation bientôt.

Chris Terry: Je ne suis pas sûr de comprendre le cas de Terry. Sa production offensive dans la ligue américaine est très bonne, mais dans la LNH, il a de la difficulté à générer de l’attaque, il connait des ennuis au moment de transporter le disque et il a des soucis en échec avant. Il n’est pas non plus très bon défensivement. Ainsi, il serait plus approprié pour le Tricolore, dans la suite des choses, de garder un joueur comme Sven Andrighetto dans l’alignement à sa place.

Mark Barberio: Un camp d’entraînement horrible a fait en sorte que Barberio fut renvoyé dans la ligue américaine, ce qui fut une situation quelque peu surprenante plutôt cette saison. Cependant, avec les blessures à la ligne bleue du Tricolore, il a su élever son jeu d’un cran, comme il l’avait fait la saison dernière. Barberio est un joueur à haut risque, cela peut rapporter gros, comme il génère beaucoup d’occasions offensives lorsqu’il est sur la glace, tant pour son club que pour l’adversaire. Il a aussi de la difficulté à remporter ses batailles dans son propre territoire, mais il influence le temps de possession et les buts marqués d’une façon qui est indéniablement positive. Il est également très plaisant de le voir jouer, ce qui me fait espérer qu’il demeurera avec le grand club.

Nathan Beaulieu: Après un début de saison désastreux, qui fut sauvé par un bon pourcentage de tirs et d’arrêts lorsqu’il est sur la glace, Beaulieu a commencé par se calmer quelque peu avec et sans la rondelle. Il a évolué en compagnie de Jeff Petry, ce qui fut de loin la meilleure paire du Canadien en ce deuxième quart de saison. Je ne pense pas que l’on ait encore vu le meilleur de Beaulieu cette année, ce qui pourrait être une bonne nouvelle pour le Tricolore pour la deuxième moitié du calendrier.

Alexei Emelin: Lors du deuxième quart, Emelin a perdu un peu de son lustre. Je pense qu’une part de cela est imputable au fait qu’il est devenu trop agressif et qu’il se plaçait trop fréquemment hors position. Il a eu beaucoup de pression placée à son égard avec la blessure de Markov, mais quand Emelin joue la rondelle aussi peu souvent qu’il l’a fait en ce deuxième quart de saison, ce n’est pas la meilleure stratégie.

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Andrei Markov: Markov fut le même lors du deuxième quart de la saison que lors du premier. Il n’y a pas grand-chose à ajouter.

Greg Pateryn: Pateryn, tout comme Emelin, était un peu trop agressif sans la rondelle en ce deuxième quart. Cependant, en général, il y a plus de positif que de négatif, alors qu’il a eu la chance de jouer sur une base régulière. Sa blessure est survenue au mauvais moment dans son cas, alors qu’il avait finalement gagné la confiance du personnel d’entraîneurs.

Jeff Petry: Il m’est impossible de trop vanter les mérites de Jeff Petry, qui fut le meilleur joueur du Canadien en ce deuxième quart. On pourrait même argumenter qu’il fut le meilleur joueur du club depuis le début de la campagne. Son jeu fut remarquablement constant offensivement et défensivement, étant également le meilleur joueur du Canadien quant au jeu de transition.

Shea Weber: Bien qu’il ait produit des points à un rythme légèrement inférieur en ce deuxième quart de calendrier, le jeu défensif de Weber s’est drastiquement amélioré. Encore plus important, Weber fut davantage impliqué dans l’action, ce qui a permis à son excellente prise de décisions d’avoir un plus grand impact. Weber fut une raison importante voulant que le Canadien ait gardé le rythme, malgré les nombreuses blessures. Sa seule véritable faiblesse fut son jeu en désavantage numérique, ce qui pourrait être davantage de la faute d’Emelin que de la sienne.