Sommaire du match

MONTRÉAL - Claude Julien a servi à ses joueurs le message que tous ses collègues des autres équipes de la LNH martèlent à leurs joueurs lorsqu’ils s’apprêtent à croiser les Oilers d’Edmonton : « Pour se donner une chance de gagner, il faut trouver une façon de freiner Connor McDavid et Leon Draisailt. »

 

Demander à ses joueurs de museler McDavid et Draisaitl c’est facile.

 

L’obtenir, ce l’est beaucoup moins. Surtout dans le cadre de deux matchs consécutifs.

 

Déjà difficile, ce mandat devient périlleux lorsque tes joueurs offrent au monstre offensif à deux têtes et quatre mains qu’est le duo McDavid-Draisaitl pas moins de 10 attaques massives lors des deux rencontres.

 

Mais voilà : museler McDavid et Draisaitl dans deux matchs de suite – le capitaine des Oilers s’est contenté d’une passe dans la défaite de 5-1 de samedi – et réduire au silence l’attaque massive la plus productive de la LNH pas plus tard que l’an dernier – efficacité de 29 % – c’est exactement ce que le Canadien a fait pour s’offrir un doublé de victoires à Edmonton.

 

Rien de moins qu’impressionnant.

 

Bon! Il faut aussi admettre que les Oilers sont dangereusement perméables en défense et que leur gardien Mikko Koskinen est souvent approximatif dans ses déplacements, plus souvent incapable de contrôler les rebonds et bien trop souvent très généreux dans les buts qu’il accorde. Il faut reconnaître aussi qu’à l’exception de Kailer Yamamoto et Ryan Nugent-Hopkins, les autres attaquants des Oilers pompent tellement l’huile qu’ils peinent à vraiment pouvoir appuyer leurs grandes vedettes.

 

Mais dans la victoire de lundi, c’est le Canadien, par la qualité et l’agressivité de son jeu défensif, de son jeu tout court, qui a fait pomper l’huile aux Oilers.

 

Entrée réussie

 

Il serait injuste d’oublier Jake Allen dans la liste des responsables de l’exploit de contenir l’attaque des Oilers comme le Canadien est arrivé à le faire.

ContentId(3.1381075):Canadiens : 1re mission accomplie pour Jake Allen (LNH)
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Fort d’une soirée de travail de 25 arrêts, Jake Allen a réussi sa rentrée devant le filet du Canadien. S’il est loin d’avoir été canardé, Allen s’est dressé devant son but dans la première moitié de la première période alors que les Oilers semblaient vraiment avoir l’intention de venger leur revers gênant de samedi.

 

Les arrêts d’Allen ont contribué à réduire les ardeurs de McDavid et de sa bande.

 

En deuxième alors qu’il regardait de très loin ses coéquipiers mitrailler la cage ennemie – le Canadien a dominé 18-7 les tirs en période médiane – Allen dont l’équipement devait avoir séché tant il était tranquille à son bout de patinoire, a dû réagir rapidement sur deux ou trois bonnes occasions sorties de nulle part.

 

Et bien que ses coéquipiers ont été solides devant lui, Allen a su réaliser les arrêts qu’on demande à un auxiliaire de réaliser lorsqu’il saute dans la mêlée. Les arrêts nécessaires pour donner une chance réelle de gagner à son équipe.

 

C’est exactement ce que Jake Allen a fait dans le cadre de son premier match en carrière en relève à Carey Price.

 

Tous les gardiens, et ils sont nombreux, qui ont défilé devant le casier voisin de celui de Carey Price ont gagné un match ici et un autre là pendant leur séjour plus ou moins long à Montréal. Mais ils n’ont jamais été en mesure d’offrir sur une base régulière ces chances de gagner à leurs coéquipiers.

 

Jake Allen réussira-t-il là où tous les autres ont échoué?

 

On verra, mais une chose est certaine : il a inspiré confiance en faisant aussi bonne première impression dans le cadre d’une entrée en scène réussie.

 

Sept attaquants pour « tuer » les pénalités

 

Lorsque Phillip Danault a écopé de la première pénalité du match, je me suis dit que c’était une bien vilaine combinaison d’offrir aux Oilers une attaque massive alors que le meilleur centre défensif du Tricolore prenait la direction du cachot.

 

Les choses se sont envenimées lorsque Joel Armia, un autre colosse en défense , est allé rejoindre Danault.

 

Ça s’est envenimé davantage lorsque Ben Chiariot, lui aussi un pilier du jeu en infériorité numérique, est allé retrouver Armia pas longtemps après que Danault eut recouvré sa liberté.

 

Dans un passé récent, les absences de ces trois joueurs, surtout celles de Danault et Armia, auraient miné les chances du Canadien d’écouler les pénalités sans accorder de but.

 

Cette année ce pourrait être différent.

 

Car avec les améliorations apportées à la formation, Claude Julien compte sur plusieurs joueurs qui peuvent non seulement dépanner, mais s’imposer lorsque vient le temps d’éviter le pire à court d’un homme.

 

Lundi soir à Edmonton, sept attaquants se sont succédé sur la patinoire pour tuer l’une ou l’autre des sept pénalités mineures écopées. S’il ne s’était pas blessé légèrement au premier tiers, Josh Anderson aurait peut-être gonflé ce chiffre à huit.

 

Tout un luxe pour un coach.

 

« Les gars sont bien plus reposés lorsqu’ils sautent sur la glace. Ça leur permet d’être non seulement plus agressifs en zone défensive pour bloquer les corridors de passe et s’imposer dans les lignes de tir, mais ça leur permet aussi d’aller mettre de la pression sur les adversaires dans leurs sorties de zone au lieu de les attendre », que Claude Julien a expliqué après le match.

 

Cette agressivité a de beaucoup compliqué la tâche des Oilers en avantage numérique. Inversement, elle a facilité celle du gardien Jake Allen qui a très bien épaulé ses coéquipiers en se dressant devant les huit tirs obtenus par Edmonton. Ce qui est peu on en conviendra tous pour une équipe qui a passé 11 min 36 s à cinq contre quatre avec 32 secondes en prime à cinq contre trois.

 

Non seulement le Canadien a muselé l’attaque massive des Oilers en sept occasions lundi et 10 occasions au fil des deux matchs, mais comme l’avait fait Jake Evans en fin de rencontre samedi, Artturi Lehkonen a lui aussi marqué alors que le Canadien était à court d’un homme.

 

Ce but d’assurance a fait grand bien au Canadien. Car Lehkonen a donné une avance de 3-0 à son équipe alors que Shea Weber écoulait une pénalité mineure.

 

Après trois matchs, le Canadien a écoulé 12 des 14 pénalités écopées sans accorder de buts et s’en est offert deux en primes.

 

Pas une vilaine façon de commencer l’année!

 

Romanov récompensé

 

Alexander Romanov a marqué son premier but en carrière pour lancer le Canadien en avant à mi-chemin en première période.

 

Pas question ici de tenter de vous faire croire que le jeune défenseur russe a réalisé tout un jeu ou décoché tout un plomb pour marquer ce but historique.

 

Pas du tout.

 

Romanov a décoché un tir des poignets bien banal. Le genre de tir qu’il s’assurait de bien cadrer afin de peut-être obtenir un retour sur lequel un coéquipier aurait pu bondir.

 

Mais de retour il n’y a pas eu parce que le gardien Mikko Koskiken, dans sa grande générosité, a laissé glisser la rondelle entre son corps et son bras droit.

 

Ce cadeau, puisque c’est bien d’un cadeau dont on doit parler ici, récompense l’ensemble de l’œuvre peinte par Romanov depuis qu’il a posé les patins sur la glace au Centre d’entraînement lors du premier jour du camp.

 

Romanov affiche une aisance et une confiance tellement rassurante que c’en est presque déconcertant.

 

Pas surprenant de voir Claude Julien donner le feu vert à Luke Richardsson pour qu’il envoie le jeune arrière sur la patinoire dans toutes les circonstances et contre n’importe qui.

 

Romanov a passé 17 min 43 s sur la glace lundi soir. Il a joué près de deux minutes à court d’un homme et un peu plus de quatre minutes lors d’attaques massives.

 

On l’a vu contre McDavid et Draisaitl par moments. Comme quoi, les coachs ont assez confiance en lui pour lui présenter des défis imposants pour un arrière qui vient de jouer son troisième match seulement dans la LNH.

 

En quelques mots

 

  • Sur le but de Romanov, c’est Jake Evans qui s’est imposé en remportant une mise en jeu importante en territoire ennemi. Le Canadien a encore terminé le match sous la barre des 50 % d’efficacité. Evans n’a gagné que quatre des 10 mises en jeu qu’il a disputées. Mais pour amorcer la séquence qui a mené au premier but de Romanov, Evans a affiché une combativité qui devrait l’aider à s’améliorer dans cette facette importante du jeu pour un centre de quatrième trio...

 

  • Tyler Toffoli est toujours en quête de son premier but avec le Canadien. Jesperi Kotkaniemi de son premier point. Ça ne veut toutefois pas dire qu’ils jouent du mauvais hockey. Au contraire. Les deux nouveaux compagnons de trio ont disputé une autre bonne partie lundi. Ils ont offert du jeu efficace dans les deux sens de la patinoire. Toffoli a obtenu deux bons tirs et Kotkaniemi, qui est doté d’un puissant tir des poignets, a gaspillé quelques bonnes occasions en perdant une seconde ou deux avant de décocher. Pas de quoi s’inquiéter ou s’impatienter pour autant...

 

  • Si l’attaque massive des Oilers a été muselée en sept occasions, celle du Canadien a fait mouche une fois lors des cinq supériorités obtenues. Le Tricolore a donc marqué au moins un but à cinq contre quatre dans chacun de ses trois premiers matchs et affiche une efficacité de 40 % avec ses quatre buts en 10 tentatives...
     
  • C’est Shea Weber qui a marqué en avantage numérique lundi. Le capitaine a alors inscrit le 103e but en supériorité numérique de sa carrière. Il occupe le premier rang chez les défenseurs encore actifs dans la LNH. Ce but place Weber sur un pied d’égalité avec John Tavares au 20e rang des joueurs actifs pour le nombre de buts marqués en jeu de puissance. Corey Perry occupe la 19e place avec 104...
     
  • Initialement refusé, le but de Shea Weber a finalement été accordé après que les responsables de la salle de contrôle de Toronto eurent donné raison à Claude Julien d’avoir contesté la décision rendue sur la patinoire. S’il est vrai que Jeff Petry, en fonçant au filet, a fait chuter un joueur des Oilers qui a ensuite fauché son gardien, Devin Shore et Mikko Koskinen auraient eu amplement de temps pour reprendre leur position avant que Weber, de l’arrière du filet, ne tire dans le dos du gardien des Oilers pour faire dévier la rondelle dans le but s’ils s’étaient activés au lieu de nager devant la cage...
     
  • C’est congé mardi pour le Canadien qui fera l’envolée entre Edmonton et Vancouver où il croisera les Canucks trois fois : mercredi, jeudi et samedi avant de revenir à Montréal pour amorce sa saison à domicile le jeudi 28 janvier...