Qu’importe ce qui se passera dans les prochains matchs, le Canadien est déjà gagnant. Ça peut sembler surprenant d’affirmer ça dès maintenant, et pourtant, dans leur situation, difficile de penser autrement. 

 

Rappelons-nous que ce club devrait déjà être en vacances. Si nous n’avions pas eu cette étrange saison 2020 – que la COVID-19 a chamboulée –, le Canadien serait fort probablement bien loin du hockey. Le seul fait d’avoir la chance d’affronter les Penguins relève donc du miracle.

 

Ensuite, chaque présence des joueurs, spécialement pour les plus jeunes qui n’ont jamais connu l’intensité et la fébrilité des séries dans la LNH, apporte une expérience et une confiance que rien d’autre ne peut donner. À regarder les Suzuki et Kotkaniemi s’affirmer, tous les espoirs sont permis pour l’avenir. Jouer contre quelques-uns des meilleurs joueurs de la ligue devient une école inouïe pour des jeunes qui montent désormais en puissance. Cela ne peutd ’ailleurs qu’augmenter leur confiance en leurs moyens que de jouer et de parfois contenir les Crosby, Malkin et Letang de ce monde. Alors oui, de ce côté, le CH est aussi gagnant.

 

De plus, malgré toutes les prévisions, Montréal a remporté la première partie, causant du même coup toute une surprise. Contre toute attente, le Canadien a également marqué les deux premiers buts de cette série. Il y a ensuite eu le retour des Penguins, mais Montréal a néanmoins volé la première partie en prolongation. S’il ne s’agit pas du début d’un revirement, je ne sais pas comment on peut appeler ça. Ils sont donc encore gagnants.

 

Bien entendu, il ne fallait pas s’attendre à ce que Pittsburgh perde tous ses moyens et capitule aussitôt. Les joueurs des Penguins ont trop de talent et d’expérience pour réagir ainsi. Ils l’ont prouvé en gagnant le second affrontement. Et, bien qu’ils aient dominé la partie, ils n’ont pas écrasé le CH. Il faut ici souligner l’exceptionnel talent de Carey Price. On voit dans son attitude qu’il veut gagner. Il affronte tous les tirs avec assurance et détermination. On dirait qu’il s’améliore en vieillissant, un peu comme un bon vin. Il a soif de victoires et devient une véritable locomotive pour toute l’équipe. C’est un gagnant! Quand il joue aussi bien, il donne une incroyable chance à son équipe de créer une surprise.

 

Et l’apprentissage n’est pas terminé. 

 

Bien entendu, il y a des choses à corriger. Parmi celles-ci, les joueurs doivent s’éloigner du banc des punitions. Il serait illusoire de croire pouvoir éternellement freiner l’attaque de Pittsburgh. Mais, là aussi, il y a un apprentissage à faire qui servira plus tard.

 

Enfin, dans une série « 2 de 3 » tout est encore possible, d’autant plus que « l’avantage de la glace »  – si cette notion existe vraiment – appartient dorénavant au Canadien. 

 

Tout se joue dans l’instant présent. Les joueurs devront jouer une présence à la fois et tout donner au moment où ils sont sur la glace. Ils devront travailler ensemble en y mettant toute leur énergie.

 

Voilà pourquoi je crois que Montréal est déjà gagnant... quelle que soit l’issue des prochains matchs. 

 

Cependant, s’ils se mettent à croire en leurs possibilités, qui sait ce qui peut arriver!