MONTRÉAL - Le Canadien est parvenu à jouer les trouble-fête, l’unique rôle qui lui revient jusqu’à la fin de la saison, en disposant des Red Wings de Detroit, qui avaient cruellement besoin de cette victoire, au compte de 4 à 3.

Les visiteurs s’étaient pourtant emparés d’une avance de 3-2 avec une production de trois buts en supériorité numérique durant la deuxième période, mais ils n’ont pas préservé le tout et ils ont échoué à une ultime tentative de remontée en fin de rencontre.

Sven Andrighetto et Max Pacioretty (avec son deuxième de la soirée) ont cependant permis au clan montréalais de l’emporter en touchant la cible au dernier engagement.

« Après avoir alloué ces buts en désavantage numérique, on a réalisé qu’on se devait de mieux gérer nos émotions. On savait que si on plaçait la rondelle derrière eux en troisième, on avait une chance. Je crois qu’on les a dominés à cinq contre cinq durant la rencontre et on a finalement été récompensés », a analysé Pacioretty.

« C’est une équipe dangereuse qui lutte pour une place en séries. C’était bien de jouer le rôle des trouble-fête cette fois », a avoué le gardien Mike Condon, auteur de 39 arrêts.

Une autre nouvelle positive est venue s’ajouter au résultat du match alors que Michel Therrien a confirmé que Carey Price accompagnera l’équipe en Floride de mercredi à samedi.

« Mais je ne sais pas s’il va s’entraîner avec nous, il doit travailler avec Stéphane Waite (l’entraîneur des gardiens) », a fait savoir l’entraîneur.

D’ailleurs, le temps presse pour Price avec cinq rencontres au compteur, surtout qu’il ne s’est pas encore entraîné avec les siens. Bien sûr, le Canadien a réfléchi à tout cela, mais des informations demeurent manquantes.

« Je ne pourrais pas répondre parce que je n’ai pas les réponses. Il a besoin de recevoir des lancers et, s’il reste ici, il ne pourrait pas continuer à progresser. Est-ce qu’il va pratiquer avec l’équipe? On espère qu’il va commencer à le faire », a ajouté Therrien qui a reconnu qu’un retour au jeu est impensable sans des entraînements complets.

Mais revenons au match, cette défaite a plombé les ailes des hommes de Jeff Blashill, qui essaient de revenir dans le portrait des équipes repêchées. Les Wings – qui veulent poursuivre une séquence de 24 participations en séries – ont perdu l’occasion de devancer les Flyers et ils ont également joué deux matchs de plus que l’équipe de Philadelphie.

Avant de visiter le banc des punitions trop souvent et d’ouvrir la porte aux Wings, le Canadien s’était forgé un coussin de deux buts grâce à Pacioretty et Paul Byron. Ce départ a incité le pilote des Wings à retirer le gardien Petr Mrazek au profit de Jimmy Howard puisque les Wings n’ont « pas le temps de niaiser » dans ce dernier droit du calendrier régulier.

Quelques minutes après son entrée en action, Howard a volé un but de la mitaine à Alex Galchenyuk. Plus tard, en troisième période, le Canadien a failli créer l’égalité pour une première fois d’un tir d’Alexei Emelin, mais le but a été refusé puisque Brown a poussé la jambière droite de Howard avec son bâton.

Cette décision a enflammé la foule qui était plus que timide auparavant et elle a été récompensée avec le retour en force de ses favoris.

Désormais éliminés mathématiquement, les hommes de Michel Therrien avaient perdu le contrôle de cette partie en raison d’une surdose d’intensité ou d’indiscipline selon votre version. L’effondrement s’est produit en deuxième période quand une punition – certainement discutable – de cinq minutes d’Emelin a permis aux Wings de niveler la marque en touchant la cible deux fois.

« Il faut faire attention avec le mot indiscipline, je ne pense pas que c’était le cas pour Emelin. C’était une mise en échec solide, la rondelle était là, pour moi c’était un bon coup d’épaule. Je ne suis pas d’accord, mais ça ne change rien », a insisté Therrien.  

Gustav Nyquist et le Québécois Anthony Mantha ont enfilé ces deux buts face à Mike Condon qui avait tenu son équipe dans le coup avant cela. Mantha, qui a vécu le privilège d’un premier match au Centre Bell, a donc marqué ses deux buts en huit matchs dans la LNH contre le Canadien et, à 21 ans, on peut présumer qu’il n’a pas fini de faire mal au Tricolore.

Si la punition d’Emelin était sévère, Brown n’y est pas allé avec le dos de la cuiller aux dépens de Niklas Kronwall en lui assénant près d’une douzaine (on exagère à peine) de coups de bâtons. Cette infraction a permis à Mike Green de procurer les devants aux siens.

Pour une neuvième rencontre de suite, le Canadien a dû se débrouiller sans les services de P.K. Subban alors que la liste de blessés du club demeure imposante. Ce n’est sûrement pas un hasard si le CH avait produit un seul but en 24 occasions avant celui d’Andrighetto depuis la perte de Subban.  

« Nos unités spéciales ont éprouvé beaucoup de difficultés pendant les deux premières périodes. On s’est repris en troisième période avec un but sur le jeu de puissance, mais je retiens surtout qu’on a été très efficaces à cinq contre cinq en marquant trois buts et j’ai particulièrement aimé le trio d’Alex Galchenyuk et Pacioretty », a commenté Therrien.

« Les gens ne réalisent pas à quel point c’est épuisant physiquement et mentalement que d’être sur la glace à bloquer des tirs et de s’acquitter de ses responsabilités. C’est aussi difficile par la suite pour les trios de retrouver leur synchronisme après un aussi long désavantage numérique », a décrit Condon sur les longues punitions imposées à ses partenaires.

Au final, les Wings ont baissé pavillon dans ce qui était leur troisième partie en quatre soirs. De plus, ils termineront leur calendrier avec trois matchs sur cinq à l’étranger.

La semaine dernière, les Wings avaient vaincu le clan montréalais, 4-3, en s’accrochant de justesse à une avance.

Le Canadien devra jouer cinq autres matchs avant de quitter pour la pause estivale dont seulement deux à domicile : le 5 avril contre les Panthers et le dernier de la saison, le 9 avril, contre le Lightning.