Le cœur trop en fête après la victoire de leurs héros du Rouge et Or ou la tête trop givrée après avoir passé les cinq, six, sept dernières heures dans le froid perçant qui figeait la belle ville samedi, plusieurs amateurs de sports de Québec prévoyaient une victoire du Canadien face aux Penguins.

À l’autre bout de la 20 – ou de la 40 qui offre une belle alternative pour faire l’aller-retour entre la grande et la belle ville – les quelques partisans du Canadien et la majorité de ceux qui leur souhaitent le pire match après match partageaient le même point de vue avant la première mise en jeu.

Un point de vue bien simple selon lequel c’est quand on croit que le Canadien est sur le point de se planter tête première qu’il se relève.

Les anciens fans des Nordiques ont tellement souvent été témoins – et/ou victimes – de ces renversements spectaculaires de situation qu’ils ont appris à les prévoir.

« Tu vas voir, ils vont gagner encore ce soir », que m’a lancé un vieux chum, qui n’a rien de rien d’un fan du Canadien, une fois rendu à la maison après avoir assisté à la belle et grande finale de la Coupe Vanier.

Il avait raison.

Le Canadien a gagné. Une belle victoire si je me fie aux commentaires de mes collègues. Si je me fie aussi aux gazouillis qui défilaient sur mon BlackBerry parce que je ne pouvais suivre le match en direct.

Une victoire que le Canadien a compliquée un brin ou deux en laissant les Penguins se rapprocher dangereusement après qu’il eut pris les devants 3-2. Mais une victoire quand même. Une victoire qui couronnait une belle semaine. Une semaine importante. Une semaine qui a permis au Canadien, à Michel Therrien et à plusieurs de ses joueurs de museler leurs détracteurs.

Après avoir guidé son équipe à la victoire contre le Minnesota, Washington et Pittsburgh, les détracteurs de Michel Therrien, qu’ils soient à l’intérieur de son vestiaire, dans les gradins, dans la cohorte de journalistes, animateurs ou observateurs qui gravitent autour du Tricolore, peuvent difficilement maintenir leur campagne visant à réclamer son congédiement.

Une campagne qui battrait son plein ce matin si le Canadien avait été balayé la semaine dernière au lieu d’avoir réalisé le balayage.

Après ces trois victoires, Max Pacioretty ne peut plus être offert à qui en voudrait par le biais de l’une des nombreuses rumeurs de transactions aussi loufoques les unes que les autres qui le concernaient il y a une semaine à peine. Cela dit, si Pacioretty valait Rick Nash samedi dernier, il doit bien valoir Crosby, Malkin et Letang ce matin après ses cinq buts marqués en trois matchs.

Parce que le réveil de Pacioretty a aussi contribué au réveil de son joueur de centre, les détracteurs de David Desharnais peuvent difficilement claironner, comme ils avaient commencé à le faire l’an dernier et le faisaient avec plus d’intensité depuis le début de la saison, que le Québécois n’a pas sa place au sein de l’alignement du Canadien. Qu’il n’a pas sa place dans la LNH. Et j’en passe.

À ceux qui me reprochent encore d’avoir prétendu qu’un séjour de Desharnais dans la Ligue américaine lui aurait été bénéfique, je maintiens ma position. Desharnais est sorti de sa torpeur avec le grand club. Grand bien lui fasse. Mais comme tous ceux qui croyaient en lui malgré les ennuis majeurs qui lui barraient les pieds et les mains tout en minant sa confiance, j’avançais cette remise en forme dans la Ligue américaine comme un survoltage qui aurait pu le relancer.

Ces victoires ont aussi confirmé la place de Carey Price non seulement au rang de gardien numéro un du Tricolore, mais aussi celle qu’il occupe parmi les meilleurs gardiens de la LNH. Pas le meilleur. Parmi les meilleurs…

Ces victoires ont aussi permis de concentrer tous les regards sur le seul jeu de P.K. Subban. Pour le plus grand bien du principal intéressé.

Mais mieux encore, ces victoires permettent au Canadien de se réveiller ce matin plus près du premier rang de l’Association Est que de la neuvième place et d’une exclusion des séries.

Ce qui est très bien.

Mieux encore, ces trois victoires ont confirmé les prétentions du Tricolore selon lesquelles les efforts collectifs qui n’étaient pas récompensés à leur juste valeur allaient bientôt l’être. Que le Canadien était une bien meilleure équipe que les scores et les défaites le laissaient croire.

Ces gains ont confirmé une fois encore que c’est quand on le croit sur le point de s’effondrer que le Canadien se relève. Et que curieusement, il trouve souvent le moyen de se relever ainsi lorsqu’ils croisent de bonnes équipes. Des équipes qui sont, ou devraient, être meilleures que lui.

En congé jusqu’à mercredi, le Canadien se rendra à Buffalo pour affronter les Sabres contre qui ils pourraient signer une quatrième victoire de suite pour la deuxième fois de la saison.

Les Sabres étant au tout dernier rang du classement de la division atlantique, de l’Association Est, de la LNH au grand complet, est-ce qu’il est déjà temps de craindre cette partie?

On a trois jours pour en débattre…